Le précédent album de Trigger The Bloodshed,
The Great Depression, constituait une vraie surprise. Pas que l'opus était génial non, mais après un
Purgatory pas folichon, je n'attendais pas grand chose de la part des Anglais. Nouvelle surprise, voilà que débarque déjà une nouvelle production un an après la sortie de
The Great Depression. Malgré ma méfiance envers ce court laps de temps, je n'hésite pas une seconde à m'occuper de la bête (après tout c'était le même écart entre les deux premiers!), pour un résultat similaire à son grand frère mais qui gomme tout de même certains défauts.
Trigger The Bloodshed continue donc sa campagne de destruction. Le char de la pochette représente d'ailleurs bien l'impact de la musique du combo de Bristol et son effet sur nos pauvres tympans. La grosse production est à nouveau au rendez-vous (sans toutefois être aussi exubérante que sur le dernier Hour Of Penance) et croyez-bien que les nombreux blast-beats concoctés par le nouveau venu Dan Wilding (ex-Aborted) vous feront de l'effet (malgré un son trop synthétique). Le quintette garde cette intensité qui m'avait tout de suite scotché, une intensité à laquelle prend également part le chanteur et son growl puissant et intelligible secondé par des skrieks convaincants, les deux intonations venant même parfois fusionner pour faire encore plus de dégâts. Mais la formation de Bristol a compris ses erreurs passées et tout en gardant un haut degré de brutalité, a décidé de tempérer quelque peu ses compositions et de les développer davantage, celles-ci gagnant une bonne minute en moyenne. Aux côtés de blasts dévastateurs qui portent toujours la couronne, on remarque ainsi l'incorporation de bien plus de passages en mid-tempo histoire de bouger un peu la tête. Le titre "De-Breed" est même totalement dénué de blasts! Autre amélioration, les solos. Après quelques bonnes mais rares tentatives sur
The Great Depression, Trigger The Bloodshed se lance vraiment cette fois avec une branlette par morceau, apportant ainsi diversité et mélodie. Les solos de "De-Breed", "Hollow Prophecy" et "Dethrone", entre autres, sont ainsi très agréables! Encore mieux, les Anglais se lâchent carrément sur "Dead Vein" à 1'54 avec une séquence black metal blastée surprenante! Toujours au rayon des bonnes choses, à la différence de leurs compatriotes très en vogue d'Annotations Of An Autopsy, pas de mosh-parts ici, le côté moderne de la bête n'est incarnée que dans quelques rares saccades plutôt plaisantes car il y a toujours quelque chose par dessus.
Pourquoi alors mettre la même note qu'à
The Great Depression si Trigger The Bloodshed a fait tous ces progrès? Parce que malgré plus de variété et de mélodie, il manque toujours ce côté mémorabilité qui ferait complètement décoller les compositions. Les riffs sont corrects pour la plupart (quelques riffs bateaux et sans grand intérêt néanmoins), il y a de l'idée, mais ce n'est pas encore assez accrocheur, mémorable pour qu'on en fasse tout un foin.
Degenerate lasse moins vite que le dernier Hour Of Penance cela dit! Et puis la basse reste toujours aussi discrète. A part au début d'"Until Kingdom Come", on ne fait que la deviner. Bref,
Degenerate n'est sans doute pas l'album de l'année mais son efficacité (quelle puissance dégagée!) et sa courte durée le rendent plaisant à écouter de temps en temps. On appréciera les efforts réalisés tout en espérant que le groupe prenne plus de temps pour composer afin de nous sortir un album plus marquant sur la durée. On y croit!
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