Le précédent album des bouchers de Chicago,
Bleeding Profusely (2001) m'avait déjà bien retourné les boyaux. Pas qu'il me donnait la chiasse non, mais sa brutalité renversante, alliée à une technicité rare, des riffs géniaux, des breaks jouissifs et un festival impressionant de blasts m'avait fait découvrir de nouveaux plaisirs auditifs. Que fallait-il donc attendre de la suite des aventures de Gorgasm au pays magique du blast?
*roulements de tambour*
Allez, mettons fin au suspense (avouez, c'était insoutenable!):
Masticate to Dominate est un chef d'oeuvre, dans la droite lignée de
Bleeding Profusely. Je dis droite lignée parce qu'il est vrai que l'évolution entre les deux albums n'est pas spécialement flagrante. Mais entre nous, qu'est ce qu'on en a à foutre tant que ça envoie des bûches par paquets de huit? C'est pas un enfoiré d'Anglais du 19è siècle qui va nous apprendre à vivre avec ses théories à la con, j'ai pas raison?!
Gorgasm (je l'ai déjà dit mais prononcez "Gorgaseum", pas "Gorgasme", merci de votre compréhension) nous revient donc 2 ans après le fabuleux
Bleeding Profusely pour en remettre une couche avec
Masticate to Dominate. Cette fois, le groupe est signé sur Unique Leader (le label des membres de Deeds Of Flesh), un label réputé pour la brutalité radicale de sa roster. Un changement de taille a également eu lieu, Gorgasm n'étant pas épargné par les problèmes de line-up comme beaucoup de groupes du genre, le batteur. Dave Culross, dont la performance sur
Bleeding Profusely était magistrale, n'a malheureusement pas reconduit son partenariat dans le secteur pourtant fleurissant de l'équarrissage à mains nues. La dure tâche de remplacer Culross revient à un inconnu du nom de Terence Manauis. Inconnu peut-être mais manchot sûrement pas. Le bonhomme n'a de leçons à recevoir de personne et nous ferait presque oublier ce bon vieux Culross. Bienvenue sur Air Blast, je rappelle que les personnes souffrant de problèmes cardiaques, les femmes enceintes et les personnes ayant le vomi facile sont fortement conseillées de ne pas monter à bord. Veuillez attacher votre ceinture pendant toute la durée du trajet car celui-ci risque d'être mouvementé. En cas de turbulences importantes, des masques à oxygène sont à votre disposition. Nous vous souhaitons malgré tout un agréable voyage sur notre compagnie. Arrivée prévue dans 30 minutes. Z'êtes prévenus!
Je l'ai dit plus haut, la même recette que l'album précédent est appliquée à
Masticate to Dominate. Résumons pour ce qui n'ont pas suivi: furie hallucinante de blast-beats, rythme parkinsonien mais très rapide 90% du temps, riffs ingénueux, technicité top niveau, tissu mélodique discrèt et soli inspirés enrichissant grandement les compos, breaks mid-tempo lourds pour faire bouger tes cheveux, multiples voix allant du porc en période de reproduction au guttural plus compréhensible en passant par quelques rares élans (non pas l'animal, z'ont pas pu venir!) criards, le tout dans une ambiance gore des plus adaptées. On note tout de suite que la production est encore plus énorme que sur
Bleeding Profusely, plus puissante, avec une batterie à l'honneur mais une basse malheureusement plus timide qu'à l'ordinaire (signalons que Paul Garcia a remplacé Russ Powell). Autre observation, qui fera plaisir aux insatiables, les morceaux sont plus longs. On passe de 2 minutes en moyenne à 3 minutes, avec une pointe à 3'44 pour l'incroyable "Deadfuck". Si vous pensez que les morceaux en prennent un coup niveau efficacité, je vous arrête tout de suite, il n'en est rien. Sérieusement, cet album a le don pour me foutre une de ces patates, c'est hallucinant! Je rentre en transe à chaque fois. Heureusement que mes tympans ne sont pas des organes sexuels sinon j'aurais du foutre plein les oreilles! Mais il faut me comprendre,
Masticate to Dominate regorge de morceaux et passages complètements déments qui explosent la barre de la jouissitude: l'énorme accélération de "Corpsefiend" à 1'09 suivie d'une petite pause sur le même air pour mieux réaccélérer derrière, "Masticate To Dominate" (presque Cryptopsien à partir de 1'26, si vous ne souriez pas bêtement avec la bave au coin des lèvres, personne ne peut plus rien pour vous!), "Charred Vaginal Effluence" et ses breaks mid-tempo bien lourds entrecoupés de mini soli (350 000 cas d'éjaculations spontanées déjà recencées dans le monde), "Concubine Of Despise" qui rappelle fortement Dying Fetus, les "Kill, Kill, Kill" sur "Seminal Embalment" ou le dernier morceau "Deadfuck" dans son intégralité, en guise de conclusion d'une brutalité jouissive rarement égalée. On remarque aussi que les mecs de Gorgasm sont vachement cools puisqu'ils ont gentiment invité quelques potes à leur sauterie: Derek Hoffman (ancien batteur du groupe), Dan Pint et Shaun Lacanne de Putrid Pile poussent la chansonnette sur "Seminal Embalment" (putain quel nom!) et Lacanne revient même sur "Stiched Oral Asphyxia".
Je pense avoir été suffisamment dithyrambique et montré mon dévouement total et éternel à Gorgasm. Sincèrement, peu de groupes peuvent se targuer d'avoir une telle discographie en seulement 2 albums et demi. Rares aussi sont ceux qui savent allier avec tant de maîtrise technique et efficacité. J'appelle ça de la brutalité jouissive. Gorgasm, incontestablement l'un des meilleurs groupes de death actuels, amène là son style à son paroxysme. Je me demande bien ce qu'ils nous réservent pour la prochaine fois mais je vois mal comment ils pourraient faire mieux. Et puis je suis cardiaque moi merde, alors pensez à ma santé les gars siouplait! Nan, y'a pas à dire: Gorgasm, c'est gorgasmique!
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