On avait l'Egypte avec Nile, la Mésopotamie avec Melechesh, voilà maintenant le Japon et l'extrême orient avec Tzun Tzu. Deux ans après leur 1er EP
Without Zen qui montrait déjà un groupe au potentiel fort prometteur, les Australiens reviennent avec un nouveau mini-album,
Kunoichi, et un line-up renouvelé par l'arrivée d'un bassiste, d'un nouveau batteur et d'un chargé aux percus.
Le fonds de commerce de Tzun Tzu n'a guère changé, on navigue toujours entre un death metal d'obédience old-school et des plages expérimentales à ambiance, le tout entouré d'un concept nippon illustré par un artwork superbe et original. Mais comme peut l'indiquer cette pochette plus colorée, Tzun Tzu se fait légèrement plus mélodique sur ce
Kunoichi. Même si la brutalité est toujours au rendez-vous avec production brute sans artifice, riffs bouillonnants et growls à l'appui, on note la présence plus importante de tremoli ou soli mélodiques. La plus belle preuve en est le 3ème titre "Gaijin" et son excellent riff mélodique entêtant. Niveau évolution, le nouveau bassiste fait une apparition remarquée grâce à une utilisation plus prononcée de la basse, toujours bien placée derrière les guitares pour apporter de la lourdeur aux morceaux. Le nouveau batteur n'est pas en reste avec maints roulements bien maîtrisés malgré une pauvreté en blast-beats dommageable.
Comme sur
Without Zen, la durée s'avère malheureusement minimale, seize minutes. On a cependant le droit à un titre de plus, ce qui nous donne trois morceaux death métal pour trois instrumentaux. Des instrumentaux un peu plus éclairés eux aussi (mise à part l'intro minimaliste "Shoukai" ou la toute fin de "Meinichi" assombrie par des orgues) car laissant passer la lumière par quelques interstices. On remarquera à nouveau l'utilisation d'un instrument traditionnel japonais sur "No Kata" usité de la même manière que pour "OniKudaki" de
Without Zen avec quelques accords simples joués en boucle afin d'envoûter l'auditeur et d'installer une réelle ambiance. Mais le passage qui marque le plus, LE passage de l'opus, c'est évidemment celui à partir de 2'33 sur "Kunoichi": un lent break ambient/expérimental vient rompre avec la barbarie du death. Emmené par un instrument à cordes japonais, la séquence voit ensuite l'arrivée de la guitare électrique, lourde et écrasante, puis l'apparition d'un chant féminin (oui vous avez bien lu, du chant féminin sur un album de death!) superposé aux growls caverneux à la Karl Sanders de Don Taylor. Mélodique, triste, mélancolique, nostalgique, pesant, magnifique! Quand je disais que ce serait encore meilleur si les parties expérimentales étaient incorporées à l'intérieur même des morceaux classiques de death métal!
Avec
Kunoichi, Tzun Tzu confirme les espoirs placés en lui. La formation d'Océanie a pris un virage légèrement plus mélodique et élaboré, d'où un petit manque de brutalité bête et méchante parfois (pas assez de blast-beats, rythme qui traîne trop la patte par moment), mais continue avec brio d'imposer sa vision du death métal, une vision rafraîchissante et unique. On espère juste que le groupe prendra exemple sur le morceau titre "Kunoichi" afin de fusionner une bonne fois pour toutes ses deux facettes sur un futur album que j'attends déjà avec impatience.
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