Il y a deux ans, nous avions chroniqué la première sortie de
REDMIND, l’EP
« Soma ». Depuis, les Rennais ont poursuivi leur aventure musicale, proposant aujourd’hui six nouvelles compositions toujours dans cette veine hybride mélangeant le
power thrash metal à des éléments
groove voire
metalcore notamment dans le traitement vocal. Pas de changement majeur à signaler donc, si ce n’est une amélioration notable d’à peu près tout : production, idées, jeu, structure des morceaux. Visuellement en revanche la formation a délaissé son inspiration futuriste pour revenir à quelque chose de plus
roots, peu original, sobrement efficace quoi que légèrement trompeur quant au contenu réel de «
Through the Walls », pas aussi dur que ce que cherche à exprimer la photographie.
Je l’ai dit, nous sommes face à un groupe touche-à-tout et, morceau après morceau, les différentes influences remontent à la surface. Sur « Burden of Hate » ou le titre éponyme, l’utilisation du chant clair au cours des refrains m’évoque
GALACTIC COWBOYS, même si je doute que ce soit une référence consciente des musiciens. D’ailleurs, c’est de plus en plus ce type de voix que je trouve intéressant chez
REDMIND car il y a un
feeling naturel qui s’en dégage et que je ne retrouve que peu dans ses versions extrêmes. Je l’avais déjà cité concernant «
Soma » mais un
THE DEFACED assagi pourrait également figurer dans les mentions. J’ajouterai que le final de « Dawns Ashes » me rappelle
GOJIRA, « Don’t Break Down » lorgne sur le
punk hardcore mélodique, « Fate of a Swarm » tape du côté du
mélo death /
metalcore et la ballade finale « Dark Fades Out » contient des harmonies vocales pouvant faire songer à
ALICE IN CHAINS…. Je sais, cela fait beaucoup de noms, peut-être pas ceux que les musiciens auraient donnés.
Et c’est d’ailleurs à mon sens le souci principal de «
Through the Walls » : pris indépendamment les uns des autres, chaque titre s’avère plutôt bien foutu (« Burden of Hate » contient des riffs solides, des vocaux qualitatifs et variés) mais, observé dans son ensemble, l’EP manque encore trop de cohérence stylistique, les parties
punk / hardcore / metalcore étant clairement ce que la formation écrit de moins percutant. Je la préfère largement dans sa posture
heavy thrash mélodique, avec un esprit
grunge rock assumé pour le chanteur à la voix rauque. Là, tu sens que tu dois passer un bon moment en concert, dans une ambiance bar à bières et motards.
Aussi, si je ne peux que reconnaître les progrès réalisés en deux ans, je n’adhère toujours pas suffisamment à cet hétéroclisme métallique qui contient de bonnes idées (le pont rythmique à 02:20 de « Through the Walls » par exemple ou la pesanteur introductive de « Dark Fades Out » ainsi que sa transition de 01:15 à 02:19 et son final à la
ISIS, époque
« Panopticon »), hélas trop disséminées dans des chansons à l’identité fluctuante et à la pertinence inégale. Il reste que ce sont des formations telles que
REDMIND qui agitent l’
underground et qui font que l’on passe un bon moment au détour d’un bistrot rock metal.
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06/08/2025 11:52