Ah que je l'attendais celui-là! Le premier album de Tzun Tzu, enfin! Je suis les Australiens depuis un petit moment par le biais des deux premiers EPs,
Without Zen (2006) et
Kunoichi (2008) qui m'avaient convaincu du potentiel du groupe grâce à un death metal burné et original s'articulant autour d'un concept intéressant sur l'Extrême Orient. J'avais même interviewé le maître à penser Don Taylor afin d'en savoir plus sur l'entité Tzun Tzu, nommée ainsi en référence au général chinois auteur du célèbre
L'Art de la Guerre. Le groupe passera après les EPs aux splits en 2008 et 2009 avec respectivement Ignivomous et Altars. Puis, cette année, le combo se décide enfin à sortir son premier full-length éponyme sur Dissident Records, reprenant deux titres de
Without Zen ("Without Zen" et "Blood Of The Fallen") et un titre du split avec Ignivomous ("The Assassin"), et nous offrant à nouveau un bel artwork illustrant la thématique nippone chère à la formation.
On ne sera donc pas surpris si Tzun Tzu continue avec son "ancient oriental death metal" comme il qualifie lui-même sa musique. On note toutefois un retour à la brutalité de
Without Zen par rapport à un
Kunoichi moins direct. Sans atteindre des sommets de barbarie, le groupe envoie donc la plupart du temps du bon bourrin avec une base death metal old-school et sombre à la Immolation en plus sauvage, le nouveau batteur Selen Gol (StarGazer) ne lésinant pas sur les semi-blasts. C'est d'ailleurs un peu le problème. Je n'ai jamais été fan de ces pseudo-blasts et je trouve le jeu de Gol trop lourdaud, pas assez rapide, même si de vrais blasts font quelques rares apparitions. La batterie sonne en plus trop "plastique".
Et malheureusement, ce n'est pas le seul problème. Les riffs sur les passages brutaux manquent de mélodies mémorables et c'est trop souvent à du death brutal générique que l'on a affaire (dès les deux premiers morceaux trop bas du front "ZaZen" et Zennith" d'ailleurs), alors que Tzun Tzu a les moyens de faire mieux. La preuve avec quelques très bons tremolos sur "Zennith" (0'20), "Shi" (0'26),
"Without Zen" (2'01), ou "Phases Of The Godai Philosophy" (début). En fait, c'est dans les tempos plus modérés que le quatuor d'Adélaïde se montre le plus intéressant comme le final atmosphérique "Hara Kiri" ou l'instrumental "Decay" qui a quelque chose d'apaisant dans ce foutoir (belle lead mélodique). Même chose pour "Shi" et son instrument à cordes traditionnel japonais (en fait joué sur une guitare synthé) que l'on retrouvera aussi sur "Hara Kiri". Là, on ressent vraiment le concept du combo. Car voilà en fait le vrai souci chez Tzun Tzu, une critique que j'émets depuis le 1er EP mais qui frustre ici davantage. Hormis quelques riffs plus mélodiques qui sont justement les plus intéressants et donc ces sonorités traditionnelles, la thématique extrême-orientale ne se ressent pas assez, à la différence d'un Nile dont chaque riff évoque l'Égypte des pharaons. Nul doute qu'avec des titres de la trempe de "Decay", "Shi
", "Without Zen", le très noir "Phases Of The Godai Philosophy" (quoique trop long avec ces 9 minutes) ou encore "Hara Kiri",
Tzun Tzu aurait été plus excitant.
Mauvais album et grosse déception alors? Je n'irais pas jusque-là même si déception il y a. La qualité globale reste en effet supérieure à la moyenne et la moitié des morceaux convainc. Il suffirait juste que Tzun Tzu se décide à vraiment incorporer les sonorités extrême-orientales dans son death et pas simplement à y inclure deux-trois riffs aux vagues réminiscences asiatiques ou quelques accords traditionnels noyés dans la brutalité classique ambiante. Là, on aurait enfin le putain d'album que l'on est en droit d'attendre de la part des Australiens. À défaut, on se contentera d'un premier full-length somme toute sympathique, proposant un death brutal au riffing dark et old-school emmené par de bons growls gutturaux et caverneux, saupoudrés de solos tantôt courts et chaotiques tantôt plus mélodieux et dont on retiendra surtout les passages "expérimentaux" nous rappelant que Tzun Tzu est à la base un groupe conceptuel. L'éminent chinois l'avait pourtant expliqué dans
L'Art de la Guerre. Ce n'est pas la force de frappe qui compte mais la stratégie, l'intelligence et la ruse. Espérons donc que Tzun Tzu utilise davantage ses neurones à l'avenir.
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