Le label
Lixiviat Records fait partie depuis déjà quelques temps des institutions
grind hexagonales, au même titre qu’un
Bones Birgade par exemple, et il nous alimente très régulièrement en pépites, notamment lyonnaises, particulièrement mal embouchées. Nous avions eu droit aux belliqueux méfaits de
LOVGUN, de
RAN, de
CIVILIAN THROWER ou encore de
HØRDÜR, voici à présent que tout ce petit monde, déjà adepte de l’échangisme forcené, se regroupe sous une nouvelle bannière :
FUMIST. Pour ce faire, les forces de
Lixiviat ont donc été sollicitées mais pas seulement puisque «
Coaltar », glaviot premier, sort également chez
Poutch Militaire Records,
Akaip,
Holy Goat,
Nihilocus,
Pasydarik Pats,
Rip Roaring Shitstorm,
Blood Factor Negative,
Drinkin' Beers in Bandana,
Jungle Noise,
Hecatombe, j’espère n'oublier personne… Il semblerait que la terre entière se soit mobilisée pour nous crever les tympans et « c’est ok » comme disent désormais les influenceurs atlantistes ou les idolâtres de Jacouille. Cette expression est à vomir ? C’est bien, tu as encore un cerveau en bon état de marche, sinon je t’invite à t’abonner à la chaîne de Thibault Garcia.
Au niveau du style, cette énième formation se démarque pourtant de ses prédécesseurs en se tournant davantage vers le
hardcore, le
d-beat ainsi que le
powerviolence, même si le
grind pur et dur n’est jamais très loin. Evidemment, les quatorze titres s’avèrent totalement explosifs et pas du tout marrants si tant est que l’on se soit laissé abuser par leur nom : « Pile ou Faf », « Apnées du soleil », « Schlag GPT », « Seum 41 », etc. Bien entendu, la brièveté n’a d’égal que la fureur mais, surtout, il est assez effarant de constater que les musiciens parviennent en à peine plus de deux minutes à mixer toutes ces influences. Pour le dire autrement, les mecs ne sont pas adeptes du « un titre – un genre », bien au contraire, chaque morceau se transforme en un maelstrom vertigineux de barbarie brusque, un combat de chiens errants, de la boxe de rue où ça mouline à tour de bras mais avec la technique ancestrale de ces vieux sacs à vinasse qui, même ivres-morts, ne tombent jamais.
Etant conscient que je me suis jusqu’à présent beaucoup exprimé par métaphore, il faudrait encore que je dise un mot sur les performances respectives de nos chers convives. Seulement, si vous avez déjà écouté les formations listées en introduction, je ne vais rien vous apprendre de plus car vous connaissez déjà tout le concentré de talent qu’ils représentent.
Il en est bien sûr de même au sein de
FUMIST qui parvient néanmoins à proposer autre chose, une approche différente de la course éternelle vers l’extrême. A titre personnel, c’est surtout la prestation dingue de
Cole Porteur qui me laisse totalement baba : sa versatilité vocale impressionne, toujours juste, toujours sale, toujours radicale et ce qu’il growle, qu’il meugle, qu’il beugle, qu’il hurle, qu’il aboie, qu’il pleuve ou qu’il vente. Le reste de la fine équipe ne se contente pas non plus de faire de la figuration : batteur de branque, guitariste qui étale un panel de riffs et rythmiques hallucinant (les gratteux de
post en PLS, eux qui peinent à trouver plus de trois accords par morceau), bassiste qui te strangule le kiki avec sa grosse corde, tu recherches désespérément un peu d’air, pire que si Lola Mello te jouait sous le pif l’un de ses petits récitals dont elle a le secret. «
Oui je l’adore tous les jours un peu plus fort » dirait certainement Pauline Ester si elle écoutait du brutal, cependant, contrairement à elle, moi je suis d’accord quand
FUMIST rentre saoul et qu’il devient méchant. J’en redemande.
En définitive, même si pour des raisons de penchants naturels j’ai tendance à préférer le
grind, je ne peux qu’objectivement reconnaître que cette ration de
powerviolence sera certainement l’un des moments forts de cette année, la Samaritaine du bourre-pif avec supplément « à grands coups de pompe dans le cul », et merci bien.
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