Ce final de la trilogie entamée avec
"Nihil" et
"Knell" était une des sorties que j'attendais le plus cette année et ce pour plusieurs raisons. La première, la plus évidente, est que ce groupe me touche énormément, malgré l'inégalité de ses productions.
"Nihil" est d'ailleurs un album que j'écoute très régulièrement. La seconde est venue d'une annonce officielle des suisses déclarant abandonner définitivement le côté metal qui restait dans leur musique pour ne conserver que l'aspect folk. Il suffit d'écouter
"Knell" pour se rendre compte à quel point ce ne pouvait être qu'une bonne chose, les parties électriques devenant totalement hors de propos. Et la troisième raison, était l'espoir d'un album parfait, reprenant le meilleur des 2 précédents, un album qui ferait oublier la déconvenue d'un
"Knell" vraiment trop inégal et d'un
"Nihil" vraiment trop court. Malheureusement, "Andromeda Awaiting" n'est pas tout à fait celui que j'attendais... mais peut-être en attendais-je trop ?
Avant toute chose, il faut savoir que ce nouvel album possède une structure un peu particulière : il s'ouvre et se conclut sur 2 morceaux de plus de 15 minutes ("I" et "VI") et entre ces 2 extrêmes, il compte 4 titres d'une durée variable, allant de 48 secondes ("V") à plus de 8 minutes ("IV"). Néanmoins, ce découpage en 6 pièces n'est pas à prendre comme une série de morceaux bien distincts : à l'instar de
"Knell", "Andromeda Awaiting" forme un véritable tout, un ensemble si cohérent qu'il en devient même assez difficile de déterminer à quel endroit se termine ou commence une partie lorsque l'on écoute l'album en entier. Ces 46 minutes se présentent donc comme un long voyage au coeur de la nature, dépaysant et plutôt apaisant contrairement au précédent album aux tonalités plus sombre.
Si ce final ne tient pas toutes ses promesses (j'y reviendrai), il n'en est pas pour autant dénué d'intérêt. Si vous appréciez un tant soit peu ce genre de musique, le morceau d'ouverture devrait vous convaincre sans peine. De son début jusqu'à ses 6'12", il représente pour moi la quasi-perfection en matière de folk. Sur des mélodies aussi sublimes qu'envoutantes, le groupe empile les couches d'instruments (piano, cordes, flûte, guitare, basse, batterie, ...) et laisse s'exprimer la voix douce et sensible de Maria qui guide magnifiquement chacun de nos pas vers le coeur des sombres forêts dépeintes par la musique. Il suffit de s'abandonner un peu pour se laisser entrainer, tant de grâce et de subtilité ne pouvant que nous arracher à une réalité bien moins chatoyante. Des moments forts comme cette introduction, "Andromeda Awaiting" en compte de nombreux, des lumineuses contrées verdoyantes de "II" aux inquiétantes vallées de "VI", en passant par les déserts arides de "IV", fantastique de bout en bout dans ses inspirations orientales. Nucleus Torn a soigné son bébé, lui a donné toute la richesse et la profondeur qu'il avait à offrir et à défaut d'être parfait, ce dernier a le mérite d'être honnête et touchant.
Conformément à ce qu'avait annoncé le groupe, ce nouvel album ne contient plus aucune partie électrique et il y gagne en fluidité là où
"Knell" perdait parfois son intégrité : sous cette forme plus atmosphérique, leur musique ne souffre pas de l'absence de saturation car elle ne joue plus sur le même terrain que
"Nihil", lui qui avait trouvé un certain équilibre entre calme et violence (raaaah "Peregrina Sublime"). Toutefois, Nucleus Torn n'a pas su gommé tous les défauts d'un
"Knell" en demie teinte. "Andromeda Awaiting" comporte encore trop de longueurs et de passages moins inspirés pour nous transporter de bout en bout, à l'image de la seconde partie de "I" (qui dénote avec son grandiose début) ou des instrumentales "III" et "V". De plus, bien qu'il ait gagné en qualité, le chant de Patrick manque toujours pour moi d'une touche d'émotion et souffre de la comparaison avec celui de Maria. Mais bon, vu le peu de place qu'a le chant au sein de leur style, rien de très gênant.
C'est sur une variation de l'ouverture de "I" que se termine l'album, bouclant ainsi cette trilogie. On aurait pu espérer un ensemble plus grandiose mais ce troisième volet n'a pas à rougir face à ses prédécesseurs. Toujours aussi différent de
"Nihil", il représente une avancée vers l'aboutissement du changement de direction musicale opéré avec
"Knell". Malgré ses quelques défauts, on ne peut lui enlever une incroyable richesse et une atmosphère unique, faisant défiler devant vos oreilles, des paysages tous plus beaux les uns que les autres. A agrémenter du dernier Agalloch pour accompagner vos longues soirées d'hiver.
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo