J’avais comme l’envie de poser mon cerveau, de lui octroyer un niveau de bêtise élevé mais qui ne lui ferait pas pour autant du mal. Après avoir éliminé les spectacles d’Inès Reg puis de Swann Périssé, j’ai fini par mettre la main sur le truc ultime :
CANNIBALISM. Du
brutal slam death metal turc dans lequel on retrouve
Batu Çetin, chanteur que l’on adore au sein de
CENOTAPH. Dans ce contexte, on imagine bien que «
Primitve Ways to Extermination », même s’il s’agit d’un premier album, va bénéficier de toute l’expérience du bonhomme. Sans surprise, le miracle a opéré, mes neurones dominicaux en voie d’anesthésie « InterStella Artois » (et ce en moins de deux heures quarante-neuf) se sont fait défoncer pendant vingt-cinq minutes, j’en ai vu une qui marchait un peu canard après ça.
Évidemment, la pochette, le nom des titres (« Gastrointestinal Crucifixion »), le style lui-même, tout cela n’incite pas à autre chose qu’à la régression au stade de primate, travail de sape que les huit compositions réalisent à la perfection. De plus, s’il est vrai que la dimension
slam est forcément présente, j’apprécie surtout que la note dominante soit donnée à un
brutal death bien cartonneux, bourré d’harmoniques, de blasts qui terrassent, de rythmiques hachées et, surtout, de cette voix ultra gutturale toujours à la frontière du
pig squeal sans jamais s’y fourvoyer. Une efficacité maximale donc. Et si dans un tel genre il est difficile de mettre la qualité ou l’innovation au centre du débat, tant la codification est importante en termes de production, de niveau technique attendu et de brutalité sourde, on ne peut alors que s’en remettre à ses oreilles.
Les miennes, elles me disent que «
Primitive Ways to Extermination » est bête à manger du foin mais que l’atmosphère à peine respirable qui s’en dégage (« Her Womb Was a Tomb »), elle marque des points, de même que le jeune guitariste
Emir Sakar qui co-signe la musique avec
Batu Çetin et est crédité à l’enregistrement, au mix ainsi qu’au
mastering. Selon mes sources (moi-même), ce mec est promis à un bel avenir car tout est hyper professionnel, à la limite pourrait-on retravailler les cymbales qui, au casque, ont tendance à saturer mais quel autre reproche adresser à ce morceau gras et luisant de bidoche slamesque ?
Je reconnais que lorsque j’écoute ce genre de formations, j’ai tendance à me répéter et à systématiquement utiliser les mêmes poncifs rédactionnels, pourtant comment exprimer différemment ce sentiment d’écrasement permanent que procurent ces quelques compositions ? Elles sont brutalement jouissives, la chaleur pesante rend les riffs encore plus oppressants, je ne vois clairement pas comment ce disque pourrait déplaire aux défenseurs du
slam death car, de mon point de vue étroit, nous tenons là une pièce hautement satisfaisante, paradoxalement variée dans ses tempos et ses dynamiques internes, preuve d’intelligence derrière ses apparences de brute épaisse.
Cela valait le coup de mettre mon cerveau en veille.
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