Lorsque
MUDVAYNE s’est introduit dans la sphère
néo metal, nous pouvions déjà considérer que tous les albums emblématiques du genre étaient sortis et même si
« L.D. 50 » a su faire illusion, y compris à mes yeux, c’était surtout (selon moi) grâce aux excentricités vestimentaires des musiciens car, musicalement parlant, aussi bonnes que soient les compositions (« Death Blooms »), on en connaissait déjà tous les ressorts. Pourtant, étant à l’époque dans une phase où j’écoutais encore énormément ce style, je fis partie de ceux qui achetèrent «
The End of All Things to Come » dès sa parution, la déception étant telle que c’est vers cette époque que j’ai complètement lâché cette mode, la rupture étant définitive à la sortie de l’exécrable «
Vol. 3: (The Subliminal Verses) ». Je n’instruirai pas le procès de cette mouvance (parfois un calvaire côté France), à bien y regarder elle s’apparente presque à la tecktonik en termes de pérennité. Si je trouve un jour la motivation, je rédigerai bien un article sur la mode
néo hexagonale.
Alors pourquoi vouloir revenir aujourd’hui sur cet album ? Tout simplement parce que cela fait quelques temps que YouTube me pousse régulièrement sous les yeux des
live récents (2025) de
MUDVAYNE, tous aussi pathétiques les uns que les autres (des gros Ricains lessivés à qui tu as envie d’offrir le scooter de mobilité de Cartman pour se déplacer sur scène, ce pauvre chanteur vocalement totalement à la ramasse) et que j’ai par conséquent eu envie de mieux comprendre pourquoi j’avais trouvé ce LP catastrophique. Et, à ma grande surprise, je le redécouvre sous un nouvel angle et parviens à lui trouver quelques vertus que mes oreilles obtuses de jadis avaient ignorées ou minimisées. En effet, cette deuxième galette des Américains ne possède pas le clinquant putassier du premier jet : les morceaux sont plus mélodiques, plus sombres, ils travaillent davantage sur des ambiances pesantes, l’ombre de
TOOL planant tout au long du disque, tant au niveau de la façon d’agencer les riffs à tiroirs qu’au niveau de l’organe de
Chad Gray, canalisé, moins dans la surenchère infantile du hurlement inutile, par conséquent davantage personnel. À ce titre, « (Per)version of a Truth », sous ses apparences simplistes, propose un travail rythmique basse – batterie d’une grande finesse, en ruptures et contre-temps, qui souligne l’intelligence dont la formation est capable derrière ses allures de
freaks trop maquillés.
En revanche, c’est un défaut récurrent à l’époque, le LP est trop long. Treize titres, cinquante-deux minutes, on n’échappe pas au remplissage de la pseudo ballade « World So Cold » ainsi qu’aux morceaux (nombreux) qui ne se révèlent attractifs que par bribes éparses, le meilleur exemple étant probablement « Skyring » : les couplets sont insipides mais à 00:28, 01:07, 01:41 puis 04:20 les mecs ont une inspiration de génie, écrivant ce qui est encore parmi les secondes les plus marquantes de cet album mais également de la mouvance
néo metal, je n’ai pas peur de l’écrire. Ces passages, je pourrai sans problème les écouter en boucle, cela étant encore plus frustrant compte-tenu de l’indigence de la seconde partie de l’album. Entre des chansons qui bourrinent à vide (« Solve Et Coagula »), l’auto-plagiat, le mauvais
TOOL (« A Key to Nothing ») ainsi que le sentiment indélébile à la fin de l’écoute de n’avoir pas entendu une seule piste aussi marquante que « Dig », aucun
hit, aucun gimmick instinctif qui inviterait l’auditeur à dégoupiller, si ce n’est « Silenced » en ouverture mais cette composition est déjà trop analytique pour convaincre des
kids en mal de sensations fortes.
Quelque part, «
The End of All Things to Come » fait preuve d’une homogénéité que ne possédait pas «
L.D. 50 ». Ce dernier avait pour lui la fougue, la verdeur, le matraquage médiatique également mais les très bonnes idées étaient trop souvent noyées dans des structures bancales. On y a cru pourtant, à cette promesse de renouveau, et
MUDVAYNE s’en est joué en composant (parait-il dans l’urgence du succès) des choses qui ne pouvaient que déstabiliser les jeunes fans peu soucieux d’intellectualisation ou de sentimentalité, préférant les gros
slaps de basse, les refrains faciles à digérer. Fort de cette redécouverte, je réhabilite complètement ce choix osé, le trouvant finalement payant sur la durée bien que trop inégal pour devenir un classique.
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