Barathrum - Überkill
Chronique
Barathrum Überkill
Si elle n’a jamais eu l’aura ni la notoriété de ses confrères au sein de la pléthorique scène finlandaise, la formation menée par l’inépuisable Janne Sova a au moins le mérite de s’être toujours accrochée au wagon du Black local, et ce désormais depuis trente-trois ans. Si elle est parmi les plus vieilles entités encore en vie dans son pays l’âge a fini par se faire sentir en termes de productivité, car après avoir proposé huit albums en une décennie l’allure a depuis sacrément ralenti vu que depuis la publication en 2005 de « Anno Aspera: 2003 Years After Bastard's Birth » seuls sont venus s’ajouter « Fanatiko » en 2017... avant que ce « Überkill » ne vienne enfin remettre le quatuor dans la lumière. Désormais stabilisé du côté de son line-up (après d’incessants mouvements en début de carrière) le combo a cependant toujours eu du mal à pondre des albums intéressants de bout en bout, souffrant souvent de moments un peu linéaires entre quelques plages particulièrement prenantes et réussies. Du coup il a décidé de ralentir l’allure de façon plus ou moins volontaire, à la fois pour mieux construire ses nouveaux enregistrements et aussi parce que chacun des membres est particulièrement occupé par nombre de projets personnels et divers qui accaparent beaucoup de temps.
Tout cela est en tout cas une bonne chose car même si ce nouvel opus ne marquera pas l’année de son empreinte (et ne changera rien au statut de ses auteurs), il a en revanche des éléments intéressants et réussis qui font que l’on va passer un bon moment malgré une certaine inégalité du côté des compositions. Mais pour l’instant l’ensemble va démarrer positivement via l’efficace et agréable « Death By Steel » qui sans partir sur des bases élevées va proposer néanmoins un tempo relativement varié à la fois rampant et aussi remuant, de par l’apport de riffs typiquement Heavy qui donnent envie de secouer la tête au milieu d’une froideur intense à la crasse permanente. D’ailleurs ces influences très Britanniques vont revenir régulièrement à la charge, avec en prime une vraie attractivité et même quelques accents épiques idéals pour défourailler comme il se doit et qui vont se retrouver aussi bien sur « Moutain Of Bones » (où le côté Doom putride est omniprésent) que « Black Magick Rites », plus direct et primitif (qui sort quelques passages Punk du plus bel effet). Entre tout cela on retrouve d’autres moments plus équilibrés comme l’impeccable « Spark Plugs Of Purgatory » où toutes les rythmiques sont de sortie et aidées en cela par une accroche immédiate et continue, à l’instar du cradingue « White Red Black And Pale » où l’écriture se fait plus minimaliste et toujours mise en avant par un côté remuant et entraînant qui ne faiblit nullement.
Si évidemment ça se montre prévisible et balisé ça n’empêche pas d’avoir envie d’en découdre, car même si ça donne la sensation régulière de recycler des pans entiers d’œuvres antérieures on se laisse facilement embarquer dans cette longue nuit hivernale et les grandes chevauchées dans une poudreuse fraîchement tombée. Pourtant ce bon ressenti ne va pas être permanent, vu qu’une fois encore l’intérêt va un peu s’étioler à cause de plages moins marquantes voire carrément poussives... preuve en est avec le simpliste mais répétitif « Ritual Murder », ou encore « Denial Of God » qui souffre lui aussi de cette boucle musicale identique et lassante... et on passera sur l’interminable « Dark Sorceress » qui ne décolle jamais (à l’instar de son tempo outrageusement bridé et poussif), et ennuie l’auditeur presque instantanément de par son côté lourdaud fatiguant. Heureusement le morceau-titre termine cela d’une bien meilleure façon en jouant sur tous les tableaux et retrouvant un entrain communicatif que l’on croyait perdu, qui fait ainsi oublier ces quelques défauts certes dommageables mais qui n’ont rien finalement de rédhibitoire. Du coup sans atteindre des sommets d’efficacité l’ensemble reste malgré tout attractif et agréable à écouter, même s’il y a fort à parier qu’on passera vite à autre chose tant on trouve supérieur et surtout bien plus homogène au niveau local. Rien de neuf donc sous le ciel des mille lacs mais ça n’est pas là l’essentiel finalement... tant la bande semble se contenter facilement de ce statut d’éternel second couteau qui lui sied finalement très bien. Car il semble acquis qu’elle se contentera de cela jusqu’à sa fin tout en continuant à revenir de temps en temps pour refaire parler d’elle, et intéresser donc une mince frange de fans purs et durs... avant de disparaître à nouveau et de se faire oublier pour un long moment.
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