Nucleus Torn - Nihil
Chronique
Nucleus Torn Nihil
D'un point de vue strictement personnel, je n'ai jamais eu d'affection particulière pour la Suisse. Je n'aime pas le fromage, je n'apprécie pas spécialement le chocolat au lait, je crois être allergique au Yodel et même côté metal, aucune formation de cette contrée n'avait encore trouvé une place de choix dans mon coeur malgré la multitude de groupes de renom. Acheté sur un coup de tête et sur les conseils d'un de nos fidèles lecteurs (merci Ikea), ce premier album des Helvètes de Nucleus Torn, sobrement appelé "Nihil", pourrait bien me faire changer d'avis au sujet de ce riche petit pays.
Si vous connaissez un peu le catalogue de Prophecy Productions, vous ne devriez pas trop être surpris par cette signature qui mérite largement sa place aux côtés de formations telles qu'Empyrium ou Tenhi. Dans son approche esthétique, Nucleus Torn a déjà quelque chose d'assez fort et fascinant. Le dépouillement visuel dans lequel évolue le groupe, aussi bien pour ses albums que pour sa communication, entretient un mystère qui donne envie de se plonger dans leur musique. A travers ces artworks, on ressent déjà l'essence de leur art étrange et mystique ; il suffit alors de laisser le premier titre "Glass Spirit" faire le reste.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, leur style n'est pas si facile à cerner et possède plusieurs facettes. La seule constante qui lie ces 7 pièces se retrouve dans l'atmosphère générale de l'album, emprunte de mythes et de folklore, et servie par une base musicale riche en instruments traditionnels (piano, flute, guitare acoustique, violon, ...). Ensuite, chaque morceau possède sa progression et son ambiance, allant du lumineux et presque celtique "Glass Spirit" au mélancolique "The Sunclad", en passant par des titres plus variés alternant passages calmes et violents, épiques et étrange, tels que "Traveller's Rest" et "Summer Bled". Quant au chant, il reste globalement calme à l'image de la musique. Alternativement féminin et masculin, le premier se réserve les morceaux les plus calmes là où le second s'autorise quelques poussés de colère sur les passages les plus torturés.
Si Nucleus Torn ne réinvente rien et vous évoquera même certains groupes plus connus dans ses moments électriques (Opeth, Katatonia, ...), on ne peut pas leur enlever un talent certain pour la composition de mélodies, les plus belles qu'il m'ait été donné d'entendre depuis un moment. "Nihil" regorge de moments absolument sublimes, d'une rare beauté et atteint son paroxysme lors de sa conclusion "Peregrina Sublime", sans conteste le titre le plus fort de ces 37 minutes. Et que ça passe vite 37 minutes, surtout avec 2 interludes de moins de 2 minutes. "Nihil" est court, trop court et cela en deviendrait presque frustrant. Mais cet album n'est pas exempt d'autres défauts. D'une manière générale, contrairement au chant féminin, le chant masculin n'apporte pas grand chose par son côté trop approximatif et ce timbre de voix qui ne prend tout son sens que lorsqu'il s'énerve. Mais le principal problème pour moi vient de "Summer Bled", un titre long et moyennement inspiré, aux lignes de chant hasardeuses, bien en dessous du reste...
Au final, on pourra reprocher ce que l'on veut à cet album, excepté son infinie profondeur et la force de son atmosphère qui lui confèrent une aura singulière. "Nihil" respire la sincérité, l'authenticité, une oeuvre subtile, personnelle et riche en émotions qui vous fera voyager jusqu'à sa dernière note.
| Dead 11 Octobre 2009 - 1963 lectures |
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