Il est temps de poser des questions essentielles qui, malheureusement, peinent cette année à trouver une réponse : Qu'écouter de neuf cet été ? Quelle musique pour accompagner notre bière de fin d'après-midi ? Quel album pour nous motiver à sortir sous 40 degrés à l'ombre (de moins en moins un titre d'émission et de plus en plus une réalité) ? Quel disque pour nous aider à finir l'alcool et les saucisses, le ventre déjà plein et le cerveau en alerte enlèvement, nous faire subir avec un peu de plaisir les embouteillages, nous aider à se sentir beau malgré les insolations, les cernes créées par le manque de sommeil en raison de la chaleur, et la peau qui pèle tant qu'on nous surnomme « le serpent » au camping ?
La solution aura mis un peu plus de temps à arriver que les années précédentes, mais la voilà. Certes choisi un peu à défaut,
No Warning n'en reste pas moins fiévreux, puissant et rafraîchissant au point de le conseiller à quiconque recherchant ce genre de bonheur. Dorez-vous la pilule, la bande de Gregg Higgins se charge de tout ! Il faut dire que, malgré le titre de ce dernier longue-durée, on avait déjà été prévenu du talent des Ricains par deux œuvres,
Beg upon the Light et plus particulièrement l'époustouflant
Firewalker, révélation qui avait fait pratiquer toutes sortes de positions à votre serviteur, jusqu'à celle de la girouette. Peu adepte en temps normal de heavy metal, je m'étais surpris à adorer ces guitares aux mélodies enlevées, aussi viriles que dansantes, ainsi que cette voix atteignant des hauteurs heureusement autres que vocales, remplaçant le chat qui se coince la queue dans une porte par la peinture grave de paysages crépusculaires, où se rêver cow-boy maudit et séduisant, toujours une balle dans son barillet et de l'amour à offrir à qui croise sa route.
Par chance, ces nouvelles quarante-deux minutes renouent avec cela. Vindicatif, évoquant aussi bien l'épopée vécue à dos de canasson qu'un occultisme vicieux et sensuel,
No Warning, une fois passé son introduction eighties nous faisant croire qu'on a mis un single de David Hasselhoff dans le lecteur par erreur, enclenche la vitesse maximale en terme de sensation avec « Spellbound », titre chevauchant tout ce qui fait le charme de Venomous Maximus. Hiha ! Clairement, on tient là un groupe sûr de lui et de ce qu'il fait, ne changeant sa formule que lors de quelques incartades acoustiques, dont l'une frôle la perfection (« All of My Dreams », parfaite pour les adieux près d'un feu de bois). Une constance qui profite majoritairement au disque, au point de faire croire qu'on a emménagé chez le Roi Midas lors des premières lancées. « Pray for Me », le morceau-titre, « Return of the Witch » et ses backing vocals furieux (« Witch ! », « Witch ! ») ou encore la lead simplement belle du final « Sea of Sleep »... Les Ricains n'ont pas brûlé entièrement avec l'incandescent
Firewalker, perpétuant ce qui a fait leur succès.
Aucune mauvaise surprise à l'écoute de
No Warning donc. Venomous Maximus capitalise sur ses acquis pour le meilleur, même si, après avoir tant chaviré lors des deux essais précédents, quelques manques se font sentir. En dépit de la haute tenue de l'ensemble, pas de « Dark Waves » ou « Path of Doom » à l'horizon, de morceau définitif faisant passer l'album à un stade supérieur. On se surprend même à rouler des yeux durant un « Endless » un peu trop mièvre, exercice que les Texans pratiquent de leur excellente manière habituelle (il en faut, pour me faire apprécier un tant soit peu un titre instrumental type « sortez les briquets » dans un album de metal) mais faisant attendre plus enivrant et trouble de la part de cette étrange bête qu'ils forment ensemble.
Rien handicapant gravement
No Warning cependant, l'orgie de riffs et moments fédérateurs se vivant habillé d'un grand sourire assumé. Toujours aussi doué dans son patchwork d'influences diverses, unissant doom, heavy metal et hard rock sous une même bannière, Venomous Maximus fait uniquement regretter que seule la voix du maître-chanteur Gregg Higgins se révèle ahurissante de bout en bout, les autres instruments ne faisant que flirter avec le divin. De la part de ces satyres en stetson, c'est une autre séduction qu'on espère... Mais assez fait la fine bouche car, définitivement, Venomous Maximus s'adresse avant tout à celles assoiffées !
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