Ça ne se voit peut-être pas beaucoup mais chez Thrashocore on aime bien W.A.S.P.. Enfin quand je dis ‘’on’’ c’est surtout Keyser et moi-même… Pourtant aucune chronique des vétérans Américains n’était encore à ce jour disponible sur votre webzine préféré. Alors quelle meilleure occasion que la sortie d’un nouvel album pour réparer la chose ? A titre personnel si W.A.S.P. reste un groupe un peu à part dans mon petit cœur de métalleux c’est essentiellement grâce au génialissime
« The Last Command » qui fut l’un des tout premiers albums en ma possession il y maintenant presque vingt-cinq ans de ça (…) mais nous y reviendrons un jour. Au-delà de cet album culte pour votre serviteur il faut avouer que le début de carrière de la bande à Blackie Lawless est plus que recommandable et même si j’ai lâché le groupe après un « The Crimson Idol » souvent salué comme le point d’orgue de leur discographie (ce que je ne partage pas), je ressors régulièrement et avec un grand plaisir des albums comme l’éponyme, « Inside The Electric Circus » ou encore l’excellent « The Headless Children ». Tout cela pour vous dire que finalement, n’ayant jeté mes oreilles que sur quelques titres à droite à gauche de la période plus récente du groupe, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en lançant pour la première fois ce « Golgotha ». La surprise fut assez grande je dois l’avouer mais finit pas s’avérer bonne voire excellente. Explications.
Ce qui frappe aux premières écoutes c’est principalement l’aspect mélodique de l’opus : « Golgotha » est TRÈS mélodique, probablement l’album le plus mélodique de la discographie des Ricains, aspect renforcé (en dehors des mélodies elles-mêmes, de chant ou de guitare) par une composition essentiellement basée sur des plans d’accords sans vrai riffing appuyé à base de palm-mute ou power chords. Même si W.A.S.P. n’a bien évidemment jamais été le groupe le plus ‘’violent’’ de la scène heavy/glam/hard rock (enfin musicalement en tout cas), il savait décocher de bonnes petites attaques bien punchy. N’attendez donc pas ici d’équivalent à un « Maneater » vous resteriez sur votre faim, l’aspect le plus virulent de « Golgotha » étant probablement l’entrée « Scream » somme toute assez peu hargneuse, la plus ‘’rock’’ « Shotgun » (le titre peut-être le plus classique de la galette) ou le début plus rapide et heavy de « Slaves Of The New World Order » et son accélération à 4’30. Mais ce qui m’est apparu comme un défaut au premier abord s’est finalement révélé être l’un des points forts de cet album. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces mélodies sont imparables, entêtantes à un point que je n’imaginais pas lors de mes premières écoutes. Blackie Lawless a toujours été un excellent compositeur capable d’accoucher de mélodies mémorables et de refrains fédérateurs fantastiques (allez tout de suite (ré)écouter
« The Last Command » si vous ne voyez pas de quoi je parle) et « Golgotha » n’en est qu’une preuve supplémentaire tant le bourge fait mouche à chaque titre. C’est bien simple il n’y a pas ici un seul morceau dénué d’un couplet ou d’un refrain qui vous hantera (pas un seul !). Vous les aurez dans la tête en permanence, elles vous empêcheront de dormir la nuit, vous les chanterez sous la douche, dans la voiture… Bref c’est imparable, totalement addictif ! Du grand W.A.S.P. assurément, que ce soit sur les titres plus pêchus ou sur ces fameuses power ballads dont les Californiens nous gratifient à chaque offrande avec souvent bien plus de réussite que certains autres (qui a dit Judas Priest ?). Ce quinzième album ne déroge pas à la règle avec les magnifiques « Miss You » (qui est en fait la première chanson écrite à l’origine pour l’album « The Crimson Idol ») et « Golgotha » (dans une moindre mesure « Eyes Of My Maker »), dignes des plus beaux moments du groupe que sont « Sleeping In The Fire », « Cries In The Night » ou « Forever Free ». C’est juste beau, poignant, ça vous foutra des frissons partout voire pour les plus sensibles d’entre vous fera couler une petite larmichette. Et si les mélodies ou les refrains ne suffisent pas, vous pourrez compter sur Doug Blair pour vous retourner le bide de ses leads magistrales. N’ayant jamais entendu parler du bonhomme avant, je n’avais aucune attente particulière à ce niveau et autant vous dire que j’ai été soufflé. Non pas que notre six-cordiste ait une technique hallucinante (il se débrouille évidemment un peu mieux que moi) mais ses interventions, extrêmement nombreuses, débordent d’un feeling qui participera à ancrer ce « Golgotha » comme un incontournable. Toujours à propos, tantôt très brèves (quelques notes distillées) tantôt fleuves mais gardant toujours une dynamique très heavy/rock ses solos sont une valeur ajoutée indiscutable et lorsque le gus se laissent aller à des envolées gilmouriennes fabuleuses sur les dernières minutes de « Miss You » et du titre éponyme, il n’y a qu’à s’incliner et lui dire
‘’chapeau Doug’’. Il faut dire que les titres, assez longs dans l’ensemble (entre cinq et huit minutes) et toujours enrobés de ces nappes de clavier si caractéristiques, lui offrent un terrain de jeu parfait.
Mais comment parler d’un album de W.A.S.P. sans évoquer un minimum Monsieur Blackie Lawless ? Seul rescapé du line-up originel, maitre à penser et à composer de la formation depuis plus de trente ans maintenant, il est l’icône du groupe (et au-delà pour certains) et sa voix, reconnaissable entre mille, l’identité de W.A.S.P.. Pas d’inquiétude, même à bientôt soixante ans, le frontman n’a rien perdu de son timbre si caractéristique et l’orientation très mélodique de l’album ne fait que lui donner une importance plus grande encore. Il porte encore une fois à merveille ses refrains poignants et ce d’autant plus lorsqu’il donne à son chant une touche de fébrilité qui ne fera qu’accentuer l’effet
chair de poule (« Miss You », « Eyes Of My Maker », Golgotha »). Du grand Lawless. Alors oui, il vous faudra par contre passer outre le contenu des paroles… On sait que l’homme a eu une révélation et qu’il chante maintenant les louanges du petit Jésus et ça s’entend. Les
« Jesus I need you tonight » vous feront peut-être un peu bizarre au départ comme moi mais il serait vraiment idiot de se priver de « Golgotha » pour ça, au bout de quelques écoutes on n’y fait plus trop attention.
Vous l’avez compris, j’ai adoré cet album et ce d’autant plus que je ne m’y attendais pas du tout ayant lâché le groupe depuis plus de vingt ans et après des premières écoutes convaincantes mais sans annoncer la révélation qui, moi aussi, m’attendait. « Golgotha » n’est ni plus ni moins que l’un des tout meilleurs efforts de W.A.S.P. aux côtés des quatre premiers, très mélodique certes mais toujours inspiré, presqu'épique par moment, servi par la voix et le talent de composition inoxydables d’un Blackie Lawless en très grande forme et magnifié par des envolées solistes remarquables. Un disque qui n’est pas prêt de s’arrêter de tourner.
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