Mais qu’est-ce que c’est encore que cette pure horreur graphique ? À quel moment en tant qu’artiste tu valides le projet ? Je sais bien que les goûts, cela ne se discute pas vraiment mais quand même… Je ne vais pas accabler l’homme qui en est responsable, je crois qu’il est également tatoueur, mais bordel j’avais un pote au collège qui dessinait mieux que ça sans jamais avoir pris de cours. C’est moche, qui aurait envie d’acheter cela ? Cela dit, après avoir observé l’illustration de l’album «
Mass Deception » (2016), j’ai la confirmation que ce n’est pas une simple erreur de parcours mais bien la marque de fabrique visuelle des Italiens de
HATEWORLD, une formation de
thrash metal active depuis 2007 et autrice d’un EP puis de deux LP, dont ce «
Return to Earth ».
« Timescape » se lance, une introduction à la batterie seule… Dites-moi, ce ne serait pas une version très maladroite de celle de « Painkiller » ? Cela y ressemble fortement, la suite de l’album me confortant dans cette intuition première : le
thrash pratiqué par le quintette s’avère sévèrement influencé par
JUDAS PRIEST, celui de sa période la plus « power », cela s’entend dans le jeu entre les deux guitaristes mais, surtout, dans les intonations vocales de
Felix Liuni, horripilantes dès qu’il grimpe dans les aigus. Heureusement, il exécute rarement de telles envolées dont la maîtrise reste approximative.
Parce que pour le reste, nous avons là une formation qui ne démérite pas dans sa pratique d’un
heavy thrash d’inspiration américaine, plutôt technique dans ses choix rythmiques, souvent moins inspirée dans ses solos qui, souvent, me laissent à penser qu’ils sont là parce que les musiciens sont persuadés que le
metal sans solos, bah ce n’est pas du
metal. Par conséquent, on hérite de plans bateaux tels que le fameux
fade out sur « The Insane » par exemple. En revanche, dès que
HATEWORLD se contente de chercher à être efficace, il y parvient sans mal (« Don’t Care, I Have a Gun ») : riffs simples, entraînants, cavalcades rythmiques d’un classicisme total mais qui, décennie après décennie, continuent de fonctionner sur nos cerveaux mous.
Cela dit, si j’apprécie le
JUDAS des années 90, les cinquante minutes de «
Return to Earth me paraissent bien longues, tous les titres se calant à peu près sur le même tempo, fonctionnant selon les mêmes ressorts. Il n’y a guère que « Beat Generation » qui, grâce à un
riffing digne de
PANTERA, finit de me sortir de ma torpeur. Cependant, c’est tellement peu original qu’on croirait entendre une chute studio de
« Vulgar Display of Power ». Néanmoins, cela pourrait encore passer car cette composition a le mérite de sortir du lot et d’apporter un peu de fraîcheur au moment où je m’ennuyais ferme. Hélas, c’était sans compter l’abnégation des compositeurs à intégrer absolument tous les clichés possibles.
Que serait un disque d’obédience
heavy sans au moins une ballade ? Rien du tout. Il faudra donc endurer « Out of Order » (comme ma patience à cet instant), huit minutes où la formation tente de proposer un truc progressif, avec des pics de tension, foison de solos, c’est franchement pénible à écouter d’autant que je doute fort que ce titre fasse partie de la
setlist en concert. Remplissage parce que le groupe n’avait rien sorti depuis neuf ans ? Possible. Que serait un disque d’obédience
heavy sans au moins un instrumental ? Rien du tout. « Sweepings » a le mérite de proposer les meilleurs solos de l’album, piètre consolation.
Évidemment, la critique est toujours facile et je ne cherche pas délibérément à être méchant. Le disque est trop long, trop marqué par ses influences, les morceaux accumulent tous les poncifs d’un disque de
heavy thrash, trouver du positif va au-delà de mes compétences.
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21/07/2025 09:28