Pièce finale de la trilogie entamée avec
"Nihil" et
"Knell", "Andromeda Awaiting" se sera fait désirée près de 3 ans, une période durant laquelle le groupe s'est cherché, peut-être emprisonné dans son concept, pour finalement s'éloigner du metal et accoucher d'une oeuvre non exempt de défaut certes, mais d'une sincérité et d'une grâce touchantes. Histoire de figer une fois pour toute son passé, le combo sortit au même moment la compilation
"Travellers" regroupant des réenregistrements de leurs démos ainsi que quelques inédits. A l'aube d'une nouvelle décennie, les Suisses étaient donc libres d'aller de l'avant. Et cette liberté justement semble leur avoir donné des ailes puisque ce quatrième album n'aura pas attendu une année pour voir le jour.
Ce nouveau départ pour Nucleus Torn n'est pas qu'une simple expression toute faite. "Golden Age" est avant tout un véritable changement de décor : terminé les errances solitaires en pleine nature et les douloureuses nuits sombres des forêts, leur musique évoque désormais plus une époque révolue, ancestrale et glorieuse. L'artwork contraste d'ailleurs grandement avec le reste de leur discographie, visuellement moins esthétique mais on ne peut plus approprié. Sur la forme toutefois, rien de très nouveau si ce n'est le fait que ce quatrième essai s'inscrit comme un condensé de ce que les Suisses ont pu faire depuis
"Nihil" avec notamment la réapparition des guitares électriques et des hurlements (principalement sur la fin de l'album). Bien évidemment, leur style reste en majorité calme, acoustique et atmosphérique, guidé par le piano, les guitares, violons et autres cordes, ainsi que les chants clairs de Maria et Patrick, tous deux plus convaincants que jamais. Outre l'atmosphère qui marque une réelle différence avec le passé, je dirais que c'est la tournure progressive de leur musique qui surprend le plus, avec des passages sentant bon le Anathema ou le Opeth ("Against", "Ash"). Et ça n'est pas moi qui m'en plaindrais.
Moins folk, plus rock, Nucleus Torn évolue et d'une manière générale, la tournure des événements joue en sa faveur. "Golden Age" est sans conteste leur album le plus abouti et équilibré. Les compositions ne se dispersent plus dans d'interminables moments de flottement et proposent des progressions intelligemment construites qui suscitent la curiosité jusqu'à leur dernière note. Riches, complexes, elles ne se laisseront pas apprivoisées si facilement malgré l'universalité de ces mélodies qui parleront à ceux qui leur ouvriront les bras. Attendez-vous à de nombreuses surprises car ici rien n'est vraiment prévisible à l'image de la superbe conclusion "Death Triumphant". Néanmoins, ce que leur musique a gagné en cohérence, elle l'a un peu perdu en profondeur. Si l'on ne s'ennuie pas, je n'ai pas non plus retrouvé de passages aussi poignants qu'il pouvait en avoir sur
"Nihil" ou
"Andromeda Awaiting", ces quelques minutes disséminées ici et là qui vous coupaient de tout et vous retournaient le coeur. Les lignes de chant sont également décevantes, en particulier celles de Maria dont la voix perd énormément en sensibilité lorsqu'elle est poussée. Mais que ces quelques remarques ne vous arrêtent pas, "Golden Age" a largement de quoi combler ces lacunes et propose enfin un voyage passionnant de bout en bout, qui s'écoute d'une traite et vous invite sans cesse à y retourner. Et bien que chaque morceau compte de nombreux temps forts, rien que pour "Ash" et "Death Triumphant", il mérite qu'on lui laisse une chance. En tous cas, les Suisses ont eu le culot d'aller là où on ne les attendait pas, ils ont expérimenté, ont repoussé leurs limites et le résultat est là : un album prenant et puissant qui n'augure que du bon pour l'avenir. Vivement la suite.
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