AC/DC - Powerage
Chronique
AC/DC Powerage
Après le raz-de-marée provoqué par
« Let There Be Rock » l’heure est à la confirmation pour le quintet qui arrive en studio dans la foulée d’une tournée où ils ont tourné avec notamment KISS et BLACK SABBATH, et qui s’avèrera triomphale pour les australiens, au point de voler la vedette aux têtes d’affiches présentes. Auréolés d’un nouveau statut, en passant ainsi d’espoirs prometteurs à futur grand nom, le quintet ne perd pas de temps pour proposer un successeur digne de ce nom, et qui marquera les esprits par son côté différent et plus abouti. Car « Powerage » est ce qu’on pourrait appeler un disque de transition, moins radical que son prédécesseur mais plus recherché et à l’énergie mieux canalisée, ce que l’on remarquera sur ses futures livraisons.
Dernier album du combo produit par le binôme Harry Vanda/George Young, le son de ceux-ci n’a jamais été si chaud et si bien travaillé, car même si là-encore un gros côté live ressort celui-ci a été mieux canalisé afin d’obtenir un rendu plus rondouillard. Sur ce dernier point il convient de saluer le boulot effectué à la basse par Cliff Williams (dont c’est le premier enregistrement avec le reste du quatuor) qui a totalement fait oublier Mark Evans grâce à un jeu plus puissant et massif, qui va permettre au reste de ces acolytes de surpasser leurs limites et de leur donner plus confiance en intégrant plus d’éléments Blues que par le passé, tout en réussissant à leur donner une énergie incroyable. Cela saute aux yeux via notamment un Angus Young aux rythmiques très appliquées et aux solos hallucinants, et à un Bon Scott qui trouve le moyen de se bonifier avec le temps, et qui réalise encore une prestation de très haute volée. On va d’ailleurs s’en apercevoir d’entrée avec l’énorme « Rock N’Roll Damnation » où la paire fait d’entrée des dégâts (et qui leur vaudra de jouer ce titre dans l’incontournable « Top of the Pops ») et qui est le parfait prolongement de sa précédente sortie par sa puissance sans pitié. Cependant celle-ci s’est affinée et conserve une certaine mélodie comme on s’en rend compte avec « Down Payment Blues » et « Gone Shootin’ » qui mélangent habilement tout cela, et montre que malgré leur évolution les gars ne renient rien de leur passé et ils ont bien raison. Ces deux titres sont en effet des petites pépites trop méconnues et qui méritent d’être vraiment redécouvertes, à l’instar de « Up to My Neck in You » et « Kicked in the Teeth » qui elles sont plus rentre-dedans et directes avec une section rythmique au taquet pour sublimer la prestation des deux leaders scéniques.
Mais parler de ce bijou sans citer ses deux chef-d’œuvre serait une erreur monumentale, car bien calés à la suite et au milieu de celui-ci ces derniers justifient quasiment à eux seuls l’aura qui entoure ce disque. Car déjà comment résister à l’introduction incroyable et mémorable de « Riff Raff », qui est probablement encore aujourd’hui le morceau le plus atypique et le plus violent jamais réalisé par les mecs. Outre ce long début à la guitare, sa rage et sa vitesse, ainsi que le solo qui l’accompagne font depuis sa création l’admiration d’une cohorte de fans (qui ont enfin eu la chance de le voir jouer live sur les ultimes dates avec Axl Rose). Si « Sin City » est le surnom donné à la ville de Las Vegas, c’est surtout une des seules compos de cet opus qui eut droit aux honneurs d’une setlist régulière sur scène (comme lors de la méga-tournée pour « The Razor’s Edge »), qui là encore nous a permis droit à un Angus Young totalement possédé, et dont le break central avec juste la basse ronflante et la batterie bien lente et calme font des merveilles, jusqu’à l’explosion avec l’ultime couplet.
Après avoir pourtant mis la barre extrêmement haut auparavant les australiens ont trouvé le moyen de faire parler la foudre avec plus de maturité et de mélange, pourtant lors de sa sortie on ne peut pas dire que l’accueil a été des plus enthousiastes. Beaucoup espéraient une suite du même style que le précédent, ce qui n’est pas le cas vu qu’il est un peu moins rageur et contient plus de passages calmes, du coup ce fût un semi-échec en terme de ventes et d’impact (ce qui sera rattrapé dès l’année suivante). Mais après avoir été un peu mis au rebus pendant très longtemps le groupe a eu heureusement la présence d’esprit de le réhabiliter, car il a eu un peu la même vie que « Another Perfect Day » de MOTÖRHEAD qui fut également très mal reçu en son temps avant aujourd’hui d’être reconnu comme il se doit. D’ailleurs beaucoup s’accordent à dire que les textes qui le composent sont certainement parmi les mieux écrits par le regretté Bon Scott, et côté musique de très nombreux amateurs de la bande sont du même avis, comme Keith Richards ou Eddie Van Halen qui vouent un culte absolu à cette galette.
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