Logic Of Denial - Atonement

Après avoir sorti l'année dernière l'album comeback d'Antropofagus et réédité le premier full-length de Septycal Gorge, Comatose Music continue de donner des coups de botte en 2013 avec son nouveau groupe, Logic Of Denial. Nouveaux, les Italiens ne le sont toutefois pas vraiment puisque leur formation remonte à 2006 et qu'ils ont déjà sorti un album et trois démos. Le combo évoluait même dès 2003 sous l'appellation Collapse. Mais ce n'est qu'avec Atonement, sorti le mois dernier sur le label américain, que j'ai pu faire la connaissance du quatuor de Reggio d'Émilie. Une rencontre en forme de bonne surprise.

Car à l'inverse d'Expurgate, je me doutais que j'allais davantage apprécier ce Atonement et sa jolie pochette. Ça n'a pas loupé! Logic Of Denial ne fait pas semblant d'envoyer la sauce et s'adonne sauvagement à un brutal death intense, un véritable festival de blast-beats. Pour faire simple, le combo joue dans la même cour que les célèbres Hour Of Penance. Sauf que, si HoP a cessé d'être intéressant depuis deux albums, Logic Of Denial se montre bien plus convaincant que ses compatriotes surcotés. Comme toujours, ce sont les riffs qui font la différence et à ce niveau, le groupe a de la qualité à revendre. Rien de flamboyant ou de révolutionnaire, on pourrait même prétendre à encore davantage d'accroche de la part de musiciens qui semblent en avoir les moyens (cf. "Weeping Upon Repugnance" à 1'21, "The Ravenous Patterns (Of Oblivion)" à 1'25, "Catharsis Through Ungodly Annihilation" à 0'45 ou la fin de l'excellent morceau de clôture, "Despondency"), mais le niveau s'avère plus que satisfaisant, avec du tremolo mélodico-sombre à la pelle comme on aime. Les Transalpins s'en sortent également très bien dans les leads grâce à des solos agiles inspirés ("Reek Of Perpetual Infamy", "Sepsis", "Apocrypha", "Oracles Of Iniquity") qu'on aurait toutefois aimés plus nombreux et moins ressemblants. Mais ne faisons pas la fine bouche car le guitariste Alessandro D'Antone mérite vraiment nos louanges.

Autre bonne idée de Logic Of Denial, la diversité. Le groupe a beau bourriner comme pas permis (blaaaaasts!) et jouer vite la plupart du temps (tchouka-tchoukaaaaa!), il sait aussi varier son jeu. Atonement évite ainsi souvent le piège de la monotonie, sans nuire à son intensité, principale caractéristique de la bête. On a donc le droit à quelques décélérations, tantôt grasses ("Weeping Upon Repugnance" à 2'40 sur des vocaux samplés, "Vile Blessing Prelude" à 2'31 avec la double à fond, "Despondency" à 1'25...), tantôt plus "ambiancées" (intro de "Sepsis", morceau le plus modéré de l'opus, "Catharsis Through Ungodly Annihilation" à 1'22, "Apocrypha" à 3'05, fin de "Oracles Of Iniquity", début de "Despondency", etc.) voire dissonantes ("Weeping Upon Repugnance" à 2'57).

Rajoutez une production puissante et claire sans être over-the-top et vous avez là tout ce qu'il faut pour faire un bon album de brutal death moderne. Après la déception Hideous Divinity, je tiens enfin un groupe capable de faire la nique à un Hour Of Penance flétrissant mais toujours aussi populaire. Mon conseil aux déçus de HoP (je sais qu'il y en a!) et plus largement aux amateurs de Behemoth, Nile et compagnie: essayez Atonement. Ce n'est pas l'album de l'année mais on sent un groupe talentueux qui sait composer de vrais bons riffs sans utiliser d'artifices. Et à mon avis, Logic Of Denial peut faire encore mieux, notamment au niveau du chant assez faiblard, un des rares points faibles du disque. Cette fois, Comatose ne s'est pas trompé!

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