On reproche parfois aux chroniqueurs de traiter trop tardivement les demandes qu’émettent les groupes ou les labels, de ne pas avoir leur article prêt
day one, cela ne pourra pas être le cas aujourd’hui puisque nous avons été contactés début juillet par
STEFANO ZANI’S PROJECT, plus simplement appelé
S.Z.P., afin d’évoquer en nos pages «
Descent Beyond Hell », un EP paru en novembre 2024. Bon, moi je me dis juste qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire et que ce sera peut-être l’occasion de découvrir un truc extra, je m’y attelle sans rechigner.
Nul besoin d’être particulièrement brillant pour comprendre que ce groupe italien est le projet du seul
Stefano Zani, surtout connu pour avoir été le guitariste d’
ENDLESS PAIN entre 2001 et 2012, du
thrash qui ne donne plus signe de vie depuis 2015 et la sortie de «
Cosa Nostra », le quatrième LP. Sans surprise, la première parution de
S.Z.P. remonte à 2013 via l’EP «
Hanging from the Chain of Oblivion ». Il y eut ensuite deux albums en 2016 («
The Last Dats ») puis 2021 («
No Salvation… No Redemption… Only the End »), pour aboutir l’année passée à cette dernière parution en date. Du côté du
line-up, pas vraiment stable, nous pourrons noter que l’homme est cette fois secondé par
Giuseppe Tatangelo, dont nous avons récemment parlé au travers de la réédition d’un album de
ZORA. Voilà pour les présentations, comme le duo sort un peu de nulle part j’ai souhaité poser un cadre.
À présent, parlons musique. Cela va être compliqué car ces quatre titres (j’occulte la reprise d’
ENDLESS PAIN dont je me fiche un peu, ne connaissant pas l’originale) sont étranges. Vraiment étranges. C’est vrai, j’ai commencé par me dire « qu’est-ce que c’est encore que cette m**** ! », réflexion peu constructive basée sur les premières minutes de « Free in the Cage ». Il faut dire que je m’attendais à entendre du
death metal et que l’introduction a déstabilisé mes repères habituels : quelques notes de guitares électriques à vide, puis une basse ronde, sans effet d’aucune sorte, enfin un départ « à sec » avec cette batterie dont le synthétisme n’est pas caché et cette voix grognée, parfois criée, qui semble retouchée pour gagner en agressivité… Sincèrement, je n’ai pas du tout pigé le délire, d’autant que cette première composition comporte également une espèce de pont mi-atmosphérique mi-futuriste pas forcément utile. Conclusion immédiate : voilà un disque dont l’espérance de vie sera égale à sa durée.
Pourtant, par je ne sais quel tour de magie digne d’un Arturo Brachetti, le duo parvient à me garder attentif, en éveil, curieux même. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’écouter un style pareil, du
death avec une basse aussi claire (« Apathy ») et un chant aussi trafiqué. C’est original, voilà le moins que je puisse dire et, quelque part, cela pourrait m’évoquer l’approche qu’avait
VIGILANTE du
thrash. Mais même en y mettant beaucoup du mien, une fois l’effet de surprise passé, je confirme que mon intérêt pour
S.Z.P. n’ira jamais plus loin. Il y a bien sûr quelques idées sympathiques, sur « Compromises » par exemple où j’apprécie la complémentarité basse – guitare sur les parties rythmiques mais il y a surtout trop d’éléments qui me perdent définitivement. Ci-dessous, la liste en vrac.
La batterie programmée sonne mal : le problème n’est pas qu’il manque un batteur mais dans ce cas autant l’utiliser soit pour rendre les choses encore plus extrêmes (façon
LEX TALIONIS et non pas « Façon Sex », dédicace aux fans de Tribal King) ou au moins pour mieux jouer que ce que proposerait un batteur médiocre. Le type de chant n’est pas adapté à la musique : oui cette approche extrême qu’a le vocaliste finit par paraître incongru au milieu de riffs dont la parenté avec le
death metal reste encore à prouver. Il y a trop d’éléments parasites, electro ou acoustiques, qui cassent la dynamique des titres : je comprends l’envie de développer des aspects plus progressifs mais ces moments ne servent en général à rien, le pire étant « Annihilation » où la moitié du titre est une nappe sonore où l’on ne distingue correctement rien d’autre que des coups de grosse caisse. La reprise ne sert objectivement à rien, pas à même à donner envie de découvrir l’originale : je n’ai rien à ajouter, le mec reprend un titre de son ancien groupe, soit, mais quand ni l’un ni l’autre ne sont connus, l’intérêt me laisse perplexe. Etc.
Cependant, afin d’être bien certain de mon ressenti, je me suis rapidement intéressé aux deux LP précédents. À ma grande surprise ils sont dans une veine bien plus classique, toujours aussi synthétiques au niveau de la batterie mais tout de même plus lisibles quant à leurs objectifs. Un gros loupé, ambitieux, qui me passe loin au-dessus de la tête.
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