Lust Of Decay - Purity Through Dismemberment
Chronique
Lust Of Decay Purity Through Dismemberment
Si pour vous les termes de brutal death et groove ne font pas bon ménage alors vous pouvez d'ores et déjà fermer cette page et retourner égorger votre petit frère. Si en revanche l'idée du mariage de ces deux choses vous rend la troisième jambe dure comme du bois, vous connaissez certainement déjà Lust Of Decay. Les caroliniens du nord sortent en 2006 avec « Purity Through Dismemberment » leur troisième album après six ans d'existence, six ans de bons et loyaux services envers la musique extrême.
Depuis leurs débuts avec « Infesting The Exhumed » en 2000 la bande à Barnes, Green et Varela n'a jamais vraiment remis en cause sa recette et propose grosso modo la même popotte, à savoir un brutal death bien burné mais pourvu d'un groove imparable. Les fervents défenseurs d'une brutalité pure et dure y trouvent leur compte: Lust Of Decay sait envoyer la purée à base de gros riffs bien typés death US avec moult harmoniques, quelques riffs en tremolo (mais pas trop) et surtout une batterie marteau piqueur en la personne du pilonneur en chef Jordan Varela (dont je vous avait déjà vanté les talents lors de la chronique de Debodified) qui n'hésite pas une seconde à mettre tous ses beaux gros muscles au service d'une rythmique implacable. Certes on a déjà entendu plus subtile et chiadé en terme de jeu de batterie mais au moins ce que j'aime chez lui c'est qu'il n'a pas peur d'en foutre partout! Une bonne partie du temps donc nos américains assènent à nos pauvres tympans une musique d'une sauvagerie féroce, véritable régal de brutalité en bonne et due forme. Et ce ne sont certainement pas les grognements gutturo-porcins de Jay Barnes qui vont venir apporter autre chose, ça growle, ça cuicuite, ça hurle parfois. Ce n'est pas la voix la plus originale qu'on puisse entendre (loin s'en faut) mais elle a au moins le mérite de coller parfaitement à la musique du groupe.
Mais comme je vous le disais plus haut, Lust Of Decay ne se contente pas de donner (que) dans la brutalité bête et méchante et agrémente son brutal death de taureau de passages au groove bien trempé. Pour se faire le combo n'hésite pas à ralentir franchement le tempo et à placer des riffs headbanguant au feeling presque Dying Fetusien parfois sur fond de double ronflante et sur lesquels la basse de Joe Payne vient se faufiler au premier rang. Cette alternance entre blasts véloces et mid-tempi destructeurs confère un côté très rythmé aux compos qui évitent dès lors de s'enfermer dans le schéma blast à tout va.
Malgré tout on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine redondance dans la musique de Lust Of Decay car même s'ils arrivent effectivement à varier les plaisirs au sein d'un même titre, sur la longueur de l'album le schéma s'essouffle un peu. On finit par avoir du mal à garder au bout de dix titres le même intérêt qu' au premier et au final aucun titre ne se démarque vraiment des autres. De plus l'utilisation quasi systématique de petits samples en guise d'intro devient un peu saoulante au bout d'un moment, en effet seuls trois titres sur dix n'en comportent pas et leur intérêt est assez maigre. On pourra aussi regretter une prod assez moyenne gâchée notamment par un son de toms exécrable qui agace un peu et globalement une prod trop sèche, la moins bonne que le groupe ait eue jusqu'ici. Je pourrais dire la même chose concernant la pochette...
« Purity Through Dismemberment » est donc un album plutôt sympathique que les amateurs de brutalité pure sauront apprécier et qui ne rebutera pas non plus ceux qui aime lorsque celle-ci se pare d'atouts plus accessibles. Enfin accessibles, on se comprend hein! Comme disait l'autre: « Tout est relatif ».
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