Mateo Molina »
Fly! - ...Or Die!
Chronique
Fly! ...Or Die!
À ce grand pays qu’est l’Australie il semble presque tout à fait naturel d’associer en lettres capitales le terme "ROCK’N’ROLL". Une filiation qui doit évidemment beaucoup à AC/DC mais pas que puisque depuis plus d’une quarantaine d’années on ne compte plus les formations australiennes ayant marqué de leur empreinte l’histoire même de cette musique bruyante et passablement dissipée. Aussi sans trop faire de raccourcis ni même de délit de faciès, il est aisé de savoir de quoi il retourne quand on voit notamment la gueule des quatre musiciens de Fly!, groupe originaire de Melbourne qui, si j’en crois en tout cas Metal Archives, semble être en activité depuis plus de vingt ans...
Ouais, vingt piges... Je vous avoue que j’ai tout de même un petit peu du mal à y croire et penche plutôt pour une faute de frappe. D’autant plus qu’entre 2004 et 2024, le groupe n’a absolument rien sorti si ce n’est une démo deux titres parue l’année dernière. Quoi qu’il en soit, après cette première démonstration passée pour le moins inaperçue (en tout cas par chez moi), le groupe a accouché en mai dernier d’un premier album particulièrement chouette. Un disque intitulé (Fly!) ...Or Die! paru chez de dignes pourvoyeurs de Heavy Metal, Hard Rock, Thrash, Speed et autres joyeusetés de ce genre, les Allemands souvent bien inspirés de Dying Victims Productions. Ce dernier, enregistré, mixé et masterisé par Jason Fuller (Blood Duster, Carcinoid, Contaminated, Gutless, Nocturnal Graves...), est également passé entre les mains de l’illustrateur Oscar Bonin (Pustilence, Vile Apparition, Algor Mortis...) pour une oeuvre ultra cool (sans parler de ce logo emprunté à Judas Priest) qui, en grand fan de Mad Max The Road Warrior, ne pouvait naturellement que me plaire.
"High Energy Rock’n’Roll", voilà comment résumer en seulement quelques mots la formule dispensée par Fly! sur ce premier album. Car ce n’est évidemment pas sur la personnalité des Australiens qu’il faudra miser (encore que) mais plutôt sur leur aptitudes à dynamiter son auditoire au son d’un Hard Rock enflammé qui vous fera vous dire : "Mais merde, c’est quand même vachement cool ce truc !".
Posant fièrement devant une vieille Harley-Davidson en débardeurs, crop top et shorts en jeans ras la teub (sans oublier les grosses lunettes noires de bonhommes), les quatre garçons de Fly! n’ont clairement pas peur des clichés puisque de toute façon, c’est à fond, poignée dans l’angle et tête dans le guidon que ces derniers jouent la carte d’un Hard Rock à l’ancienne avec ces gros riffs décidément pas bien compliqués mais joués avec tellement d’énergie et de conviction qu’ils en deviennent tout de suite imparables. Et si je sais que suis plutôt du genre bon public, je vous mets malgré tout au défi d’écouter ...Or Die! et de ne pas succomber à tous ces brûlots qui, pied au plancher, s’enchainent avec une énergie absolument débordante et surtout particulièrement communicative.
Passée "Into The Wasteland", courte introduction qui à l’image de cette illustration évoque les chromes rutilants, l’essence, la poussière et le Rock, Fly! va embrayer sans attendre sur un "Highway Fiend" qui tout aussi rapidement va permettre aux Australiens de planter le décor. Une entrée en matière des plus directes et frontales à laquelle succèderont neuf titres tout aussi nerveux et énergiques, jusqu’à cette reprise quasi méconnaissable de "Sweet Leaf" de Black Sabbath qui clôture l’album comme il a commencé, c’est-à-dire sur les chapeaux de roue. En effet, à l’exception de ces quarante-trois premières secondes encore relativement tranquilles, ce premier album de Fly! ne débande absolument jamais. Une énergie et une intensité de tous les instants que l’on doit en grande partie à une section rythmique particulièrement volontaire qui, comme chez AC/DC, donne à ces riffs Bluesy une telle vigueur et une telle efficacité qu’il n’y a pas d’autre choix que de taper du pied et de headbanger comme un demeuré. Mais qui dit "Hard Rock", dit également "solos". Sur ce point, le premier album des Australiens n’est évidemment pas en reste puisque chaque titre est effectivement truffé d’excellents solos que se partagent la paire Willie Cox / Malcom Black. Un gimmick inévitable à tout album de Hard Rock mais qui ravira à n’en point douter tous les « air guitaristes » et autres amateurs de ce genre d’astiquage de manches qui auront la bonne idée de poser leurs oreilles sur ce premier album. Enfin, saluons pour terminer le chant de Willie Cox qui ne manque pas de variété puisque celui-ci est capable de passer d’une voix particulièrement âpre (comme sur "Highway Fiend") à des intonations plus éraillées ("Fly Or Die") voire à des séquences à la sauce Crooner du Hard Rock ("Loser"). Une variété vocale également renforcée par la présence de deux invités, madame Mafi Watson sur "Loser" pour une touche féminine bien sentie et monsieur Willie J sur "6-Pack" dans un registre plus aiguë et nasillard très proche d’un Bon Scott de la première heure.
"Fly Or Die", une devise qui correspond particulièrement bien à ce premier album des Australiens effectivement pas original pour un sous mais diablement efficace de bout en bout. Un enchainement de brulots Rock’n’Roll tous aussi efficaces et convaincants les uns que les autres. Une lettre d’amour au Hard Rock décadent de la fin des années 70 et du début des années 80 concentrée durant trente-huit minutes particulièrement jouissives. Voilà, une fois n’est pas coutume, je vais faire court pour conclure surtout parce que je ne vois pas quoi vous dire de plus pour vous convaincre de vous jeter sur cet album en tout point ultra-cool et bonnard. Bref, faites-moi plaisir, allez m’écouter ça rapidos !
| | AxGxB 26 Septembre 2025 - 711 lectures |
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