Vintersorg, c'est un peu le Dark Tranquillity du folk metal. A l'instar de son compatriote, il s'est cherché pendant des années pour arriver à un résultat pleinement satisfaisant, ou du moins visiblement assez pour enchainer les albums sans se remettre en question. Deux ans après un très bon
"Orkan", les suédois ne se seront pas fait attendre. La présence de l'ancien logo, un artwork dépeignant la force de la nature et un titre en suédois aux consonnances familières, tout portait à croire que ce neuvième album sobrement intitulé "Naturbål" serait dans la continuité. Et ô surprise, c'est bien le cas.
Cas 1 : vous ne connaissez pas Vintersorg
Je vous envierais presque. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, loin de moi l'idée de penser que ce projet n'a aucun intérêt, bien au contraire. Mais en tant que néophyte, vous aurez peut-être la sensation de découvrir quelque chose de grand. Et comble de la chance, ce nouvel album est incontestablement un des plus accessibles de leur discographie, ce qui devrait faciliter l'intronisation. L'oeuvre du duo n'a pas vraiment d'égal ici-bas et nos compères l'amortissent comme il faut depuis 7 ans. Fidèle à la réputation du combo, "Naturbål" est un modèle d'équilibre et de raffinement, une entité polymorphe empruntant autant au metal folklorique qu'au metal progressif avec toujours cette petite touche de black metal. Ainsi, les compositions n'ont de cesse d'osciller entre calme et violence, un style complexe qui n'en oublie pas pour autant d'être efficace, variant les atmosphères pour mieux dépeindre les sauts d'humeurs de Dame Nature. La formule du succès n'a pas changé : leur musique repose principalement sur les guitares hautement mélodiques des Vintersorgs et bien évidemment sur le chant fantastique de notre ami Andreas. Si ce dernier commence à prendre des cheveux blancs (la quarantaine...), son chant clair n'a pas pris une ride et continue de sublimer les refrains. Nul doute que vous tomberez sous le charme de ce timbre unique qui a déjà convaincu une partie des amateurs de Borknagar (l'autre espérant le retour de Vortex...) ; quant à ses hurlements, ils transpirent encore pleinement la rage de ses racines black. Pour le reste, il faudra vous habituer aux sonorités parfois douteuses des claviers (une autre marque de fabrique) et au chant en Suédois dont les intonations inhabituelles dans nos contrées ont tendance à accentuer le trait de cette image d'homme des bois.
Cas 2 : vous aimez Vintersorg
Je sais que vous êtes nombreux à l'aimer votre Vintersorg. Vu mon retard, si vous êtes fan, vous devez déjà l'écouter depuis 2 mois en vous régalant de cette nouvelle offrande. Si par contre vous n'êtes qu'auditeur occasionnel, le cas est plus difficile à traiter. Clairement, "Naturbål" est un bon album, incroyablement homogène, techniquement irréprochable et à la musicalité incontestable, proposant des compositions riches et solides. Comme d'habitude quoi. Cependant, rien n'a pas pu m'enlever la sensation de "sur place" que j'ai depuis sa découverte. A la croisée de leurs racines folk et du metal progressif de leur période
"Cosmic Genesis", les Suédois ne se donnent plus la peine de varier les mécaniques. La seule chose qui pourrait vous surprendre réside dans les participations vocales de Helena Sofia Lidman et Frida Eurenius respectivement sur "Ur aska och sot" et "Rymdens brinnande öar". De mémoire, on n'avait jamais aperçu de présence féminine autour de notre petit couple Hedlund/Marklund. Même si le résultat n'est pas déplaisant (particulièrement sur "Rymdens brinnande öar"), cela reste un peu léger comme innovation...
Cas 3 : vous n'aimez pas Vintersorg
Vous l'aurez compris, ce n'est pas "Naturbål" qui fera changer d'avis les réfractaires à la musique des Suédois, excepté peut-être ceux qui trouvaient qu'il manquait juste un peu d'oestrogène. On ne pourra pas leur en vouloir tant ce neuvième album est prévisible et tristement conforme au cahier des charges. Cela ne l'empêche pas de contenir quelques perles ("Överallt och ingenstans", "Rymdens brinnande öar" ou "Urdarmåne") et de remplir son contrat car on prend malgré tout plaisir à observer les éléments se déchainer autour de nous tout au long de ces 50 minutes. Mais aussi bon soit-il, j'aimerais pouvoir espérer plus du duo qui savait encore nous prendre à contre-pied il n'y a pas si longtemps. Vous trouverez peut-être la note un peu dure et je pense qu'elle ne reflète pas pleinement la qualité intrinsèque de ce neuvième opus, une certaine lassitude l'ayant emporté sur l'objectivité. Pitié, du changement et de la passion pour la suite les amis.
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