Chronique
Mardom Dead Soul Age
Il y a une pierre tombale dans la forêt au milieu d’un chemin de passage qui voit suffisamment de fréquentation pour mériter un petit panneau de signalisation. Et sur ce monument, il y a une corde qui est enroulée et qui est tendue de l’autre côté jusqu’à la silhouette d’une personne encapée et encapuchonnée. En haut, le nom du groupe avec un logo facilement lisible : MARDOM. En bas le nom de ce premier album : Dead Soul Age. Belle pochette qui intrigue et donne obligatoirement envie de découvrir qui et ce qui se cachent derrière.
Eh bien il s’agit d’un jeune Polonais du nom de Morgomir qui a souhaité monter son projet en 2019 et qui a commencé à s’entourer de partenaires. Il a sorti deux EP en 2020 et 2022 avant d’être enfin prêt à sortir un premier album en 2024, finalement seul aux instruments et uniquement accompagné d’un chanteur : Kres. Le label est très éloigné de son pays d’origine car c’est le Mexicain Personal records qui s’occupe de lui. Une écurie créée en 2020 qui est toujours difficile à cerner puisqu’elle signe des formations de tous styles, allant du doom au heavy. Bien entendu, MARDOM fait du black. Je ne serai pas là à vous en parler si ce n’était pas le cas. Par contre, il ne faut pas s’attendre à un black metal purement polonais, rageur et agressif. S’il avait fallu deviner sa nationalité uniquement à l’oreille, j’aurais plutôt parié sur la Finlande.
Ce premier album est porté par des compositions certes crues et définitivement black metal, mais elles sont arrosées de mélodies mises très en avant. Les guitares sont les héroïnes de ces 6 titres et ce sont elles qui retiennent tout de suite l’attention, implacables sur des vocaux constamment sombres, qui auraient tout aussi convenus pour un album de black dépressif. Le black dépressif n’est d’ailleurs pas très loin le long de ces 40 minutes, et il prend même le contrôle par moments, comme sur « Inverted Sun Darkness », morceau au rythme plus lent et aux ambiances plus vicieuses.
MARDOM délivre un premier album de bonne qualité, qui ne souffre pas de grand défaut. Il ne brille peut-être pas suffisamment par son originalité ou par son identité, et c’est ce qui l’empêchera de se faire remarquer parmi la masse de groupes décents qui s’activent tous les mois. Comme avec la majorité des sorties depuis une quinzaine d’années, la seule raison qui empêche ces Polonais d’être écoutés par tous, c’est l’existence de trop de formations tout aussi appliquées, efficaces, plaisantes et attirantes. Si elles n’existaient pas, MARDOM serait dans un top annuel car le véritable problème du black, ce n’est pas qu’il y a trop de mauvais albums, mais qu’il y en a trop de corrects et qu’il est devenu compliqué de se démarquer…
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