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Stonehelm - Stonehelm
Chronique
Stonehelm Stonehelm
Aujourd’hui c’est doomanche et pourquoi ne pas profiter de ce jour dédié à rien pour parler d’un groupe de doom qui n’avait pas grand-chose, mais suffisamment pour qu’on pense à lui de temps à autre ?
On en connaît tous des formations comme ça, celles qu’on écoute par hasard en se demandant pourquoi on ne le fait pas plus souvent, puis qu’on range à la fin en trouvant la raison. Pour Stonehelm, la question trouve vite sa réponse – non, pas de rappel à un certain influenceur et ses problèmes avec la langue française ici, on ne valorise pas ce genre de crétinerie en ces lignes. On préfère celle qui s’assume tout autant mais avec de la drogue (ce qui est toujours mieux), de la barbarie (c’est plus vivant) et une haine de toutes formes d’autorité (ce qui n’est pas tout à fait un tort). Et c’est ce que vénère ce projet qui sera rapidement avorté, auteur d’un unique one shot qui, si vous reliez les points, est un fervent amateur d’Electric Wizard.
Droque, doom et violence, on n’est clairement pas chez de romantiques se torturant l’esprit ou rêvant de noyade de soi comme en haute-mer ! Stonehelm est plus ACAB que Achab et de fait, vénère le riff sonné par le bong plutôt qu’une lourdeur de baleine blanche. La référence est assumée et même répétée dans la liste des remerciements ainsi que les moindres riffs composant l’œuvre : dès le sample issu d’un dialogue du film Conan le Barbare de John Milius sur ce qu’il y a de mieux dans la vie – oui, on est à ce point de cliché assumé le sourire aux lèvres –, la bande porte fièrement l’étendard d’un doom qui a connu tant de suiveurs et peu (aucun, a-t-on envie de dire) d’égaux à la légende de Dorset.
Clairement, Stonehelm ne prétend pas usurper le trône. Il le laisse tout entier à son maître, s’occupant de divertir les fanatiques restés à la porte. Objectif modeste mais rempli avec les honneurs, notamment lors du trio d’ouverture « Hyborian Tale » / « Towers of Black » / « Vault Dweller 13 » qui transmet ce que peut avoir de jouissif ce doom enfumé, moelleux et entêtant dans son groove calciné. « So high, so stoned, so free… » inscrit-il sur le livret magnifiquement illustré : voilà ce que peuvent faire ressentir ces cinquante-cinq minutes, possédant pour elles une voix grogneuse mais heureuse dans ses songes hyboriens.
Bien sûr, cela pèse sur la cervelle, Stonehelm mimant la prise de weed jusqu’à la lourdeur qui finit par envahir le crâne. Le plaisir s’étiole et part parfois en fumée le long de cette petite heure, la suite n’ayant pas l’effervescence continue du trio de tête. Au départ cramé et prêt-à-consommer, on a par la suite le sentiment que tout cela est parfois un peu trop mélangé à des substances moins hallucinogènes, notamment lors de « Zombie Apocalypse 420 » ou l’instrumental « Acid Blur (Green Tab) ». Pour autant, l’album ne donne jamais envie de stopper l’écoute pour aller voir vers son maître-à-oublier, ses révérences ayant assez de rareté – car s’il fallait rattacher ce disque à l’un du mentor, c’est vers l’épris de liberté We Live que l’on irait tisser des liens – pour être apprécier dans leur entièreté.
Stonehelm n’est pas un de ces trésors injustement oubliés ; ce longue-durée n’est pas de ces coups d’une fois qui marquent pour l’éternité. Cela ne veut pas dire qu’il faut le jeter aux ordures comme tant d’autres ayant fait de « Dope », « Throne », « Witch » ou « Wizard » des préfixes et suffixes. Il tire de son absence d’ambition, ne cherchant ni l’écrasement, ni un nouveau degré de violence, ni une imagerie nerd suprême, une authenticité bien à lui : celle du dévot qui rappelle la beauté du culte. Clairement un des « chosen few » dont parle le sorcier électrique.
| | Ikea 7 Septembre 2025 - 471 lectures |
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