AC/DC - Rock Or Bust
Chronique
AC/DC Rock Or Bust
Mon compère AxGxB ayant récemment ouvert la brèche avec la chronique du cultissime
« Back In Black », il eût été dommage de passer sous silence la sortie de ce nouvel album d’AC/DC. Car mine de mine c’est toujours un petit événement tant l’influence et l’aura des Australiens sont immenses. Je ne reviendrai pas sur l’histoire d’un groupe que beaucoup connaissent déjà par cœur et sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir à l’occasion des futures chroniques des classiques qui ont à jamais marqué l’histoire du rock. Car de rock il s’agit bien entendu encore ici, de rock dur évidemment, jusque dans le titre de ce seizième album studio « Rock Or Bust » (
du rock ou rien en gros). Alors ne tournons pas plus longtemps autour du pot et voyons si les paroles sont suivies des faits.
Cela faisait 19 ans que je n’avais pas acheté un nouvel album d’AC/DC, depuis le dernier vrai bon album qu’était « Ballbreaker » sorti en 1995. Un brin échaudé par un « Stiff Upper Lip » sympa mais sans plus et un « Black Ice » plutôt moyen et bien trop long, c’est pourtant avec un assez bon pressentiment et brin de nostalgie mêlée d’excitation toute enfantine que j’attendais cette galette. Les albums ayant fait l’histoire étant désormais parmi les intouchables Grands Albums du rock, n’en demandons toutefois pas trop à ce petit nouveau et contentons-nous de savourer un opus qui fera par contre sans problème oublier ses deux prédécesseurs. Bien plus pêchu et efficace, raccourci à la fois en termes de tracklist et de durée des morceaux (onze morceaux seulement dont presque la moitié sous les trois minutes et 3’40 seulement pour le plus long d’entre eux), « Rock Or Bust » laissera de côté les fioritures de ses deux ainés pour se concentrer sur l’essentiel : du rock direct ! Car si la forme s’est affinée, le fond n’a quant à lui pas bougé d’un iota (qui en aurait douté ?). AC/DC ne fera jamais autre chose que ce hard rock teinté de blues, porté par la patte inimitable d’un Angus Young ici bien plus inspiré et par les biscotos d’un Brian Johnson inébranlable sous son éternelle casquette. La production est parfaite, claire et équilibrée, mettant évidemment en avant la Gibson du petit écolier espiègle et ses envolées solistes irrésistibles ainsi que les lignes de basse si caractéristiques de Cliff Williams. Même s’il n’est évidemment pas parfait, « Rock Or Bust » réussi en tout cas son entame grâce à deux pistes taillées pour devenir deux futurs tubes que sont« Rock Or Bust » (et ses faux airs de « Nervous Shakedown ») et « Play Ball » (« Miss Adventure » est à peine un ton en dessous), et quand bien même la mayonnaise retombe un brin sur la gentillette « Rock The Blues Away », la moins entrainante « Dogs Of War » ou les trop timides « Got Some Rock & Roll Thunder » et « Hard Times », ce n’est que pour mieux repartir avec une fin d’album qui redresse nettement la barre dès une « Baptism By Fire » électrique (avec même un petit clin d’œil à « Live Wire »), quand « Rock The House » prendra, elle, des atours étonnamment zeppeliniens. « Sweet Candy » (dont les premières secondes ne seraient-elles pas un petit clin d'oeil à « Foxy Lady » ?) dans un registre classique très groovy entamera la clôture des festivités qui s’achèveront définitivement sur la bluesy « Emission Control », slow tempo au gimmick de guitare parfait pour terminer sur une note qui donne une irrésistible envie de réappuyer immédiatement sur le bouton
play.
Si l’album aura inévitablement pour le groupe une saveur particulière peut-être un peu amère étant donné qu’il sera le premier enregistré sans le grand frère et compositeur incontournable Malcolm (il aura quand même participé à la composition de ce « Rock Or Bust » qui lui est dédié) remplacé par le neveu Stevie, sans parler des déboires judiciaires de Phil Rudd, il l’aura peut-être aussi cette fois plus positivement pour des fans probablement heureux de retrouver un groupe en pleine forme. Je l’ai été en tout cas personnellement car l’album est bon et se révélera même meilleur au fil des écoutes, et si cette chronique est bien évidemment teintée d’une pointe de nostalgie (AC/DC aura été mon premier vrai groupe de cœur en 1991) elle aura au moins le mérite de me faire parler d’AC/DC au présent et non plus au passé. Alors merci messieurs et puissiez-vous continuer à nous faire taper du pied encore longtemps.
In rock we trust !
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