AC/DC - Back In Black
Chronique
AC/DC Back In Black
300 chroniques en trois ans et cinq mois de bons et loyaux services. Voilà donc où j’en suis actuellement de ma modeste contribution à Thrashocore, webzine qui m’a redonné goût à l’écriture après une longue période de démotivation. Mais ne vous méprenez pas sur mes intentions puisque l’idée n’est absolument pas de fanfaronner autour d’un chiffre qui n’a finalement aucune espèce d’importance. Celui-ci est surtout pour moi l’occasion de marquer le coup et revenir sur l’un des trois albums qui m’a permis de découvrir cette vaste scène qu’est le Metal et ses dérivés plus ou moins proches. Sachant que Ride The Lightning de Metallica et Killers d’Iron Maiden ont déjà été chroniqués, mon choix s’est porté par défaut (et non par dépit) sur Back In Black des Australiens d’AC/DC. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, petit retour en arrière pour comprendre l’importance de ce disque sur ma petite personne.
Nous sommes en 1990, j’ai dix ans et jusque-là je n’écoutais rien d’autre que la radio et la musique de mes parents dans la voiture (The Pogues, Pink Floyd, David Bowie...). Lors d’un repas dominical chez mes grands-parents, mon oncle qui à l’époque vivait encore chez ses parents me propose, plutôt que de rester m’ennuyer à table à écouter les conversations d’adultes qui ne m’intéressent pas, de visionner un film de son choix. Mon oncle possédait déjà une sacrée collection de disques et de cassettes vidéo. De cette collection de films constituée de cassettes achetées dans le commerce et de films enregistrés sur Canal + (agrémentés des jaquettes trouvées dans le regretté TéléK7), celui-ci me propose alors un film intitulé Maximum Overdrive. Je n’oppose aucune résistance et suis tout de suite sous le charme de ce truck américain Kenworth visiblement lancé à pleine allure et duquel dépasse de la calandre un cadavre ensanglanté. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Seul dans la chambre, allongé sur le lit devant l’écran et alors que Stephen King se fait copieusement insulter par un distributeur de billets, voilà que résonne les notes de "Who Made Who". Je suis alors très vite séduit par ce que j’entends et cette attirance se confirmera largement avec le reste de la bande-originale intégralement constituée de titres d’AC/DC. Parmi ces morceaux, on retrouve les excellents "Hells Bells", "For Those About To Rock (We Salute You)" et "You Shook Me All Night Long". Si j’ai évidemment apprécié le film (bien qu’un peu perturbé par ce gamin qui se fait écraser par un rouleau compresseur), je crois avoir encore davantage accroché à la musique. Aussi, à la fin de ce visionnage mémorable, j’annonce à mon oncle que j’ai vraiment adoré la musique du film. Il ne lui en fallait pas plus pour qu’il se décide à m’initier en m’offrant le jour même trois de ces vieilles cassettes, Ride The Lightning de Metallica, Killers d’Iron Maiden et bien évidemment Back In Black d’AC/DC. Vingt-quatre ans plus tard, si j’en suis là musicalement parlant, c’est donc grâce à ce qu’il s’est passé en ce dimanche après-midi de 1990.
Mais trêve de sentimentalisme et de nostalgie, passons à la chronique de cet album d’AC/DC sorti en 1980. Ce disque est le premier du groupe australien à avoir été enregistré sans Bon Scott, premier chanteur emblématique d’AC/DC décédé quelques mois auparavant après une soirée de beuverie à Londres. Album au titre évocateur, Back In Black porte le deuil de cette disparition jusque dans les couleurs de cette pochette noire débarrassée de tout artifice (à l’exception d’un logo et d’un titre que le label a voulu apparent). Mais au-delà de cet hommage vibrant, ce sixième album (le huitième si l’on compte les deux sorties australiennes de High Voltage et T.N.T. en 1975) marque également les débuts de Brian Johnson au sein d’AC/DC. Difficile pourtant de passer après Bon Scott et surtout l’excellent Highway To Hell, l’un des disques les plus emblématiques du groupe australien. Pourtant, Back In Black sera très vite un énorme succès commercial et reste à ce jour l’album le plus vendu par AC/DC (plus de 50 million de copies ont été vendues depuis sa sortie devenant ainsi le deuxième album le plus vendu au monde après Thriller de Michael Jackson).
Et il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre les raisons de ce succès planétaire. Back In Black est tout simplement une vraie usine à tubes, une boule de nerfs de pur Rock’n’Roll, quarante-deux minutes de plaisir simple sur la base d’un Blues gonflé aux hormones, le meilleur du Hard Rock tout simplement. Sérieusement, comment résister à des titres comme "Hells Bells", "Shoot To Thrill", "Let Me Put My Love Into You", "Back In Black", "You Shook Me All Night Long" ou "Rock And Roll Ain’t Noise Pollution" devenus aujourd’hui de véritables hymnes?
