Venomous Maximus - Firewalker
Chronique
Venomous Maximus Firewalker
À mon grand regret, je n’aime pas le heavy metal. Ho, il y a bien sûr des contre-exemples mais, la plupart du temps, je peine à retrouver cette quintessence que me paraît offrir le style quand j’y pense à froid. Un nombre incalculable de tentatives et seulement quelques réussites, à la recherche du disque qui me donnera envie d’avoir les cheveux longs, le pied sur les retours comme un guerrier le met sur un rocher avant de se lancer dans la mêlée, le feu au corps.
Vous l’avez compris : Venomous Maximus fait partie des exceptions à la règle. Intéressé dès mon premier regard sur la pochette de Firewalker (artwork de l’année pour bibi), je suis très rapidement tombé amoureux de ce groupe de Texans, auparavant auteur d’un premier album – Beg Upon the Light – en 2012. Jouant pourtant un heavy metal retro flirtant avec le hard rock (qui m’évoque aussi bien Angel Witch que Mercyful Fate, mais nul doute que les experts trouveront d’autres noms à citer ici), les Ricains m’ont tout de suite plu par leurs guitares en constante combustion, donnant au genre une raideur continue poussant à troquer ses jeans pour du cuir et sa Citroën Saxo pour une Harley. Certification ultrametal donnée sans réfléchir : dès « White Rose », la bande fait tout pour honorer son patronyme paraissant issu d’un univers à la Mad Max en surchauffant directement le moteur. Twin Guitars, refrains fédérateurs, mélodies épiques et vigoureuses, tout y est, au point que les quarante-cinq minutes de ce second longue-durée font vivre la réalité deux fois plus rapidement, le monde comme dessert à sa portée.
Firewalker a l’intitulé qu’il mérite, aucune discussion possible sur le sujet. Acculant de moments grandioses et d’enchaînements galvanisants (seul l’interlude « Firewalker Theme » calme le jeu), Venomous Maximus rend difficile l’exercice de la citation pour appuyer son propos : comment départager quand des titres comme « Through the Black », « Angel Heart » ou « Take on the Grave » tuent de façon égale, avec le même bonheur faisant hésiter sur les impressions qu’ils donnent, entre concert vécu en transe et images de post-apo’ délicieusement vintage ? Quand les autres instruments se permettent de parfois en montrer aux guitares constamment meurtrières ? Si l’essai s’encombre de quelques légères baisses en qualité (« Fire in the Night », notamment), l’ensemble s’avère tant accrocheur et belliqueux qu’il ne donne pas envie de faire dans le détail. Tuerie, point barre.
Et il y a ce chant. Ce chant si bon, à la fois si doom, si rock, si metal et si… goth. Gregg Higgins risque d’en interpeller certains, ses vocalises se situant loin des habituels cris aiguës du heavy metal. Rappelant des formations comme Christian Death, Sisters of Mercy voire The Eighties Matchbox B-line Disaster, sa voix devient rapidement ce qui marque le plus durant l’écoute de Firewalker – oui, même les fantastiques guitares en sont un peu éclipsées ! Tour à tour charmeur (« Dark Waves »), batailleur (« Oct 14th » et son final qui appelle aux armes comme chez Primordial), constamment atteint d’une fièvre choisissant de ne pas décider entre envie de guerre et de sexe, le bonhomme donne une portée autre à la musique de Venomous Maximus, dans les clous et pourtant à-part.
J’ai longtemps hésité à vous parler de ce disque, pensant que je n’aurais pas les « compétences » nécessaires en raison d’un manque de culture concernant les étiquettes avec lesquelles Venomous Maximus aime jouer. Mais merde à cela : Firewalker est un tel plaisir inattendu, capiteux, rock n’roll et hargneux qu’il rend nécessaire d’en parler autour de soi. Merci à qui de droit de l’avoir fait et de m’avoir poussé à découvrir ce groupe.
| lkea 19 Octobre 2015 - 1051 lectures |
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