Il y a eu du mouvement du côté d’
IDOLOS, notamment une belle signature au sein de l’écurie
Adipocere Records pour accompagner la sortie de «
132019 », premier album des Français après une série de trois EP, dont
« Ajchikaj » que nous avions détaillé en 2023. Le style était alors plutôt atypique,
black metal atmosphérique certes mais également un peu
space rock, aussi planant qu’introspectif, progressif dans l’esprit également avec ses constructions alambiquées.
Sur le fond, je ne pourrai pas dire que le duo
MgRch (guitare, basse, clavier) /
Nnk (chant) ait fondamentalement revu ses positions initiales. Les compositions sont toujours aussi longues, si l’on occulte le préambule et l’épilogue, poussant jusqu’à des neuf minutes pour « Thick Fiery Hair », c’est généralement le signe que les musiciens travaillent leur structure et que l’on va passer par différents états au cours d’un même morceau. Bon, c’est aussi parfois le signe que l’on va bien se faire chier mais je ne pointerai personne du doigt, d’autant que ce n’est pas le cas ici. À la limite, la seule inquiétude que l’auditeur pourrait avoir serait de savoir si le groupe, jusqu’alors abonné au format court (toujours en-deçà des trente minutes), allait parvenir à tenir en haleine sur une durée presque deux fois supérieure à l’habitude.
Au regard de l’ingéniosité qu’avaient démontrée les musiciens sur leurs efforts précédents, je ne suis guère surpris de la qualité de cet enregistrement. Leur approche du
black metal est toujours aussi atypique, lumineuse, convoquant aussi bien le psychédélisme acide des années 70 que la noirceur spectrale des musiques extrêmes. Spectrale mais pas décharnée d’ailleurs car si les titres ont la légèreté d’un corps en apesanteur, elles sont riches d’ambiances, de ponts, de solos, de passages purement instrumentaux, même les voix écorchées ne parviennent pas à salir une inspiration qui ne s’épanouit que dans la lumière froide des astres morts. Aussi, avec ce premier LP,
IDOLOS instaure plus que jamais sa marque sur le paysage
BM hexagonal, dont la richesse stylistique n’est plus un secret. Cela dit, s’il était encore possible de surprendre, le duo y parvient grâce à des morceaux originaux, variés, simplement intelligents peut-être ?
Je concevrais également que ces quarante-huit minutes ne soient pas au goût de toutes et tous. En effet, au-delà du concept même (la mythologie Maya, les
Ancient Aliens, et c’est un fan absolu de la série documentaire qui vous parle, merci Giorgio A. Tsoukalos pour ton travail ainsi que ta coupe de cheveux), qui ne déchaîne pas forcément la passion des foules, l’exigence que nécessite l’appréciation d’un titre tel que « The Last Door », tout en progression ascendante vers un firmament promis, jamais acquis, enchaîné avec la descente quasiment
doom de « Three Glorious Sun », il va falloir rester concentré pour intercepter le message stellaire (ou intersidéral ? Comment dit-on ?) et tenté de le décoder. Parce que les musiciens, ils s’en branlent que tu sois en train de te faire cuire un croque-monsieur pendant qu’ils jouent, eux ils se nourrissent de roches, de rayons cosmiques, particules spatiales conçues pour des transits intestinaux autrement plus élaborés que le tien.
Afin de lever le doute, possible à la lecture de ces quelques mots, les Français ne sont pas des illuminés mystiques : le concept musical est on ne peut plus concret, avec des blasts, des riffs, des strates de guitares, tout transpire le
metal le plus pur et l’étiquette
post qui leur est parfois accolée me semble bien cruelle, faussant les attentes tout en tentant de remiser les chansons dans une catégorie à laquelle elles n’appartiennent pas. Il reste que les moments épiques sont nombreux, à commencer par le superbe « Driven by Glory », il n’y a finalement que le riff un peu trop simpliste de « Permanent Separation » (ou alors est-ce ce son clair ?) qui me fasse dire que l’album n’est pas parfait. Sinon, c’est un parcours sans faute, intrigant, mystérieux, envoûtant qui, sans remettre en question les codes du genre, fait preuve de suffisamment de subtilité pour créer une œuvre aussi fascinante qu’intrigante et sur laquelle nous prendrons plaisir à revenir, notamment les jours de grisaille, lorsque les premiers frimas viendront toquer à la porte.
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