Lorsque je me rends à Lyon, j’ai pris depuis quelques mois mes petites habitudes dans un bar de quartier qui s’appelle « La Torpille ». Outre le fait que l’équipe de serveurs est très sympa, je peux surtout y boire une NEIPA en pression de chez Orbital tout en y écoutant un tas de trucs
punk rock et
hardcore mélodiques.
CONTRE-FEUX aurait certainement sa place dans leur programmation, bien que peut-être un poil plus énervé que ce qui passe habituellement dans la sono.
En 2020,
FullSail vous avait dit tout le bien qu’il pensait alors de
« Mort/Vivant », le premier LP et, sans être aussi dithyrambique, je n’irai certainement pas à l’encontre de ce jugement initial avec la sortie de «
La morsure, un « cinq titres » qui me charme énormément. Déjà, parce que l’album s’ouvre sur quelques mots du géant Bukowski, moins parce qu’il se termine par une lecture de Virginie Despentes mais c’est une affaire de goût, n’y voyez nulle tentative de polémique de ma part. Mais bon, Bukowski et Despentes, ça serait comme accoler John Fante à Ovidie, je ne suis pas certain du mélange…
Cependant, faisons fi de ces basses considérations littéraires pour plutôt nous concentrer sur les compositions. Un peu
emo, un peu
hardcore, un peu
punk, un peu
garage rock, un peu
pop, une rage mélodique ou des mélodies construites dans de la rage, on la sent bien la morsure, les dents sont très aiguisées (« Gibier le soir »). De plus, comme certains tempos sont assez rapides, nous pourrions même penser à une résurgence de
shoegaze black metal mais, quitte à me répéter, j’insiste particulièrement sur le fait que les Bordelais n’ont pas peur des excès de violence et que, quitte à froisser des susceptibilités, je trouve le résultat bien plus plaisant que
NATURE MORTE : plus « adulte », moins « pleurnichard », notamment du fait d’une belle dimension
hardcore (un peu
noisecore) dans chacun des titres.
L’autre point fort sera à chercher du côté du chant et des textes, en français évidemment : la plume est efficace sans tomber dans le piège de la poésie, hélas trop souvent risible, la voix s’affirme, percutante. J’aime également ces guitares claires, avec peu de distorsion audible, là encore on ressent toute la simplicité du jeu, ce désir de créer un chaos épuré (« Nos sourires et des flammes ») dont le beau n’est jamais absent.
En synthèse, si je mets de côté l’extrait de « Création d’un corps révolutionnaire » (j’ai aimé Despentes en 94 avec « Baise-moi », j’ai le bouquin avec sa pochette originale depuis censurée, il y avait des citations de rap et de
SUICIDAL TENDENCIES, le problème c’est que j’avais déjà lu « Orange Mécanique », je comprends ce qu’elle peut représenter d’un point de vue idéologique mais sur un plan purement littéraire, c’est vraiment trop léger, d’un point de vue analytique également, cf. « King Kong Théorie »), «
La morsure » a pour moi tout du parcours sans faute dans ce registre très particulier bien éloigné du
metal. Grosse énergie, puissance mélodique indéniable, une certaine fureur à peine contenue, toujours à la limite d’exploser, aussi con que cela puisse paraître j’ai trouvé le disque touchant. Non, ce n’est pas un gros mot, être touché c’est à la fois ressentir une forme de tristesse, de mélancolie mais également absorber une dose d’espoir, de bonheur, le fameux baume au cœur. Par conséquent, belle performance de la part de ce quatuor très discret que je ne manquerai pas d’aller voir si jamais il passait à proximité.
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