Pour les lecteurs les plus assidus, souvenez-vous des Italiens de
KAIVS : ils avaient fait forte impression avec leur premier EP
« Horrend », un bon vieil hommage comme on les aime à la scène suédoise (la doublette
DISMEMBER +
ENTOMBED) et voilà donc le quatuor qui récidive avec son premier LP «
After the Flesh », soit huit tires et trente-cinq minutes d’un
death metal qui plonge ses racines au cœur de la période 1990 – 1993. Confirment-ils tous les espoirs placés en eux ? Oui, ils vont au-delà même. En effet, même si la formation n’a rien changé à son crédo et qu’elle poursuit le forage des 90’s, elle a cependant su développer un savoir-faire indéniable, à l’image de ce « Beyond the Autopsy » dont les alternances de
blasts et de ralentissements finissent par instaurer une marque de fabrique bien supérieure aux habituels épigones du genre.
D’ailleurs, c’est bien ce qui marque à l’écoute de ce LP : la capacité des musiciens à s’approprier un son ultra calibré pour en faire un truc finalement plutôt personnel, référentiel certes, cependant porteur d’une vie qui lui est propre, aussi boursoufflée et caverneuse soit-elle. Car oui les riffs résonnent de cette amplification typique, oui le chant s’inscrit dans une veine mille fois entendue mais elles ne sont pas punitives ces cassures de « Blooduniverses » ? Il n’est pas hyper entraînant ce riff de « Krushing all Altars » ? Bien sûr que si et c’est bien cela qui confère de la force à
KAIVS : cette capacité à régurgiter une formule totalement mâchée pour cependant écrire des titres 100% efficaces que j’en bave de les voir en
live tant il est évident que ce doit être une fessée, quand bien même elle vienne de trente-cinq ans en arrière.
Du côté de l’instrumentation, il ne faudra pas chercher les finesses. Les Italiens font dans le « zéro solo », tout n’est que riffs et rythmiques, mais également dans le « zéro déchet » dans la mesure où tout, la moindre note, trouve son utilité. Tout comme un
BOLT THROWER, le style est dégraissé à l’extrême pour ne conserver que la musculature lourde d’un
death guerrier, épais, vindicatif. Donc, oui, en ce qui concerne l’originalité, il faudra repasser car «
After the Flesh » est d’un conformisme académique, cochant absolument toutes les cases du genre auquel il est affilié mais, si tant est que vous soyez ouverts au classicisme le plus absolu, je ne décèle guère de failles dans cet album à l’efficacité maximale.
Enfin, il y a bien la question de la répétitivité qui se pose, les compositions fonctionnant à peu près toutes selon le même schéma, la même vitesse et les mêmes gimmicks. Mais peut-on réellement reprocher à une formation actuelle ce que l’on ne critiquait pas il y a trente ans ? Après tout, le
death suédois est ce qu’il est parce qu’il a justement poussé jusqu’à ses limites un concept ultra minimaliste davantage axé sur le son que sur la technique, ce sentiment de te faire rouleau-compresser la gueule en écoutant les disques et, en soi, le truc est déjà parfaitement abouti alors pourquoi essayer d’y ajouter des gimmicks bizarres juste pour dire que c’est différent ? Surtout quand ton délire c’est de pratiquer cette musique, avec ce son de guitares, avec cette voix de montagnard, avec ces patterns de batterie, avec ce type de mixage… Moi j’adhère, sans retenue, de « Koshercannibal » à
« Horrend », parce que ce premier album marque je l’espère l’avènement d’un futur grand de la scène
death metal européenne, parce qu’il dépoussière façon
Marie-Pierre Casey dans ses publicités « Pliz » un sujet que l’on pensait connaître par cœur et dont on n’attendait plus rien. Par conséquent, merci
KAIVS pour cet album, merci pour fabriquer du neuf avec du vieux, merci pour le respect des anciens mais sans que cela soit pour autant une bride castratrice, des sorties de ce genre on en redemande.
Enfin, comme tous les grands disques, il fallait une pochette d’envergure. Le boulot réalisé par
Juanjo Castellano est à ce titre impeccable, retranscrivant parfaitement l’esprit d’une époque, tant dans le thème que dans le choix des couleurs. Le sans faute donc, quel que soit le bout par lequel je prenne cet album.
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