Alors qu’un single est paru en janvier de cette année, certainement annonciateur d’un album, nous allons revenir quelques mois en arrière pour nous intéresser au deuxième EP de
KARABINER, une jeune formation ukrainienne de
thrash metal. C’est fou, j’ai l’impression qu’il n’y a plus que ça en ce moment !
La pochette ? Oui, elle est assez moche et me fait davantage penser à ce qui se fait dans le
stoner, chose que les premières mesures introductives du disque démentiront immédiatement : un instrumental très typé
heavy metal, un peu dans l’esprit du
METALLICA de
« Ride the Lightning ». L’enchaînement avec « Counteroffensive », en revanche, surprend : un riff plus
« Kill ‘Em All », puis une charge agressive dans l’esprit de
SLAYER et de
KREATOR, quelques accélérations frôlant le
death metal, des solos limpides… Oui, ce trio aime le
speed metal, le
heavy qui tabasse (les solos sont assez marqués), il faut que ça aille vite mais tout en pensant à soigner les harmonies de guitares. L’auditeur attentif sentira d’ailleurs l’application des musiciens tout au long de ces sept compositions.
Et s’il est toujours amusant de voir d’aussi jeunes personnes être autant nostalgiques d’une époque qu’elles n’ont certainement pas connue, elles savent néanmoins proposer une approche plus moderne, à l’image du furieux « Centuries of Genocide » qui flirte allègrement avec une radicalité empruntée au
death de l’ancien temps, le chant se mettant alors un peu au diapason. Sinon, il restera tout du long dans cette veine criarde que l’on connaît par cœur, sans signe distinctif particulier : propre, efficace, c’est déjà ça de pris.
Propre et efficace, ce sont d’ailleurs les deux principaux qualificatifs que j’aurais envie d’utiliser pour décrire la musique de
KARABINER. On sent le groupe capable de composer des choses plus techniques, à l’image de quelques riffs issus de « Thrashooter » et c’est justement lors de ses passages plus enlevés, adossés à un solide travail du soliste, que les Ukrainiens montrent leur plus attractif visage. En effet, dès lors que les compositions tombent dans des éléments plus convenus, l’intérêt décroît nettement, la fin de l’EP étant à ce titre assez décevante, entre l’interlude instrumental « Freedom is not Free » puis l’inutile « Vintage Metal ».
Par conséquent, si cette sortie contient encore un peu trop de défauts à mon goût, les morceaux deux, trois, quatre et cinq laissent entrevoir suffisamment de promesses pour penser que le premier album méritera une écoute sérieuse, surtout s’il se focalise sur cette veine légèrement rétro du
techno thrash et que les solos conservent toute leur superbe.
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