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Repuked - Club Squirting Blood
Chronique
Repuked Club Squirting Blood
S’il n’a jamais été au premier plan au sein de la scène de son pays REPUKED a néanmoins pas mal d’arguments à faire valoir, continuant – et ce malgré un certain manque de visibilité – encore et toujours dans son registre cradingue et pervers à distiller du bon son et des paroles de premier choix à ne pas mettre à proximité de chastes oreilles. Se foutant royalement des conventions et des avis à son égard le quatuor revient aujourd’hui avec son quatrième opus (qui fait suite au réussi
« Dawn Of Reintoxication », ainsi qu’au Split en compagnie des Allemands de DEPRESSION publié l’an dernier) qui va se contenter de reprendre ce qu’il sait faire de mieux, mais qui suffit amplement à combler les attentes. Car aucune révolution n’est à attendre et ça n’est pas ce qu’on attend des gars de toute façon... vu que leur recette même éculée fait toujours mouche sans qu’on n’y trouve rien à redire, et de fait il est évident que ces onze nouveaux morceaux vont défiler facilement et rapidement permettant ainsi au cerveau de se mettre au repos tout du long, tant la musique proposée est d’une simplicité redoutable. Si celle-ci a toujours senti la crasse et la sueur à outrance ses créateurs ont ici mis en avant leur influence d’AUTOPSY de façon plus flagrante que par le passé, car dès que le tempo va s’alourdir on va avoir l’impression de voir rôder dans les parages Chris Reifert et ses acolytes.
Cependant histoire de donner le ton d’entrée le combo va nous balancer le radical et primitif « Stiff Dick In A Stiff » qui va montrer sa facette la plus extrême aussi bien dans l’exécution que la durée, vu qu’en moins de deux minutes on va avoir droit à du gros tabassage en règle ponctué de quelques ralentissements bien lourds afin d’aérer tout ça, et de montrer déjà la grande variété des tempos proposés. Evidemment tout cela est ultra-calibré mais le résultat est particulièrement efficace tant on sent que les mecs sont en forme, ceux-ci s’affranchissant notamment (et enfin !) de longueurs inutiles... chose qui avait été préjudiciable sur leur précédente livraison qui traînait franchement en longueur, et qui aurait gagné en accroche en voyant quelques compositions inutiles être retirées du rendu final (à l’instar de certains plans qui s’éternisaient sans raisons valables). Ici rien de toute cela vu qu’en à peine trente-cinq minutes l’ensemble est expédié sans coup férir et c’est une bonne chose, car outre être l’album le plus court de leur carrière les Suédois signent également leur meilleure sortie à ce jour... ayant enfin trouvé le parfait équilibre entre qualité d’écriture et temporalité idéale. Du coup après ce démarrage en fanfare la suite va conserver cette même attractivité, comme « Parasitic Flesh » va le confirmer immédiatement en misant sur un dynamisme incandescent d’où émergent quelques relents Punk forts sympathiques, tout ça avant l’arrivée de l’épique et remuant « Dark Purge Fluid » qui met l’explosivité un peu de côté au profit d’un long mid-tempo redoutable et idéal pour headbanguer en toute simplicité. Tout cela va servir de parfaite mise en condition avant l’arrivée de l’excellentissime « Dead Existence For Humiliation » qui va voir le côté massif et écrasant prendre une place plus importante, avec toujours cette fluidité et attractivité sans bornes. En effet ici ça lorgne presque vers le Doom tout en proposant également une noirceur exacerbée où la graisse dégouline par tous les pores, afin de faire suffoquer l’auditeur pris en étau sans espoir de survie. Du coup les Nordiques ont eu une bonne idée juste après cela de proposer « Crotch Rot » qui va montrer sa facette la plus débridée et vicelarde, tant c’est à fond la caisse sur fond de riffing rudimentaire (un rendu que l’on va retrouver également plus loin sur le tout aussi impeccable « Loose Limbs ») et calibré pour faire mal aux cervicales sans que l’on se pose de questions.
Et si effectivement le contenu n’a pas besoin d’une attention soutenue pour être mémorisé correctement, il n’en reste pas moins que ça n’est pas si dépouillé et simplissime que ça a en l’air (notamment via les nombreux changements rythmiques tout comme les solos toujours aussi musculeux et arrachés), preuve en est le redoutable et inspiré « The Slobbering » ainsi que le furieux « Rebel Of Vomit », qui nous permettent de nous rendre compte qu’elles ont largement le pouvoir de se glisser dans le haut du panier de ce nouveau long-format. Et en plus de miser sur un quasi copier-coller de ses derniers enregistrement l’entité nous propose tout son panel de jeu qui ne cesse de faire les montagnes russes en accélérant comme ralentissant l’allure de façon régulière et fluide, ce qui permet à ces deux plages d’être à la fois explosives comme écrasantes... et dont le monstrueux « Club Squirting Blood » va être le point d’orgue. Car offrant tout un mélange délicieux de rythmes oscillants en lancinants en permanence la densité atteint ici des sommets tout en restant dans la ligne de conduite de ses auteurs, sans chichis ni excès en tous genres... juste du feeling et l’envie de passer un bon moment communicatif et sans prise de tête, ce qu’ils parviennent à faire aisément et dont la conclusion intitulée « Stench Inhaler » ne fera que conforter encore plus fermement.
Offrant donc une prestation consistante et redoutable de la première à la dernière seconde la bande livre une galette profonde et homogène où l’on ne s’ennuie jamais, qui sert ainsi de parfait défouloir et montre que celle-ci a appris de ses erreurs passées en retenant la leçon de ne pas s’éterniser (une seule composition dépasse les quatre minutes), et l’on ne peut que le saluer. Car même s’ils restent encore cantonnés à la deuxième division locale les répudiés ont désormais les clés et les arguments pour pouvoir prétendre à mieux, vu que le côté brouillon et un peu inégal de leurs précédentes livraisons semble aujourd’hui terminé. En embuscade désormais pour une montée à l’échelon supérieur on suivra désormais avec plus d’attention ce que vont nous réserver à l’avenir ces fous furieux qui se bonifient avec l’âge, et qui à n’en pas douter nous balanceront encore ce qu’il faut de perversion sexuelle, de dégueulasseries en tous genres et de vomi après une bonne cuite avec toujours le même plaisir auditif... ravis en effet d’en foutre plein les oreilles à ceux qui prendront la peine de se pencher sur leur contenu.
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