Si vous trouviez que les dernières productions issues du catalogue de
Les Acteurs de l’Ombre avaient tendance à se ressembler pour cause d’une orientation peut-être trop marquée vers le
post, vous serez ravis d’apprendre que l’une des dernières signatures du label,
KHÔRA en l’occurrence, s’avère totalement estampillée
black metal. Enfin… Dans sa branche symphonique / atmosphérique mais sans aucune dérive ou produit adjuvant. De la pure came mec ! (Là j’ai pris la voix de Huggy les bons tuyaux).
Même si les Allemands n’ont sorti leur premier album, «
Timaeus », qu’en 2020 il s’agira cependant de préciser que les musiciens qui forment cette entité ont tous une solide expérience derrière eux. Nous retrouverons ainsi pêle-mêle des anciens
AUTOKRATOR,
SETHERIAL ou encore
ORAKLE (au chant), je passe sur la dizaine de références ultra confidentielles qui sont surtout là pour dire « vas-y les yeux fermés, ces mecs savent de quoi ils causent ». Dans tous les cas, il est toujours rassurant de savoir que l’on va confier ses oreilles durant quarante minutes à des spécialistes de la question. Tu peux oublier les petites productions amatrices de ton site animalier favori (xhamster pour les plus lents), ici c’est du boulot réalisé par des professionnels.
«
Ananke », c’est d’abord le cosmopolitisme. Batterie et guitares enregistrées en Irlande, orchestrations en Norvège, basse en Suède, chant en France, peut-être que les membres n’ont jamais réalisé une seule répétition physique au complet mais, peu importe, seul le résultat final compte et, à ce jeu-là, il me semble qu’il faudrait avoir le palais bien délicat pour trouver quelque chose à redire à ces dix compostions. Certes, le registre est connu, la façon d’utiliser les voix claires rappelant inévitablement les travaux d’
ARCTURUS ou les débuts de
VULTURE INDUSTRIES mais il y a du grandiose chez les Allemands, une forme de métaphysique, la dimension progressive indéniable des chansons (« On a Starpath ») allant plus loin que la majorité des groupes actuels de
black atmosphérique. Un sens de la grandiloquence également, sans surenchère superfétatoire, un esprit encore profondément ancré dans le
metal noir et qui reste prioritaire par rapport aux expérimentations possibles compte-tenu du niveau technique des musiciens. L’influence d’
IHSAHN n’est jamais non plus très loin (« The Sentinel », excellente série avec Richard Burgi dans le rôle principal) et, l’air de rien, on se laisse facilement embarquer dans ce «
Ananke ». Le titre s’avère donc plutôt bien choisi puisqu’une fois que l’album tourne, celui-ci apparaît comme une fatalité, une nécessité de le laisser défiler jusqu’à son terme sans envie particulière d’interrompre l’expérience transcendantale.
Il faut dire que si les musiciens ne sont évidemment pas des manchots, le travail de
Frédéric au chant est clairement bluffant tant il se montre capable de moduler sa voix, d’explorer toutes les gammes, apportant une classe folle à des compositions pourtant loin d’être habillées comme le fameux as de pique. Mais oui sa présence a le don de bonifier même une idée moyenne, de toute façon si tu as déjà écouté
« Éclats », tu vois parfaitement ce que je veux dire. Après, je n’aurai pas l’insolence de ramener le talent de
KHÔRA uniquement à son vocaliste, ce serait simpliste, réducteur, d’autant plus lorsque tu as jeté un œil sur les musiciens qui contribuaient au premier LP (info : il y a du
DODHEIMSGARD dedans), tu te doutes que les Teutons sont là pour parler sérieusement. Par conséquent, il semblerait que
LADLO ait réussi un sacré coup en signant la formation, cette dernière venant poser ses gros panards velus dans la liste des prétendants au titre d’album de l’année, même s’il faudrait subdiviser les catégories. En effet, en pur
black pris dans sa globalité protéiforme, le quatuor ne s’imposerait sans doute pas mais, une fois ramené au strict périmètre de l’atmosphérique, il y a peu de monde pour venir s’aligner.
Alors que j’avais pris cet album un peu à la légère, je me retrouve avec le moins allemand des groupes allemands, l’affiliation
EMPEROR tardif et, globalement, la scène norvégienne, étant une évidence dès « Empyreal Spindle ». Si je n’en demande pas plus pour le moment c’est uniquement parce que j’ai un «
Timaeus » de retard mais sitôt que cette lacune sera comblée, j’ai effectivement hâte de voir vers quel horizon se tournera le groupe car une telle qualité ne saurait rester méconnue.
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