Alors oui, c’est vrai, il n’y a rien de bien sorcier dans la musique d’AC/DC. De ces fameux riffs bluesy, à cette batterie des plus scolaires en passant par le chant rugueux et nasillard de Brian Johnson, la formule déployée par le groupe australien depuis le début de sa carrière n’a rien de transcendant en soit. Là où AC/DC tire naturellement son épingle du jeu c’est dans le feeling et le groove incroyable qui se dégage de chaque composition. Ainsi, il n’y aurait rien d’étonnant à ce que vous vous retrouviez à taper du pied et dodeliner de la tête au son des patterns de batterie de Phill Rudd, à ressentir dans vos tripes les vibrations de la basse vrombissante de Cliff Williams, à vous sentir l’âme d’un air guitariste à l’écoute des riffs incisifs et ultra efficaces des frères Young ou encore à reprendre à tue-tête les refrains (Let me put my love into you babe, let me put my love on a line) entonnés par le souriant et sympathique Brian Johnson. Un sacré sens du rythme auquel il me semble bien difficile d’opposer une quelconque résistance. Que ce soit sur ses titres les plus rapides ("Shoot To Thrill", "What Do You Do For Money Honey", "Have A Drink On Me", "Shake A Leg") ou ceux plus mid-tempo ("Hells Bells", "Let Me Put My Love Into You", "Rock And Roll Ain’t Noise Pollution"), AC/DC conserve cette même énergie, cette même fougue et cette même capacité à se mettre l’auditeur dans sa poche grâce à un petit côté entêtant et surtout grâce à des putains de bons riffs. On ne présente plus les frères Young, et plus particulièrement l’électrique et survolté Angus qui n’a semble t’il jamais quitté le lycée, mais AC/DC ne serait certainement pas AC/DC sans les riffs et les soli de ce dernier. Et on pourra reprocher aux Australiens de se satisfaire encore et toujours de la même recette, aucun des riffs ou des solis de Back In Black n’est à jeter. Ainsi, vingt-quatre ans après ma première écoute, j’ai toujours les poils qui se hérissent sur les solos de "Hells Bells" à 3:33, Shoot To Thrill" à 2:43 et 4:38, "Given A Dog A Bone" à 1:56, "Let Me Put My Love In You" à 2:41, "Back In Black" à 1:49 et 3:36, "You Shook Me All Night Long" à 2:20, "Shake A Leg" à 2:28 ou encore sur les riffs nerveux de "Shoot To Thrill", "What Do You Do For Money Honey", "Back In Black", "Have A Drink On Me", "Shake A Leg" ou plus sombres et/ou plus posés de "Let Me Put My Love Into You", "You Shook Me All Night Long" et "Rock And Roll Ain’t Noise Pollution".
Quant à la performance de Brian Johnson, n’en déplaise aux puristes, elle n’a pas à rougir de la comparaison avec Bon Scott. Gamin, je me souviens ne pas avoir fait la différence entre les deux. Aujourd’hui, cette nuance me semble évidemment beaucoup plus perceptible mais dans l’ensemble on reste sur un type de voix assez proche, c’est-à-dire assez nasillarde, même si celle de Brian Johnson se fait plus grave et un peu plus puissante. Quant aux sujets abordés par AC/DC, rien n’a changé, le groupe continue de chanter autour des mêmes sujets qu’autrefois à savoir les femmes, le rock’n’roll, les éclairs et l’enfer. Il n’y a que le titre "Back In Black" qui vient rendre hommage au regretté Bon Scott: Nine lives. Cats eyes. Abusing every one of them and running wild.
Bref, inutile d’en faire des tonnes sur un album de Rock’n’Roll. AC/DC avait déjà tout compris il y a belle lurette et Back In Black n’en est que la représentation la plus aboutie et la plus efficace (à égalité avec Highway To Hell, faut pas déconner). Trente-quatre ans après sa sortie, Back In Black se pose comme l’un des albums majeurs de la musique en général et du Rock’n’Roll en particulier. Un héritage qui traverse les générations depuis plus de trente ans et qui continuera probablement à le faire pendant encore un paquet d’année. Un album qui se devait donc de figurer sur Thrashocore. Un album auquel je devais rendre hommage d’une manière ou d’une autre. Un album que vous vous plairez à réécouter je l’espère après avoir lu cette chronique.
| AxGxB 31 Octobre 2014 - 2692 lectures |
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