Et non cette fois ce n'est pas Chris que va vous raconter à quel point ce nouveau
Dying Fetus a changé sa vie, le bougre a peu de temps libre (ba ouais ça donne du travail d'être le chef d'une bande de glandeurs) et a donc décidé de laisser cette chronique à un plus modeste chroniqueur. D'ailleurs même si Chris s'en était chargé il y a de forte chance que ce
Reign Supreme n'aurait pas écopé des éloges qu'il réserve d'habitude à chaque sortie du groupe, étant donné que ce dernier a déçu notre webmaster adoré. Moi de mon côté laissez moi tout de suite vous dire que le
Dying Fetus cuvée 2012 m'a mis sur le cul. Je me serais également montré moins clément pour les trois sorties précédentes du groupe, car même s'il s'agit de bons (voir très bons) albums, on parle de Dying Fetus et on est donc en droit d'en attendre le meilleur. Mais mon désaccord avec Chris n'est pas un cas isolé, les avis divergent fortement concernant le Fœtus, et ce depuis des années. Certains voient le groupe mort et enterré depuis 2001 et l'explosion du groupe lors du Destroy The Opposition Tour, d'autres continuent à suivre le groupe et à s'agenouiller devant chacune de leurs sorties, d'autres encore n'ont jamais compris l'engouement envers le Fœtus Agonisant. Pour moi le groupe était effectivement en baisse de régime sur
Stop at Nothing et
War Of Attrition mais s'est quelque peu rattrapé avec le très bon
Descend Into Depravity, sortit il y a déjà 3 ans. Mais ce Reign Surpeme est encore bien meilleur que son prédécesseur et s'impose donc comme le meilleur album du groupe depuis 2000.
Pourtant ce dernier essai de
Dying Fetus est évidemment sans grande surprise. Même line up, même production, toujours pas de violon ni de chant féminin, Jonh Gallagher est toujours chauve, bref le groupe n'a pas changé d'un iota. Mais
Dying Fetus fait indéniablement partie de ces groupes que l'on ne souhaite pas voir évoluer, tant la recette utilisée depuis toutes ces années est plaisante et accrocheuse. La stabilité du line up est également un des facteurs qui rend ce
Reign Supreme au dessus des autres, le trio n'ayant pas changé depuis 2007 Gallagher, Beasley et Williams possèdent donc énormément d'expérience commune qui leur permet ainsi d'obtenir une musique toujours plus efficace et cohérente. Leur seul problème est donc de composer des chansons dans la même veine que celles présentes sur leurs productions antérieures, sans rendre leurs propos redondants. Et ça croyez moi ce n'est pas une tâche facile tant le groupe nous a habitué à une qualité de composition exceptionnelle depuis de si nombreuse années, car même leurs albums les plus médiocres sont bien au-dessus de la plupart des autres groupes du genre.
Les 3 premiers morceaux de la galette paraissent ainsi bien ternes (en particulier "Invert the Idols") pour qui connait le combo depuis plusieurs années, et ce malgré les accélérations dévastatrices de "Subjected to a Beating" et le riffing très Hardcore de "Second Skin". Il s'agit pourtant là de bons titres mais aucun élément ne les distinguent vraiment des autres morceaux, et sonnent donc comme des titres déjà entendus moult fois au cours de la longue carrière du groupe. Ce n'est donc qu'à partir de "From Womb to Waste" que l'album prend une autre dimension. Grâce à ses passages effrénés, ses mosh parts écrasantes et ses parties techniques qui donnent le tournis ce morceau deviendra à coup sûr un grand classique du groupe et mettra vite le feu à la fosse.
Et une fois la machine de guerre lancée plus rien ne peut l'arrêter. Le groupe enchaîne avec l'excellent "Dissidence" dont l'alternance entre breaks et parties techniques nous met irrémédiablement K.O. "In the Trenches" n'est pas là pour calmer le jeu et s'avère être une des meilleurs chansons de l'album, et renoue avec le côté Hardcore à l'extrême qu'avait quelque peu perdue le groupe depuis
Destroy the Opposition. Gallagher s'en donne à cœur joie et ça se sent, le sieur nous pond des riffs efficaces au possible dans la plus pure tradition Hardcore, en somme encore une chanson qui sera très efficace en live. Après un "Devout the Atrocity" plutôt banal, le groupe parvient à nous surprendre avec "Revisionist Past" et "Blood of Power", grâce à leurs solos très mélodiques et à leurs passages plus posés auxquels Dying Fetus ne nous a pas forcement habitués.
C'est donc grâce à ces chansons en particulier que ce
Reign Supreme est supérieur, de mon point de vue, aux trois précédents opus du groupe. Rythmiques toujours plus violentes, feeling Hardcore retrouvé, cohésion parfaite entre chacun des instruments et chants toujours aussi complémentaires et dévastateurs (on peut d'ailleurs noter que Gallagher growl parfois encore plus bas que d'habitude) : le groupe parvient de nouveau à nous faire vraiment mal. Vous vous demandez alors sans doute pourquoi ce nouvel essai n'est pas à la hauteur des monstres
Destroy the Opposition et
Killing On Adrenaline... Déjà mettez vous dans le crâne que ces deux albums sont tout simplement intouchables grâce à leur statut d'albums cultes acquis au cours du temps, ainsi que pour l'effet de bombe atomique qu'ils avaient asséné à l'époque. Ensuite le
Dying Fetus cuvé 2012 bien que très efficace a perdu son côté versatile qui a jusque là toujours été un des attraits principaux du Fœtus et un des facteurs primordiaux au succès du groupe. Certes le tempo varie toujours beaucoup grâce aux nombreuses accélérations et aux breakdown toujours présents à outrance, mais cette fois le groupe peine à nous prendre à contre pied, à nous surprendre par des changements de riffs rapides et sournois comme il savait si bien le faire jusque là. Les fans de longue date pourront donc anticiper chacun des riffs (à part pour les deux derniers morceaux) et les morceaux peuvent parfois devenir un petit peu ennuyeux (ceci est vrai en particulier pour les premiers morceaux de l'album).
Pourtant on sent que Trey Williams possède aujourd'hui tous les atouts pour rendre la musique du combo encore plus dynamique, son jeu batterie étant devenu encore plus rapide et étoffé. On est malheureusement encore loin du génie incomparable de Kevin Taley, mais le batteur actuel de
Dying Fetus possède le potentiel nécessaire pour marcher sur les pas de son illustre prédécesseur. Un jour peut être, en espérant que Trey ne se fasse pas limoger et qu'il continue à progresser de la sorte,
Dying Fetus parviendra à sortir un album de la trempe de ses deux albums mythiques, mais ce n'est pas pour cette fois malheureusement.
Trois ans après le très bon
Descend Into Depravity le groupe américain nous sert donc ici un album long à démarrer mais au final encore plus tranchant et méthodiquement dévastateur. Niveau technique toujours plus impressionnant, une science du riff toujours plus aboutie et quelques passages surprenants, le Fœtus nous sort en cette belle année 2012 (je parle de musique et non pas de météo) un album d'excellente facture, qui se place dans mon esprit juste après
Killing On Adrenaline et
Destroy The Opposition. Ce nouvel opus enfonce donc sans aucune difficulté toutes les sorties du groupe depuis 2000, et on ne peut qu'espérer que le line up reste stable encore assez longtemps pour que le groupe nous sorte un album de la trempe de ses albums cultes.
En attendant
Reign Supreme prouve que le Fœtus Agonisant n'est pas encore mort, et que son règne sur la scène Deathcore (le vrai) n'est pas près de s'achever. Et c'est pas moi qui vais m'en plaindre loin de là !
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