Il y a bien des moments marquants dans la vie d’un fan de musique. 2012 avait marqué pour ma part le retour de l’un de mes groupes fétiches
de-quand-j-étais-jeune : Ugly Kid Joe. Armé du fort sympathique EP
« Stairway To Hell », on sentait déjà que les Californiens n’allaient pas en rester là et que cette reformation, seize ans après un « Motel California » en demi-teinte, n’était pas qu’un feu de paille. La confirmation arrive trois ans plus tard sous la forme de ce nouvel opus « Uglier Than They Used Ta Be ». Alors, confirmation ou pétard mouillé ? Si l’album n’est pas exempt de défauts, difficile pour autant de faire la fine bouche tant le plaisir de retrouver UKJ en 2015 est déjà immense.
Malgré un line-up quelque peu remanié ou disons plutôt enrichi avec un peu de sang neuf (l’album a été enregistré avec deux batteurs – Shannon Larkin et Zac Morris – et trois guitaristes – Klaus Eichstadt, Dave Fortman et Sonny Mayo) le titre de l’album et l’artwork (assez laid il faut le dire) nous incitaient fortement à voir dans ce come-back une sorte de retour aux sources. Fausse bonne idée ? Probablement, car aussi agréable soit-il, « Uglier Than They Used Ta Be » n’est en rien un
« As Ugly As They Wanna Be » bis. Dans la suite logique du précédent EP nous retrouvons ici plutôt un Ugly Kid Joe période
« Menace To Sobriety » - « Motel California », comme nous l’avaient laissé imaginer les quelques amuses bouches ayant filtré avant la sortie de l’album. Un titre comme « Hell Ain’t Hard To Find » n’aurait pas fait tache aux côté d’un « Undertow » ou « Would You Like To Be There » et que dire d’une « She’s Already Gone » dans le rôle de « Milkman’s Son »-part 2 ? Pas de grosse surprise donc en terme de style nos sept garnements sont restés évidemment fidèles au style UKJ, ce mélange rond et tellement chaleureux de metal, d’un brin de heavy (un poil moins aujourd’hui concédons-le) et de (hard) rock, pétri d’émotions et d’une sincérité toujours palpable aujourd’hui. Le tout bien évidemment enrobé et magnifié par Mr Whitfield Crane, si charismatique frontman capable en un refrain de vous coller une chair de poule à vous transpercer le perfecto (« She’s Already Gone », « The Enemy »). La seule ‘’surprise’’ résidant finalement dans ces deux lignes de chant sur « Let The Record Play » aux relents très Alice In Chains.
Et pourtant… Pourtant je dois le reconnaitre, cet album m’a quelque peu laissé sur ma faim aux premières écoutes et s’il tourne encore régulièrement (UKJ est l’archétype du groupe parfait pour les longs trajets en voiture !) et même si c’était bien sûr couru d’avance, force est de constater qu’il n’atteindra jamais la cheville d’un
« America’s Least Wanted » ni même
« Menace To Sobriety ». La faute à quoi ? Hormis le statut d’ « intouchables » des deux opus précités (UKJ a tout simplement été touché par la grâce sur son premier effort), avouons que la composition (notamment le riffing) est aujourd’hui bien moins affûté et imparable qu’elle ne le fut par le passé. Quand bien même le trio de six-cordiste réalise ici un travail remarquable, des riffs tels que ceux de « Let The Record Play » ou « Bad Seed » s’ils possèdent ce côté facilement accrocheur souffrent d’une trop grande simplicité dès lors qu’on les compare avec les monstres accouchés il y a vingt-quatre ans. Et la même critique pourra être faite concernant les leads, quelque peu passés aux oubliettes. Quel gâchis lorsqu’on connait le génie soliste d’un guitariste comme Klaus Eichstadt ou Dave Fortman ! Si l’on y ajoute deux ou trois titres pas dégueu mais moins intéressants (« My Old Man », « Under The Bottom » au moins jusqu’à la fin bien plus sympa) voire dispensable (« Mirror Of The Man ») et une balade (« Nothing Ever Changes ») qui, si jolie soit-elle, ne tiendra pas la comparaison avec « Cloudy Skies », « Candle Song » ou « 12 Cents » on comprend que l’album puisse initialement sembler un peu plat.
Difficile pourtant malgré ces petites faiblesses d’aller parler de déception car d’une il fallait être fou pour attendre un
« America’s Least Wanted »-bis et puis cette nouvelle sortie s’écoute d’une traite avec un vrai plaisir, boostée qui plus est par une reprise d’ « Ace Of Spades » featuring Phil Campbell himself (on sait combien les membres du groupe et Whit en particulier étaient fan de la bande à Lemmy (R.I.P.)). Même avec un album simplement
bon le plaisir de retrouver les Américains est là tant UKJ jouit d’un capital sympathie irrésistible et n’a pas non plus totalement perdu son talent de composition, j’en veux pour preuve la magnifique « The Enemy » et sa fin explosive qui me semble toujours bien trop courte ! Bref une chose est désormais sûre : Ugly Kid Joe est bel et bien de retour et ça c’est cool ! Vivement l’été qu’on puisse faire péter ça en bagnole, fenêtres ouvertes, lunettes de soleil et casquette à l’envers.
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