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Reverence To Paroxysm - Lux Morte
Chronique
Reverence To Paroxysm Lux Morte
Je termine ces quelques jours de chroniques dédiées aux groupes présents lors de la dernière édition du Kill-Town Death Fest avec les Mexicains de Reverence To Paroxysm dont le cas méritait également de ne pas être passé ainsi sous silence.
Formé en 2020 à Mexico City, le groupe compte dans ses rangs quelques musiciens pour le moins expérimentés puisque l’on va effectivement retrouver Antimo Buonanno García (Castelumbra, Hacavitz, Demonized, ex-Disgorge, ex-Ravager, ex-Impiety...) au chant et à la guitare, César Sánchez Silva (Castelumbra, Demonized, Hacavitz...) à la seconde guitare, Alan Di González (Hacavitz...) à la basse et enfin Leonardo Cardoso (Fumata...) à la batterie. Un line-up qui ne devrait pas manquer de susciter un brin d’intérêt parmi les amateurs de Death Metal sud-américain habitués en règle générale à se faire bousculer par ce genre de formations plutôt bas du front.
Débutée il y a cinq ans, la carrière du groupe est aujourd’hui pavée de quelques sorties plus ou moins modestes. Pour commencer un split en compagnie des Espagnols de Pestilength (Congruence Of The Ends) sous les couleurs de Triangle Circle Records et Obliteration Records. À celui-ci succèdera deux ans plus tard un album live intitulé Cadaveric Continuity Of Unreal Perspectives + Live Burial constitué en grande partie de titres encore inédits. Il faudra attendre août 2023 pour que le groupe sorte enfin son premier album. Un disque intitulé Lux Morte sur lequel on va justement retrouver quelques-uns des titres présentés sur l’album live des Mexicains.
Sorti sur la triplette Dark Descent Records / Me Saco Un Ojo Records / Extremely Rotten Productions, ce premier album aligne six "nouvelles" compositions pour une durée qui fricote de très près avec les trois quarts d’heure. De fait, il ne va évidemment pas être question ici de Grindcore ni de Punk ou de Hardcore mais plutôt d’un Death Metal particulièrement lourd et rampant servi par une production des plus saisissantes. C’est en effet la première chose qui nous attrape l’oreille à l’écoute de Lux Morte : un son gras, épais et étouffant qui vous colle aux tympans et vient poser une lourde chape de plomb sur nos épaules qui n’en demandaient probablement pas tant. Ce choix, on ne le doit naturellement pas au hasard puisque Reverence To Paroxysm, avec ses penchants Doom particulièrement prononcés, se devait en effet d’avoir une production alignée avec cette vision consistant à faire cohabiter ces deux genres. D’ailleurs, si elle n’est pas la seule responsable, celle-ci participe à sa manière au développement de ces atmosphères des plus sinistres qui enveloppent chacune de ces six compositions particulièrement suffocantes.
Bien évidemment, le plus gros de ces ambiances lugubres est principalement dû à ces riffs sombres et faisandés dispensés par le duo Antimo Buonanno García / César Sánchez Silva. Car si sans surprise le jeu de nos deux protagonistes n’a rien de révolutionnaire, il n’en demeure pas moins d’excellente facture, autant dans les moments les plus intenses et les plus virulents lors desquels celui-ci va se faire relativement simple et direct ("Astray Descent" à 3:42, "AD Putrefactio" à 1:49, "Burial Absolute" à 4:57, "Necropacity" à 1:10...) que lors des passages plus tempérés où le duo va offrir, en plus de riffs plombés et écrasants du meilleur effet, tout un tas de leads (très finlandais dans l’esprit) qui bien évidemment contribuent eux aussi à ces ambiances délétères et moribondes ("Astray Descent" à 0:31 et 6:06, "Burial Absolute" à 3:14 et 4:14, "Necropacity" à 0:26, 1:31 et 5:05, "Portals To Dark Misery" à 0:39, 3:07 et 5:27...). Bref, vous l’aurez compris, ça ne rigole pas des masses chez nos chers Mexicains…
Heureusement, du haut de ses presque quarante-cinq minutes, Lux Morte est un album relativement varié puisque malgré des titres au long court dont la durée moyenne est comprise entre près de six minutes et plus de neuf minutes, on va effectivement trouver du blast, des accélérations thrashisantes, des passages chaloupés, d’autres beaucoup plus lourdingues, un soupçon (juste ce qu’il faut) de mélodies faisandées, des ambiances de mort… Rien d’extravagant mais tout ce qu’il faut pour varier les plaisirs sans pour autant renoncer un tant soit peu à l’efficacité et encore moins à cette capacité à créer des atmosphères particulièrement épaisses et étouffantes.
Sombre et implacable le Death Metal assurément très Doom de Reverence To Paroxysm n’est pas des plus simples à appréhender, en grande partie à cause de sa nature dense et suffocante (à laquelle, je ne l’ai pas encore mentionné, il convient également d’ajouter le growl particulièrement monstrueux de monsieur Antimo Buonanno García). Mais le caractère relativement varié de compositions pourtant relativement longues aide également beaucoup à ne pas se sentir accablé par cette noirceur et cette sinistrose ambiante. Comme bien souvent, Reverence To Paroxysm n’est pas d’une quelconque originalité mais dans ces musiques où l’atmosphère joue un rôle majeur dans l’appréciation de chaque composition ainsi que dans l’immersion de l’auditeur dans ces univers imaginés par chaque formation, on ne manquera pas d’apprécier le travail des Mexicains pour nous contraindre à embrasser pleinement ces ténèbres qui nous appellent...
| | AxGxB 16 Septembre 2025 - 632 lectures |
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