Je sais bien que je m’y prends un peu tard mais je crois fermement qu’il est encore largement temps de parler d’«
Agonal Hymns », premier album de
NITHING. Chose importante à savoir pour correctement cerner l’objet, il s’agit du groupe du seul et unique
Matt Kilner, en charge du chant ainsi que de la totalité des instruments. Qui est cet Américain ? Si je vous dis qu’il joue ou a joué dans
VITRIOL,
GORGASM ou
PUTRIDITY, pour ne nommer que les plus connus, cela vous parle mieux ? Probablement, mais cela ne dit encore rien de la boucherie ultime que sont ces vingt-trois minutes.
Pour bien décrire ces neuf compositions, il faudrait enchaîner les superlatifs tant le musicien pratique la démesure absolue de tout : de brutalité, de technicité, de vitesse, ces côtés totalement excessifs rapprochant la formation de ce qui se fait de pire actuellement en matière de
brutal death metal :
ENCENATHRAKH,
TRICHOMONIASIS,
ENMITY, soit que des branques, des psychopathes du riff, des forcenés du
gravity blast, des fétichistes de la voix difforme, le moindre minuscule espace étant ici rempli jusqu’à la gueule de monstruosités cauchemardesques.
Mais
NITHING, si c’est un peu cela, c’est aussi autre chose. Certes le fond est une cacophonie impitoyable qui ne souhaite que nous réduire en bouillie mais chaque composition fourmille de petites trouvailles sonores (« The Seeping Pus of Ancient Wounds »), voire de solos hallucinés (« Emetic Rapture » ; « Of Those Immortal, Longing for Decease »), le mec étant un véritable phénomène de foire à lui tout seul, excellant sur tous les instruments avec pourtant un domaine de prédilection : la quête de l’ultime violence. Car elles sont dures à encaisser ces quelques minutes passées en sa compagnie, très dures même, et pourtant elles sont également fascinantes. En effet, chaque écoute prend une autre saveur, l’oreille étant tantôt happée par le souffle de barbarie qui se dégage, tantôt attentive aux subtilités qui peuplent les morceaux. Et elles sont légion, les subtilités, parfaitement mises en évidence par une production étrangement soignée qui sait organiser le chaos, le faire sonner dignement. Car oui, saloper une telle performance aurait constitué un crime majeur.
Je n’ai encore rien dit de la voix mais qu’ajouter si ce n’est qu’elle est à la hauteur de l’enjeu, ultra gutturale, une fosse septique en pleine vidange, pour le dire clairement : outrancière. Et si la musique
speede à 90% du temps, l’homme n’oublie néanmoins jamais de glisser quelques passages
slam, voire
djent dans le cas de certaines rythmiques, ce qui permet d’éviter fort habilement l’essoufflement tant l’album atteint la densité d’un trou noir. Si l’on ajoute à cela un
artwork sublime signé
Cam Smith, nous pouvons alors conclure qu’«
Agonal Hymns » aurait dû figurer dans tous les tops de 2023 tant il redéfinit à lui seul les critères de la musique extrême.
Evidemment, c’est
New Standard Elite qui a attrapé la queue de Mickey et sachez que si vous tombez sous le charme mortel de cette pièce à nulle autre pareille, il existe également l’EP «
Fetid Reek of Interminable Existence » (2015) ainsi qu’un split aux côtés de
SYPHILIC (2020) pour que le plaisir perdure, jusqu’à ce que mort s’en suive.
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