Le nom m’en impose. Sans doute inspiré par celui du label
Ultra Mundum Nostri qui abrite le projet
KLOCT, dont on retrouve l’unique membre chez
ULTRA MUNDUM NOSTRI ASSEMBLY, il n’est pas pour autant la seule individualité importante de cette nouvelle formation française puisque nous retrouvons également
Lenos du bien connu
AORLHAC ainsi qu’une paire de
MAÏEUTISTE en la personne de
Heruforod (qui n’y est plus) et
Keithan. Moi, sur le papier, je suis bon client de ces différentes formations (j’aime beaucoup
« Veritas » par exemple) et, globalement, je dirais que les formations dont sont issus les musiciens me parlent plutôt bien. Mais là, il y a un petit truc en plus, une dimension ésotérique d’ordre noir, avec un titre de premier LP à rallonge comme on les aime : «
UMNA I : Mistaken by the Hegemonic Monotheism – Centuries of Abstract Revelations ». Je suis preneur, immédiatement, c’est à peine si j’ai besoin d’écouter.
Evidemment, j’écoute quand même, ce qui ne fera que confirmer mes suppositions. Déjà, d’un point de vue stylistique, le
black metal des Français s’inscrit dans un mouvement fait de puissance et de raffinement. Puissance car il y a la grosse production qui met la force des guitares bien en avant, avec une section rythmique qui pulse de solides moments blastés, et ça range automatiquement l’œuvre dans le registre de l’extrême élégant. Mais comme les titres sont relativement longs (surtout les trois derniers, entre six et dix minutes), la formation s’autorise des phases plus contemplatives et j’en viens alors à la dimension raffinée de l’album : les compositions transpirent la classe, de même que les textes soignés, il y a le sens de l’arrangement des musiciens expérimentés, connaisseurs de leur art, des éléments ritualistes, des chœurs bien amenés, une forme de grandiloquence, un peu de chant clair également et je pense alors à
GLACIATION, à l’
ANOREXIA NERVOSA du
« Redemption Process », une certaine idée de la décadence en moins ainsi que, plus étrangement, à
MISANTHROPE mais je crois que cela est surtout dû à l’aspect littéraire des paroles, voire à quelques intonations du vocaliste, plutôt qu’à une véritable parenté musicale. Bon, vous l’aurez compris, j’apprécie grandement ce que j’entends.
Il faut dire que le quatuor a mis toutes les chances de son côté pour réussir son entrée en scène. Déjà, il y a l’esthétique globale, même si la sortie semble être pour le moment purement digitale, elle mériterait sincèrement un meilleur destin. Ensuite, il y a le soin tout particulier apporté à l’écriture où l’auditeur sent immédiatement que le talent est là, qu’il se diffuse dans chaque note. Mais, surtout, il y a le concept même de cette assemblée qui met l’eau à la bouche puisque la cible est de renouveler à chaque fois le
line up, ce qui, en soi, laisse la porte ouverte à d’innombrables combinaisons toutes aussi alléchantes les unes que les autres. Chacun est libre de faire jouer son imagination afin de construire le puzzle de ses rêves, l’idée est excellente, j’espère qu’elle sera suivie d’effet.
Bien plus qu’un groupe, nous sommes donc ici face à un terrain vague qui devrait être amené à être régulièrement squatté par des personnalités (hexagonales ? étrangères ?) afin qu’elles mettent leur passion au commun au service du projet. Les premiers protagonistes viennent de mettre la barre très haut avec ce disque ambitieux, pas vraiment déstabilisant si tant est que l’on connaisse les formations dont les membres sont issus mais ils proposent néanmoins autre chose, une approche peut-être plus symphonique, plus emphatiquement théâtrale que ce qu’ils jouent habituellement et, en cela, l’objectif est atteint : l’osmose est là, l’homogénéité également et même si j’imagine que les participants appartiennent tous plus ou moins à la même génération, ils parviennent à faire cohabiter leurs univers pour produire quelque chose de neuf sans qu’aucun ne prenne vraiment l’ascendant.
Par conséquent, voilà un disque qui n’est pas réservé uniquement au fan de
black, même s’il en reprend tous les codes. Le chant plus grave n’est pas étranger à cet état de fait, la volonté de rester dans un registre mélodique non plus, même si l’on est très loin de la guimauve. Voilà dans tous les cas un projet que j’applaudis des deux mains, ayant déjà hâte de connaître l’identité des prochains compositeurs.
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène