Envers et contre tous, je n’avais pas été totalement convaincu par
« Reign Supreme ». En ce début d’été chaud et ensoleillé, j’ai le plaisir de m’associer à contrario à cette vague de plaisir incommensurable que va nous procurer la sortie de « Wrong One to Fuck With », 8e opus de Dying Fetus. Déjà, prends toi le titre dans la tronche, PAN. Le groupe vend dans son nouveau merch un maillot de basketball avec le nom de l’album écrit en lettres capitales, je m’imagine tellement aller au Carrouf le plus proche avec ce maillot et griller sous les regards ahuris des badauds la file d’attente de la caisse « handicapés et femmes enceintes » en posant mon pack de Tourtel sur le tapis roulant (je suis un bad guy, mais j’ai des plaisirs simples). Le cadre est posé, Dying muthafuckin’ Fetus is back 4 real.
Ceci étant dit, qu’attendre d’un album de DF en 2017 ? Des riffs stroboscopiques à te faire perdre la tête tant les notes défilent à Mach 3 ? Des mosh parts épileptiques qui te feront faire du KDS avec ton chat dans ta cuisine ? Des growls plus graves qu’un meeting du PS après les législatives ? Check, check, check. Et pour le plaisir de nos yeux, messieurs dames, une pochette sanguinolente qui nécessite, comme à l’époque bénie des 90s, une « surpochette » en carton indiquant que l’artwork est violent et inapproprié aux âmes chastes, alors qu’il suffit d’aller sur Youtube ou de regarder BFM pour voir bien pire. Check #4 please. Une fois qu’on a dit ça, on se doit de rentrer dans le détail, et de prendre comme premier exemple de l’exceptionnelle qualité de ce nouvel opus « Ideological Subjugation », dont la rythmique trompeuse thrashisante d’intro laisse vite sa place (à 0 :22) à une sérénade magistrale d’efficacité avec un riff « sautillant », oui j’assume le qualificatif. Dans le genre « ahah tu y as cru », je propose aussi « Weaken the Structure », qui avec son début solo heavy puis arpège en son clair (va trouver un autre titre de DF avec un arpège, en vrai), laisse croire en ce milieu d’album à une plage de subtilité.. jusqu’à la 39e seconde, où la quintessence de la brutalité s’exprime de nouveau sans vergogne, oh oui growle moi encore dessus John. Car oui, ce John Gallagher est bien un demi-dieu, moitié homme moitié musique, ce bonhomme ayant un talent de compositeur à tomber de sa chaise (j’écris cette review assis par terre, par précaution), et une justesse de jeu phénoménale. Enfin, ça vous le saviez, mais j’aime bien déclarer mon amour aux génies, des fois. Revenons à nos morceaux, j’aime aussi beaucoup le titre éponyme et sa montée en pression, d’un début mid tempo assez pépère qui part vite en bagarre générale, on sent presque les gouttes de sang des nez qui saignent quand la machine s’énerve et que les blats déboulent, avant de revenir à quelque chose de plus menaçant et pernicieux quand John et Sean à 2mn31 se partagent un passage pachydermique finissant une phrase sur 2 par « i’m the wrong one to fuck with », auquel on a subitement très envie de croire tant l’ambiance est lourde. J’étais un peu moins fan des 2 premiers titres dévoilés, et qui initient la tracklist, mais finalement que reprocher à « Panic Amongst the Herd », cette symbiose guitare / batterie sur le riff d’intro où les percus finissent le riff n’aurait pas un petit air de futur classique ? Gros passage plaisir aussi avec « Seething With Disdain » et sa mosh part bien sale qui réapparait à 3mn06 après avoir dévoilé quelques accords en début de titre, miam. Et avis aux pirates (ou à ceux qui sur un malentendu comme moi achèteraient encore des albums), ne téléchargez pas la version 10 titres, mais bien celle de 11 titres, car le bonus track de la version Cd, « Induce Terror » est sacrément cool aussi.
« Wrong One to Fuck With » est une pépite de plus dans la disco de DF, et je trouve l’album plus hargneux, plus complexe, moins core que
« Reign Supreme ». Aussi, ceux qui auraient grimacé à l’écoute des solis heavy et des mélodies « chaleureuses » de
« Reign Supreme » se rassurent, Gallagher a ressorti les mélodies qui ne sonnent pas « lumineuses », et ça concorde avec le reste. J’insiste vraiment sur cette ambiance de confrontation qu’on ressent dans l’album, une écoute avec les paroles sous les yeux procure vraiment une sensation de défouloir musical, ce n’est pas pour rien qu’on écoute du métal après tout hein les gars ? Un petit mot sur la prod, moins propre que sur
« Reign Supreme », mais ce n’est pas un mal, et tous les instruments sont audibles, on n’en demande pas plus. J’ai mis un peu plus de temps à rentrer dans cet album qu’avec ses prédécesseurs, mais j’en retire un pied phénoménal alors que j’arrive à deviner quel riff va suivre, ou que je bave d’admiration sur une rythmique ultra rapide que je n’aurais jamais eu l’idée même de composer. On pourra résumer ces sensations pures et réjouissantes en guise de conclusion par un laconique « Dying muthafuckin’ Fetus, what else ? »
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