Internal Suffering - Choronzonic Force Domination
Chronique
Internal Suffering Choronzonic Force Domination
Ami bourrin. Oui toi au fond en train de dormir, approche, n'aie pas peur. Tu te sens seul, tu n'as plus ta dose quotidienne de brutalité? Tu en as marre de toute cette vague de groupes de tarlouzes qui chantent comme des gonzesses sur des refrains mielleux qui puent le commercial? Tu ne supportes plus ces riffs death mélodique empruntés à ces tapettes de Suédois que toutes ces femmelettes reprennent encore et toujours? Tu exècres toute forme de mélodie? Les guitares acoustiques te donnent des boutons? Le moindre petit blast te fait dresser le zizi? Les voix gutturales te font sourire bêtement et baver? Et bien ne cherche plus, j'ai trouvé ton bonheur. Je te présente Internal Suffering, dis bonjour!
Voici donc Internal Suffering. Venus tout droit de Colombie, les quatre compagnons ont déjà commis trois méfaits sonores. Et ce n'est pas ce "Choronzonic Force Domination" qui va faire dévier les Sud-Américains de leur croisade pour une brutalité euh...brutale. Les mecs avaient quand même bien prévu le coup en embauchant aux manettes un grand adepte du pillonage intensif, j'ai nommé Erik Rutan (Hate Eternal, ex-Morbid Angel). Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne se sont pas trompés tant la production est monstrueusement lourde, bien loin de la bouillie inaudible que nous servent parfois les groupes de cette région. On peut ainsi apprécier ces 33 minutes dans toute leur brutalité (désolé mais c'est le seul mot qui me reste à l'esprit, vous comprendrez si vous écoutez tout l'album).
Parce que oui Mesdames et Messieurs, oui parfaitement, pour être brutal c'est brutal. Inutile de s'étendre une demie-heure sur la musique de Internal Suffering. C'est direct dans ta face (attention ça reste quand même assez technique), t'es content et tu rappuies sur "play". Les Colombiens ne nous laissent aucun répit: sur les 33 minutes du skeud, au moins 25 contiennent des blasts-beats! La majorité de l'album est donc très rapide, hantée par des riffs malsains et démoniaques, mais de nombreux breaks mid-tempo excellents ("Baphomet Invocation", "Dispersion & Darkness", "Enter The Gate Of Death"...) voire lents à la Suffocation ("Choronzonic Force Domination", "Orbiting Chaosphere") viennent varier les plaisirs et éviter une trop grande linéarité. La basse cliquette tout du long et de rares soli (nullement mélodiques, n'aie crainte ami bourrin) se font même entendre.
Je voudrai aussi rendre un vibrant hommage à l'homme au micro, Fabio Marin, qui avec sa voix ultra-gutturale et très puissante, enterre sans problème 90% des chanteurs de death. C'est vraiment jouissif pendant les breaks pachydermiques et je ne peux m'empêcher de sourire niaisement. Vraiment impressionnant, surtout qu'il se limitait avant à des couinements de goret incompréhensibles.
A noter qu'il s'agit d'un concept album. Les paroles (heureusement livrées dans le livret) sont centrées sur une divinité maléfique, Choronzon, d'où le nom de l'album. Il y a d'ailleurs un sous-titre pour chaque titre afin de compléter le sujet. L'ésotérisme fait ainsi irrémédiablement penser à Morbid Angel.
Bon on pourrait arguer du fait que les titres se ressemblent un peu tous et que la batterie "mitraillette" est un peu lassante, mais c'est tellement bon qu'on s'en fout et puis de toute façon ça ne dure pas 70 minutes.
Voilà donc une petite perle de brutalité extrême à laquelle seuls les plus téméraires d'entre-vous pourront survivre. Fans de Krisiun, Disgorge ou Hate Eternal vous savez ce qu'il vous reste à faire. Comme quoi en Colombie, y'a pas que la drogue, le café et les kidnappings.
| Keyser 16 Mars 2005 - 2272 lectures |
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