C’est sous la forme d’un EP intitulé
Endless Pilgrimage que les Anglais de Grave Miasma font aujourd’hui leur retour tant attendu. Deux ans et demi après un premier album plébiscité de toutes parts, le groupe londonien commençait naturellement à se faire désirer. Ainsi, avec ces cinq nouvelles compositions, Grave Miasma espère réussir à nous faire patienter quelques mois supplémentaires avant la sortie probable d’un nouvel album.
Signé Costin Chioreanu (Darkthrone, Grave, Oranssi Pazuzu, Primordial, Skuggsjá...), l’artwork de ce nouveau EP semble déjà laisser un goût relativement amer dans la bouche de certain. Loin de faire l’unanimité, le travail de l’illustrateur roumain a été quelque peu décrié sur Internet ces dernières semaines. Pour ma part, derrière ce trait épais un brin naïf et cette simplicité apparente, je trouve le résultat assez original et surtout à mille lieux de ce à quoi l’on pouvait s’attendre pour un groupe de ce genre (caveau humide, crânes, encens, bougies et compagnie...).
Toutefois, ce sera ici la seule touche de fraîcheur et de nouveauté dont nous gratifierons les Anglais puisque pour le reste, Grave Miasma reprend les choses là où il les avait laissées avec l’excellent
Odori Sepulcrorum. Ainsi, pendant un peu plus d’une demie heure, le groupe va livrer ce fameux Death Metal occulte et ambiancé dont il s’est fait l’un des plus dignes représentants.
Pourtant, bien que le terrain soit balisé d’un bout à l’autre, je dois bien vous avouer que les premières écoutes se sont montrées plutôt vaines, peinant à y décerner quelque chose pour lequel m’enthousiasmer. Car si la patte de Grave Miasma était belle et bien là, parfaitement reconnaissable, le sentiment qu’il manquait tout de même ce qu’il faut pour convaincre semblait vouloir persister. Il aura ainsi fallu insister au fil des semaines et enchaîner les écoutes pour finalement se laisser (r)attraper par ce Death Metal cryptique et poisseux à l’atmosphère toujours aussi délicatement faisandée. Aujourd’hui, même avec un peu de recul, je ne saurai pas véritablement vous expliquer les raisons de ce désaveu passager mais je suis sûr d’une chose, la musique des Anglais mérite d’être écoutée avec attention pour qu’en soit décelé toutes les subtilités.
Une fois que l’on a bien compris cela (terminé les écoutes en dilettante dans les transports en commun),
Endless Pilgrimage prend une dimension bien différente. Comme ceux qui ont un jour vu la lumière au bout du tunnel, j’ai fini par trouver le chemin menant à la vérité. Aussi, bien qu’il ne réserve aucune surprise particulière, ce nouveau témoignage dispose de toutes les qualités (ou défauts, c’est selon) précédemment évoquées lors de la chronique d’
Odori Sepulcrorum. Adeptes d’un Death Metal mid-tempo, les Anglais continuent ainsi sur leur lancée avec des titres toujours relativement longs (entre cinq et neuf minutes) caractérisés une fois de plus par ces séquences étouffantes et ces riffs sombres et pesants. Comme sur son prédécesseur, Grave Miasma vient également accélérer la cadence le temps de moments toujours bienvenus ("Utterance Of The Foulest Spirit" à 1:45 ou 5:40, les premières mesures de "Purgative Circumvolution" ou de "Glorification Of The Impure"...). Se faisant, le groupe rompt naturellement avec une certaine léthargie ritualiste développée à travers ces atmosphères souterraines et ces sonorités orientales ou vaporeuses. Bref, ça pue toujours autant la mort et le souffre et cela également grâce à un riffing particulièrement evil et malfaisant qui, quoi qu’on en dise, n’a jamais fait défaut aux Anglais. Outre ce caractère aliénant capable de vous vriller la tête instantanément, il y a surtout ces mélodies sournoises et méphitiques que Grave Miasma se plaît à répandre tout au long de cette demi-heure particulièrement étouffante d’ailleurs brillamment relevée par ces nombreux leads et autre solo capable de vous hérissez le poil (Argh, cette fin sur "Full Moon Dawn" !).
Si comme moi vos premières écoutes d’
Endless Pilgrimage n’ont pas porté leurs fruits, je vous conseillerais malgré tout d’insister car celui-ci semble vouloir se révéler avec le temps et les écoutes. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, rien ne différencie véritablement ce nouveau EP à son prédécesseur, tous les deux usant des mêmes stratagèmes pour noyer l’auditeur dans cette ambiance de caveau humide. Ainsi, les amateurs de Death Metal capables d’apprécier une musique davantage portée sur la construction d’atmosphères moisies et nauséabondes que sur une certaine brutalité tomberont irrémédiablement sous le charme des compositions de Grave Miasma. J’espère pour ma part que les Anglais ne tarderont pas à nous donner une suite digne de leurs précédentes réalisations.
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