Il y a (presque) toujours dans la carrière des grands groupes un ou quelques disques mal-aimés, qui se coltinent (à tort ou à raison, tout est évidemment très subjectif) une étiquette de
vilain petit canard de la discographie, je ne vous en ferai pas ici une liste cela n’aurait pas grand intérêt mais « Flick Of The Switch » fait partie de ceux-là. Et il y a également toujours eu des fans inconditionnels prêts à affronter vents et marée de mauvaise presse afin de défendre coûte que coûte ces albums, concernant celui qui nous intéresse aujourd’hui je fais partie de ceux-là.
Sorti en 1983 après une triplette de légende (« Highway To Hell »,
« Back In Black » et « For Those About To Rock », excusez du peu), « Flick Of The Switch » reçoit un accueil plus que mitigé. Difficile il est vrai de succéder à trois albums sacrément solides et devenus cultes depuis, surtout avec une pochette aussi… bizarre. Certes c’est vrai mais ce n’est peut-être pas la seule explication. En effet si ce neuvième album des Australiens ne révolutionnera en profondeur pas leur style si caractéristique (on y retrouve bien évidemment la patte riffique inimitable des frères Young), « Flick Of The Switch » opère pourtant un léger virage vers quelque chose de plus brut, ce qui me fait souvent le qualifier, lors de discussions animées, d’album le plus ‘’brutal’’ du groupe (les guillemets ne sont évidemment pas là pour rien). Notons également au passage que c’est en plein milieu de l’enregistrement de celui-ci que Phil Rudd (qui avait fort heureusement terminé ses parties de batterie) se trouva purement et simplement viré du groupe en raison de ses problèmes d’addiction à diverses substances ayant entrainé moult prises de tête, retards récurrents etc … Bref, le grand classique pour n’importe quel groupe de rock qui se respecte. Il sera remplacé par Simon Wright et ne reviendra dans le groupe que onze ans plus tard.
Venons-en donc au coeur du sujet. Les frères Young eux-mêmes affirmèrent plus tard que le but de l’album était de revenir à quelque chose de plus basique et brut, que ce soit dans l’écriture comme dans le son, souhaitant par exemple moins d’écho, de reverb sur les guitares. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’objectif a été atteint tant le son d’AC/DC se fait ici plus raw qu’il n’a jamais été. Un son sec et massif, sans fioritures, avec un rendu très ‘’live’’ au sens propre du terme, cette impression d’être enfermé avec le groupe dans leur salle de répète. Le chant de Brian Johnson, qui signe ici sa troisième sortie avec le groupe, donnera lui aussi une impression plus vindicative qu’à l’accoutumée et sur des thèmes peut-être moins gnangnan (« Guns For Hire », « Bedlam in Belgium »). Pour s’en convaincre, rien de tel qu’une « Rising Power » bien punchy, l’une des chansons les plus puissantes du quintette à mon humble avis (malgré son tempo assez lent). A vrai dire, j’ai même du mal à comprendre les détracteurs d’un album qui ne s’essouffle que très rarement et propose une triplette aussi convaincante d’entrée de jeu car après la mandale « Rising Power » le ton ne redescend pas, notamment grâce aux tueries ultra entrainantes « This House Is On Fire » et au titre éponyme, sacrément solide. Honnêtement, n’importe lequel de ces trois titres mériterait encore aujourd’hui une bonne place dans la setlist live du groupe à mon humble avis. Et si le tempo ralenti un peu avec « Nervous Shakedown » (et plus tard « Deep In The Hole » et la très cool « Badlands »), ce n’est que pour repartir de plus belle avec les plus pêchues « Landslide », « Bedlam In Belgium » et surtout l’excellente « Guns For Hire » qui avait tout pour devenir un incontournable et, elle aussi, ne dénoterait pas en concert aujourd’hui, « Brain Shake » clôturant l’opus sur une note bien véloce et mordante.
Malgré l’accueil frisquet réservé à ce « Flick Of The Switch », cela n'empêchera pas l’album d’atteindre des places plus qu’honorables dans les charts mondiaux (quatrième en Angleterre, quinzième aux USA où il est désormais certifié platinum – plus d’un million d’albums vendus tout de même). Non vraiment, plus de trente-cinq ans après sa sortie, ce neuvième effort d’AC/DC reste un album que je ressors très régulièrement et qui, personnellement, me fait toujours autant d’effet (et n’allez pas croire qu’il s’agisse là d’un simple effet ‘’découverte/premier album écouté’’, ce n’est pas le cas). Probablement la sortie la plus brut de décoffrage de toute la discographie de la bande aux frères Young et un album qui mériterait peut-être d’être redécouvert par certains, en mettant de côté ses a priori, tant il fait montre pour moi d’une solidité dans le temps à toute épreuve. Mais que voulez-vous, les égouts et les couleuvres…
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