Dying Fetus - Destroy The Opposition
Chronique
Dying Fetus Destroy The Opposition
Il fut une époque où je n'écoutais pas de death, encore moins de brutal death. Les pochettes de CANNIBAL CORPSE me faisaient joyeusement rigoler, et pour moi la brutalité maximale acceptable passait par un « Angel of Death » de SLAYER….Et puis un jour, on me prêta « Destroy the Opposition » de DYING FETUS, et ce cd, au même titre que l'album éponyme de DERANGED, me mit une telle claque que pour un peu je n'aurais plus juré que par les blasts beats pour le restant de mes jours.
N'allez pas croire en lisant cette introduction que DYING FETUS est un énième groupe de brutal death, car les Américains du Fœtus Agonisant officient plutôt dans un style qu'ils ont pleinement créés au fil de leurs albums : le deathcore technique. En inspiration directe du mythique SUFFOCATION, DYING FETUS a su mêler à la perfection la brutalité du brutal death et la puissance scénique des mosh part du hardcore. C'est ainsi que sur des compos dépassant souvent les 5 minutes se retrouvent superposés une bonne vingtaine (au minimum) de riffs, partant en breaks, contre-breaks et contre-contre-breaks, et le tout sans qu'aucune incohérence ne vienne se faire entendre. Aux premières écoutes, on est un peu perdu, mais on rentre rapidement dans le vif du sujet et on retient vite quelques riffs particulièrement marquants, des « mélodies » vocales ou bien encore des patterns de batterie.
Car oui DYING FETUS ne fait pas dans la facilité, privilégiant une technicité effrayante tout au long des chansons sur les passages death mais n'oubliant pas de se faire (beaucoup) plus simple et tout aussi efficace avec des riffs hardcore qui ne transmettent qu'un message : « Mosh ! ». Et n'allez pas croire que les mélodies sont absentes, bien au contraire c'est à grand coups de lignes mélodiques ultra rapides, d'harmoniques artificielles, et de sweeping que le groupe assène également sa brutalité extrême, rien que pour nous dérouter un peu plus et faire mentir ceux qui pensent qu'on ne peut être à la fois brutal et mélodique.
La technicité je l'ai dit est impressionnante chez ce groupe, et il m'est impossible de ne pas souligner la performance de Kevin Talley, batteur de son état, et à mon sens l'un des tous meilleurs batteurs de death de tous les temps. Cet homme est capable de tout, chaque phrasé rythmique est marqué par ses subtiles variations de rythme, les mosh parts prennent une toute autre dimension quand il y rajoute son feeling si particulier pour coller parfaitement aux temps forts du riff, bref c'est une prestation extraordinaire et l'une des toutes meilleures que j'ai jamais entendu niveau batterie qui nous est offerte ici. Le passage de 3min43 à 4min sur « Epidemic of Hate » n'est que l'un des nombreux exemples de son talent, à écouter si vous en avez l'occasion.
Oserais-je rajouter un paragraphe sur John Gallagher, tête pensante du groupe depuis ses débuts, guitariste / chanteur et compositeur de 90 % des riffs, qui est techniquement irréprochable, et dont le chant ultra guttural (voyez ABORTED ou BENIGHTED ? Et bien c'est pire) est une référence du genre. Quand à Jason Netherton (qui a depuis quitté le groupe pour fonder MISERY INDEX avec Kevin Talley), il s'occupe d'un chant plus classique dans la veine hardcore, mais est surtout responsable des paroles très bien vues, parlant des conflits internationaux, du rejet de la musique mainstream (la quasi grind « Pissing in the Mainstream ») ou bien encore du sujet éculé et pourtant toujours aussi vivace des guerres de religion (la cultissime « Praise the Lord (Opium of the Masses) »). Le fait que le bonhomme soit étudiant en Sciences Politiques et l'auteur de plusieurs sites engagés politiquement (allez voir son site http://www.demockery.org) rajoute du crédit à son combat, qu'il continue justement chez MISERY INDEX actuellement…
Mais revenons à ce « Destroy the Opposition », qui est donc une perle de brutalité, mêlant des passages de death brutal (blasts beats en vue mon capitaine) avec des mosh parts fracassantes (Oui je sais que vous avez compris le truc maintenant mais je voulais être sur que vous suiviez toujours), dans une symbiose parfaite. La dynamique de chaque morceau est réglée à la perfection, et alors qu'on pourrait être saoulé par un blast un peu long, il y aura toujours une providentielle mosh-part pour venir ralentir le jeu et vous faire headbanguer au rythme du jeu de Kevin Talley (le batteur quoi). Chaque compo est définitivement taillé pour la scène, et pour avoir vu le groupe en concert deux fois, je peux vous assurer que ce n'est pas une phrase en l'air, les mosh parts déclenchent toujours une hystérie chez le public qu'il faut vivre pour apprécier d'autant plus le groupe sur album.
« Destroy the Opposition » est pour moi la toute meilleure œuvre de DYING FETUS à ce jour, regroupant leurs meilleurs riffs, les plus « catchy » et les plus efficaces, et la meilleure expression du talent de Kevin Talley, qui a quitté le groupe avec les 4/5ème du line up suite à cet album. « Destroy the Opposition » (et DYING FETUS en règle général) ne risque pas de plaire à tout le monde, du fait de sa brutalité certaine mais pour ma part je suis absolument fan et la note est en conséquence. A vous de vous faire un avis là-dessus…
| Chri$ 9 Juillet 2004 - 6070 lectures |
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