Oui, bon,
FUCKHAMMER, pris comme ça, c’est vraiment un nom à la con. Puis mon traducteur me renvoie à « marteau-piqueur » ou « marteau-pilon » et cela fait tout de suite davantage sens pour une formation de
sludge death metal. Les quatre membres (deux Irlandais et deux Anglais) étant fortement engagés dans d’autres formations (rien de notable), cela expliquera sans doute la décennie d’écart entre «
Fucked » (pourquoi s’emmerder à chercher des titres d’albums compliqués ? Toute la scène
gore grind en PLS) et ce deuxième effort longe-durée qu’est «
Scorched Earth Prophets ». Notons toutefois que c’est l’une des rares fois où le mot «
fuck » n’apparait pas («
Hammered to Fuck » en 2011 ; «
Fucked » en 2013 ; «
Hammering Thy Fucking Grave » en 2016 ; «
Cyancelled to Fuck » en 2022), ce qui en soit ressemble à un véritable petit exploit langagier.
Mais, en vrai de vrai comme disent nos érudits contemporains, le langage, on s’en cogne. En revanche, douze morceaux pour une durée totale de près de quarante-cinq minutes, cela reste un peu long une fois l’effet de surprise passé, les premiers titres s’avérant immédiatement accrocheurs dans leur simplicité virile. Il faut dire que ce mélange de
death metal typé suédois avec un chant à la
Jeff Walker sur fond de lourdeur crasse héritée du
sludge, cela fait le taf sans sourciller en termes de matraquage. Et même si les musiciens s’autorisent des incartades bizarres (le pont central de « Curse of the Crimson Altar »), ce ne sont que des anecdotes au regard de la réalité du fond : le fongiforme. Donc, oui, les amateurs d’une formation telle que
DOPETHRONE pourrait s’émouvoir de ce «
Scorched Earth Prophets », si tant est qu’ils ne soient pas réfractaires à une bonne dose de
death à l’ancienne, pris dans son jus rustique. Car ici, nulle fioriture : tu veux du riff technique ? Touche à ton cul. Tout sent globalement le bon accord barré des familles avec un batteur qui cogne comme un sourd. Evidemment qu’on aime ça, d’autant que les membres n’ont pas pris la vilaine habitude d’étirer leurs chansons en longueur : à l’exception de « Irregularities », qui clôture avec ses huit minutes, nous dépassons rarement les cinq minutes, ce qui est pour moi un point fort de ce disque. Cela permet de conserver l’auditeur en alerte en lui proposant, non pas de la variété, il ne faut pas non plus exagérer, mais tout du moins de multiples occasions de changer d’atmosphère, voire de faire une pause si le pilon se montrait trop dur.
Evidemment, avec son style de boxeur sanguinaire,
FUCKHAMMER ne fera sans doute jamais la une des magazines et «
Scorched Earth Prophets » ne figurera probablement pas dans les tops annuels des rédactions, cependant, je reste persuadé que l’expérience scénique doit être tellurique, tout en concédant qu’ici, simplicité n’est pas synonyme de paresse ou pauvreté. On s’y laisse prendre, à ce style de cogneur poids-lourd, qui est un peu au
death que ce
TAD fut au
grunge en son temps : des mecs au-dessus du lot mais qui n’étaient ni assez beaux ni assez commerciaux ni assez carriéristes pour recevoir autre chose qu’une reconnaissance posthume. Dans dix ans, je serai certainement trop largué pour me souvenir de cette formation, aussi si une nouvelle galette pouvait paraître de mon vivant, j’en serai enchanté. A bon entendeur !
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