Voilà un nouveau quatuor italien qui devrait rapidement faire parler de lui, en bien. En effet, ce tout premier EP intitulé «
Horrend » et proposant trois titres contient l’intégralité des ingrédients à même de séduire les fans de
death metal suédois à la sauce
DISMEMBER ou autre vieil
ENTOMBED. Vous me direz, à juste titre, que c’est du vu et revu, que des formations d’une telle obédience, il y en a déjà à la pelle et qu’il n’est donc peut-être pas nécessaire de se ruer sur ce qui ne représente au final que treize minutes de musique, ce à quoi je répondrai « Certes, certes », tel le personnage du film « Sans peur et sans reproche », tout en étant conscient de la faiblesse de mon argumentaire. Mais que voulez-vous ? Il est aujourd’hui évident qu’innover dans un style aussi codifié est une gageure et j’accepte donc de bonne grâce l’idée qu’il faille désormais se contenter des meilleurs hommages que l’on puisse trouver. Or, en la matière, aussi bref soit-il (l’hommage),
KAIVS fait des merveilles.
Sincèrement, cet EP fait mouche dès la première écoute tellement il aurait pu sortir au début des années 90. Bien sûr, vous reconnaîtrez la patte sonore dès les premières mesures de « Horrend » : le riffing caverneux, le jeu épais de la batterie, le chant graveleux (pas au sens de licencieux évidemment), rauque mais audible, les mid-tempos écrasants, tout cela me suffit amplement pour affirmer qu’il faudrait désormais un album complet pour entériner la chose et installer
KAIVS sur le podium des formations les plus prometteuses de 2023.
Il sera tout de même également exact de préciser que certains plans se répètent de trop, à l’image du final de « Krushing all Altars », et que la trop grande récurrence de certains riffs pourrait laisser craindre qu’un LP manquerait un poil de variations pour conserver le niveau actuel d’excellence. Je reste cependant convaincu qu’avec un peu de bouteille en plus et quelques premières parties prestigieuses, les Italiens sont armés pour faire très mal et composer de grandes choses, à l’image de ce « Sepulchrist » fédérateur. Et puis le logo est réussi, la pochette présente de petits Aliens lovés dans un vilain ovule, le marron et le bleu vont bien ensemble, il y a donc peu de prises objectives à la critique que l’on dit, souvent à tort, aisée (mais voilà bien une remarque d’artistes qui n’apprécient pas que l’on remette en question leur talent auto-proclamé).
Thématiquement, nous retrouverons dans «
Horrend » un peu d’antichristianisme (« I opened your tomb after three days, only a fucking cadaver I foud […] Christmassacre, devouring the fucking cross ») saupoudré de violence gore, ça ne mange pas de pain lorsqu’on pratique ce bon vieux
death metal d’une façon relativement atypique pour le Sud de l’Europe où l’on préfère généralement les approches davantage techniques ou ultra brutales.
KAIVS me procure donc la même sensation de bonheur que ma première pinte après une journée de dur labeur, j’ai beau en boire tous les soirs, le plaisir n’est jamais émoussé et c’est bien là la force de ces morceaux : ils ont l’odeur du réchauffé mais les saveurs restent intactes. J’en redemande.
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