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Charles Bronson - Youth Attack!

Chronique

Charles Bronson Youth Attack!
Tout le monde connait évidemment Charles Bronson, acteur américain rendu célèbre dès les années 60 pour ses rôles musclés dans de nombreux films aujourd’hui cultes tels que The Magnificent Seven, The Great Escape, C'era Una Volta Il West, The Dirty Dozen, Hard Times ou bien encore le premier Death Wish et les quatre volets qui ont suivi. Bref, une icône du cinéma d’action comme les États-Unis savent en produire, véritable mâle alpha conservateur dont les muscles, la moustache et la répartie acerbe auront fait frémir bien des adolescents bourrés d’hormones et prêts à en découdre à la moindre occasion. Ce que les gens savent moins, c’est que Charles Bronson a également donné son nom sans le savoir à un groupe de l’Illinois qui entre 1994 et 1997 aura semé la terreur un peu partout aux États-Unis.

Originaire de DeKalb, petite ville du Midwest essentiellement portée sur l’agriculture, Charles Bronson voit le jour en 1994 à l’initiative de deux freluquets amateurs de Hardcore particulièrement rapide (Infest, Spazz, Crossed Out...), de skateboard et d’arts plastiques. Doté d’un humour particulièrement corrosif (n’hésitez pas à jeter un œil aux paroles si vous en avez l’occasion) et d’une vision de la scène Hardcore diamétralement opposée à celle communément acceptée et partagée, le groupe ne manque pas de se faire très vite remarquer laissant alors dans son sillage autant d’amateurs que de détracteurs. Particulièrement productif malgré une carrière qui n’aura duré que trois ans, les Américains vont enchainer les sorties à un rythme absolument effréné faisant ainsi se succéder démos, EPs et splits avant de conclure leur carrière avec cet unique album intitulé Youth Attack!.

Paru en 1997 à titre posthume sur le label Lengua Armada Discos (Los Crudos, Limp Wrist, MK-Ultra, Severed Head Of State...), Youth Attack! est ce que l’on appelle une fulgurance. Considéré par beaucoup comme une sortie majeure sous l’étendard de ce genre que l’on nomme Powerviolence, ce premier album impressionne en effet par la concision et l’intensité de son propos. Il faut dire qu’avec vingt titres bouclés en moins de treize minutes, il y a de quoi être sacrément surpris.
Pas plus vite qu’à fond, Charles Bronson enchaîne ainsi les bourre-pifs à la vitesse de l’éclair. Une urgence particulièrement jouissive qui confine presque à l’absurde tant tout est poussé ici à son paroxysme. Imaginez quatre branleurs d’étudiants beaucoup trop sur d’eux-mêmes et de leurs idées s’évertuer à faire le plus de bruit possible et cela en un rien de temps et vous aurez une idée à peu près claire de quoi il retourne sur ce Youth Attack!. D’un titre à l’autre, Charles Bronson use et abuse des mêmes méthodes avec à la clef des riffs Punk / Hardcore furibards exécutés évidemment à toute berzingue, une basse saturée aux rondeurs ultra-dynamiques, une batterie survoltée et tout en blasts et bien sûr des vocalises arrachées et toujours au bord de la rupture. Une urgence et une intensité palpable à chaque instant même s’il n’est pas rare que le groupe calme le jeu brièvement grâce à de nombreux samples servant ici d’introductions ou de conclusions. Des instants parfois très drôles comme sur "Standing In Front Of Bulldog Records" où on y entend une personne (probablement Mark McKoy lui-même) au téléphone avec quelqu'un de chez Victory Records (enfin c'est ce que laisse supposer le titre de cette chanson puisque le logo du label est effectivement un bulldog) faire tour à tour référence à Charles Bronson puis à One Life Crew (il s'agit donc évidemment d'une pique évidente à l'adresse du label de Tony Brummel qui à l’époque avait pignon sur rue et à tous ces groupes de Hardcore bas du front et un brin conservateur). On trouve également quelques breaks qui tranchent effectivement avec la cadence soutenue et explosive que nous imposent les Américains tout au long de ces douze minutes mais ces séquences qui ne manquent pas de groove ("Marriage Can Suck It" à 0:28, "xDumbfucksx" à 0:08, "Standing In Front Of Bulldog Records" à 0:33, les premières secondes de "Deaf And Dumb", "Fuck Technology, I’ll Keep My Pocket Change" à 0:49 et ainsi de suite) n’en restent pas moins physiques elles-aussi.

Unique album de ce groupe éphémère qui aura pourtant marqué de son empreinte la scène Punk / Hardcore, Youth Attack! est bel et bien ce que l’on appelle une pierre angulaire de Powerviolence. Charles Bronson n’a pourtant rien inventé mais l’intensité de son propos et ses paroles acides et, avouons-le, plutôt fun, ont largement suffit à créer la légende. Aussi, si vous cherchez à vous faire dérouiller en moins d’un quart d’heure, voici de quoi répondre à vos attentes puisque comme son nom l’indique, Youth Attack! est l’expression d’une jeunesse particulièrement énervée et radicale malgré un ton indubitablement plus léger.

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Charles Bronson
Powerviolence
1997 - Lengua Armada Discos
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Charles Bronson
Charles Bronson
Powerviolence - 1994 † 1997 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Marriage Can Suck It  (00:40)
02.   Youth Attack!  (00:37)
03.   The Painful, Yet Unavoidable, Deathstar Comparison  (00:38)
04.   XDumbfucksX  (00:37)
05.   Too Much Of A Good Thing  (00:31)
06.   Standing In Front Of Bulldog Records  (00:53)
07.   Stock Footage  (00:30)
08.   Pre(Im)Mature Retirement P.L.A.N.  (00:36)
09.   The Only Time I Think About Romance Is When I Wonder Why I Don't Think About It  (00:28)
10.   Deaf And Dumb  (00:34)
11.   Fuck Technology, I'll Keep My Pocket Change  (00:59)
12.   Red And Green Make Yellow  (00:34)
13.   Let's Start Another War So I Can Sing About Stopping It  (00:20)
14.   I Just Can't Avoid The Void In Avoid  (00:31)
15.   Wastoid On The Celluloid  (00:38)
16.   Shrinkage  (00:31)
17.   Close Encounters Of The Nerd Kind  (00:46)
18.   IQ32  (00:19)
19.   Punch Drunk  (00:26)
20.   The Tears Of A Clone  (01:32)

Durée : 12:40

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