Encore sous le charme de
"Nihil", c'est tout naturellement que je me suis tourné vers la nouvelle production des suisses, et ce malgré tout ce que j'avais pu lire de mitigé à son sujet. Comment un groupe capable de produire d'aussi belles ambiances pourrait d'un coup d'un seul, perdre tout ce qui faisait sa magie ? Pourtant, la direction empruntée par Nucleus Torn a de quoi surprendre tant "Knell" s'éloigne de son prédécesseur sur bien des points. Et malheureusement, ces évolutions ne jouent pas en sa faveur.
Si
"Nihil" s'apparentait à un délicieux voyage mystique en pleine nature, cette suite prend dès son ouverture, une teinte complètement différente. Oubliez l'atmosphère délicate, reposante, mélancolique qui caractérisait leur musique : "Knell" est froid, sombre, angoissant, d'une noirceur si éloignée de leur précédente oeuvre qu'on demanderait presque si chacun des membres n'a pas perdu un être cher au passage. Cette nouvelle facette du groupe va évidemment de pair avec un style moins enjoué, beaucoup plus dissonant et contrasté, extrêmement lent dans ses parties atmosphérique, bien plus incisif dans ses parties électriques : à l'image de l'artwork, les suisses oeuvrent également dans un certain dépouillement, à la limite du silence. Malgré tout, le groupe a su conserver l'essence folk de son art, grâce à une instrumentation majoritairement basée sur des sonorités traditionnelles (guitares, piano, violon, flute, ...), où chaque note semble résonner sur chaque arbre d'une immense forêt. Contrairement à
"Nihil", on retrouve ici assez peu de chant. Le chant féminin, toujours utilisé sur des passages calmes, se fait vraiment rare : une impasse réellement dommageable étant donné les qualités vocales de Maria et sa sensibilité. Quant au chant masculin, on ne l'entend quasiment plus que dans les accès de colère, apportant si peu de puissance et d'émotions qu'on pourrait sans problème se passer de sa présence.
Un des principaux problèmes de
"Nihil" était sa trop courte durée. Pour son second album, Nucleus Torn a fait plus long, beaucoup plus long... pour seulement 4 titres, faisant respectivement 8, 14, 29 et 4 minutes. Malheureusement, ces 56 minutes ne sont pas aussi passionnantes que les 37 minutes de
"Nihil" : "Knell" comporte énormément de longueurs et je ne parle pas de passages atmosphériques, je parle de moments où l'on s'ennuie tout simplement, où les mélodies n'ont rien de passionnant, où aucune émotion ne parvient à s'extraire des notes. Cet album aurait pu d'ailleurs être réduit à un seul titre, celui de 29 minutes, "III", comme si les précédents morceaux n'avaient pour but que de nous amener à lui. En effet, ce dernier concentre tous les plus beaux passages de l'album, aussi bien électriques qu'acoustiques (celui vers 10:00 est à pleurer), les plus belles lignes de chant, les plus belles atmosphères... Et encore, d'une manière générale, les passages violents manquent cruellement d'intérêt et le trop fort contraste entre l'électrique et l'acoustique, niveau atmosphère et même volume sonore, gâche réellement le plaisir d'écoute.
Certes, on ne pourra pas reprocher à Nucleus Torn de ne pas avoir fait un
"Nihil" 2 et c'est tout à leur honneur d'avoir voulu faire évoluer leur style vers quelque chose de plus noir et énigmatique. Mais la déception est grande pour moi. Le groupe n'a pas su garder le meilleur de l'album précédent et se perd parfois sur d'interminables chemins qui ne mènent nulle part. Toutefois, il serait injuste d'occulter les bons moments qui parsèment cet album, moments souvent absolument magnifiques, malheureusement noyés dans un tout trop long et trop inégal. La bonne nouvelle, c'est que le prochain album (prévu pour 2010) sera différent, le groupe ayant annoncé vouloir laisser le metal derrière lui. Voilà qui devrait leur sortir le cul de ces deux chaises.
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