Ugly Kid Joe - Stairway To Hell
Chronique
Ugly Kid Joe Stairway To Hell (EP)
Il y a quelques mois de cela je vous comptais l'histoire du petit Joe, garnement au majeur pointé en l'air et cachant derrière son dos une bouteille de bière. L' EP
« As Ugly As They Wanna Be » a définitivement marqué ma vie musicale alors que je n'étais moi même qu'un jeune ado pré-pubère et j'étais bien loin de me douter que plus de vingt ans plus tard je serais en train de taper ces lignes afin de célébrer avec une joie non dissimulée le retour du petit Joe, qui ne s'est visiblement pas assagi et semble bien même avoir vendu son âme au diable. Et je m'en étais encore plus éloigné lorsqu'en 1997 j'apprenais avec tristesse la séparation d'un des groupes les plus sympathiques de la scène hard rock/metal, l'envie et le succès ayant décidé d'aller voir si la bière était plus fraîche ailleurs. Mais alors que je ne m'y attendais plus du tout, l'espoir renaquit il y a quelques mois lorsque l'annonce d'une reformation se répandit comme une traînée de poudre et plus récemment quand un extrait audio (« Love Ain't True! ») traîna sur le net. Quel bonheur donc de fêter avec cette chronique de « Stairway To Hell » le retour inespéré d'un groupe n'ayant plus grand chose à prouver, et donc rien à perdre, mais toujours tellement de bonnes vibes à faire partager!
Le petit Joe arborant désormais fièrement les attributs du cornu on ne sera pas étonné des sonorités assez glauques inhabituelles pour le groupe sur « Devil's Paradise ». Un titre un peu atypique placé en début de programme, un brin déroutant mais finalement assez peu représentatif tant le groupe reprend par la suite le travail tel qu'il l'avait laissé en 1997. Le reste de « Stairway To Hell » nous ramène en effet aux différentes époques des Californiens (exception faite du génial EP
« As Ugly As They Wanna Be » dont on notera peu d'écho ici). On retrouvera donc avec un immense plaisir le groove imparable d'un « America's Lesat Wanted » /
« Menace To Sobriety » aux travers de titres comme « You Make Me Sick », « I'm Alright » ou « Love Ain't True! » et ce son de guitare si rond et chaud. Le timbre de voix incomparable de Whit, même si les cordes vocales ont vieilli avec le bonhomme, reste un pur bonheur auditif. Certes sa voix n'est pas aussi pure et juvénile qu'il y a vingt ans mais le beau gosse a encore du coffre et montre sur les refrains qu'il demeure un chanteur époustouflant doté d'une voix au charisme incroyable. Et lorsqu'en plus le bougre est épaulé par Angelo Moore et Dirty Walt de Fishbone, accompagnés de leur saxo et trompette, sur le futur tube « Love Ain't True! » le plaisir en est décuplé. « No One Survives » nous ramènera quant à elle au plus décevant « Motel California » avec ses arpèges et ses mélodies qui ne sont pas sans rappeler la magnifique « Undertow » (en plus musclé). La galette se terminant avec l'inévitable ballade « Another Beer », exercice dans lequel le groupe a toujours excellé (« Busy Bee », la reprise « Cats In The Cradle », « Mr Recordman », « Cloudy Skies », « Candle Song », « 12 Cents ») et cette dernière en date ne fera pas tâche au milieu des autres, magnifique ode acoustique aux paroles faciles mais tellement attachante. Il est en tout cas plus qu'évident que le groupe a renoué avec le plaisir de jouer ensemble et cela se ressent immanquablement à l'écoute de ces six titres, le groupe se permettant même un petit clin d'oeil (volontaire ou non?) à AC/DC avec ce passage à 1'49 sur « I'm Alright » sur lequel la voix de Whit se pare d'accents Scottiens sur fond d'accords de gratte, assez étonnant! Mon seul regret concernant cet EP portera sur la brièveté des soli qui étaient pourtant un tel point fort du quintette jusque là, ces derniers sont tous ici d'une durée bien trop courte et c'est tellement frustrant quand on connaît le talent de Klaus Eischstadt et Dave Fortman en la matière!
N'attendez aucune once d'objectivité de ma part tellement mon bonheur est immense de retrouver près de quinze ans après sa séparation l'un de ces groupes qui vous marque une vie, qui plus est avec un line-up inespéré. Quoiqu'il en soit les fans du groupe ne pourront pas être déçu par cet EP, Ugly Kid Joe reprenant globalement les choses là où il les avait laissé, d'une manière qu'on ne pouvait espérer meilleure. En espérant que ces six titres ne soient qu'un amuse bouche avant un nouvel album que j'attendrai avec une impatience bouillonnante, je finirai par les mêmes mots qu'un webzine concurrent mais néanmoins ami, « Stairway To Hell » est une véritable madeleine de Proust qui accompagnera à merveille vos après-midi ensoleillés.
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