Harder, Better, Faster, Stronger ? On peut penser à cette formule d’autres masqués à l’anonymat depuis longtemps révélé concernant
Endinghent tant celui-ci paraît vouloir dépasser en tout point son prédécesseur.
Plus de dissonances, plus de riffs caverneux, plus de noirceur, lourdeur, violence, plus.
Endinghent montre que
Nihl n’était pas le bout du bout, qu’après le rien il y a la fin, figurée dès les riffs étalés et tragiques de « Incessant Magma ». Disons-le tout net : c’est presque trop. L’atout charme du premier album d’Altarage était justement de s’arrêter à mi-chemin, satisfaire de rasades death metal au milieu de peintures extra-terrestres. Son successeur est tout entier dédié à la description d’un monde alien où règne une nuit hostile et sans contrepartie (« Spearheaderon », impitoyable), sans pour autant créer un quelconque sentiment de danger, de peur ou autres émotions montrant qu’il cherche ici une proie.
C’est que, comme évoqué dans ma chronique de
Nihl, Altarage n’est pas exactement ce sous-Portal que l’on aime moquer. La psyché de celui qui l’écoute ne l’intéresse pas ; la composition d’une musique xenos et guerrière paraît être son seul but.
Endinghent ne déroge pas à la règle, possédant encore – bien que plus lointainement – des rappels aux envies de batailles du précédent groupe de Javier Gàlvez, Horn of the Rhino. Les armes se sont ainsi perfectionnées, encore plus mécaniques et radicales qu’auparavant – cette base rythmique implacable, cf. « Cataclysmic Triada » –, les évocations de Morbid Angel devenant des griffes avec lesquelles déchirer la chair aussi bien que le voile de la réalité.
S’il serait excessif de qualifier le death metal des Espagnols d’« efficace »,
Endinghent brille par une lisibilité étrange, chaque instrument étant parfaitement entendable dans la cacophonie générale. Un équilibre entre variété (les tempos pouvant passer du blast-beat sentencieux à une lourdeur suffocante en un instant) et répétition se trouve, ces vieux briscards – possédant déjà des années d’expérience avant la formation du groupe – ayant peaufiné leur art derrière une sauvagerie d’apparat. Une fluidité d’ensemble se dessine davantage que sur
Nihl, des morceaux écrasants répondant à des monceaux de brutalité insane (« Rift » faisant la jonction entre « Fold Eksis » et « Orb Terrax » par exemple).
Pour autant, ce déluge d’excès laisse à
Nihl ses coups d’éclats death metal marquant en eux-mêmes.
Endinghent pousse plus loin tout en gardant une violence conquérante en ligne d’horizon mais, comme un jeu des sept différences entre son artwork et celui de son prédécesseur le montre, s’avère moins cru dans ses visions d’une planète dédiée au combat. Ses harangues envers le Dieu du sang prennent ici une aura plus globale et abstraite, moins dirigée vers une victime en particulier. On se sent à la fois matraqué par telle férocité et extérieur, auditeur fortuit d’un enregistrement pris in situ.
Une démarche que poursuivra Altarage sur ses albums suivants, toujours plus distants et pourtant toujours plus véhéments. En lui-même,
Endinghent peut se voir comme une autre facette de la fureur de
Nihl, une où l’on ne retient pas nécessairement de moments en particulier car elle est un moment à elle seule. Ce qui n’est pas une raison pour la reléguer aux archives, tant son écoute laisse imaginer des scènes de guerre au sein d’une galaxie où l’éradication de toutes choses est le maître-mot. Même au format podcast, ça fait son effet.
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