En dépit des trois LP proposés depuis 2022, j’avoue sans honte que le nom de
SANS ROI n’était jamais parvenu jusqu’à mes oreilles. Erreur corrigée avec l’arrivée de
Le rêve & la vie, huit titres parus chez
Chapitre XIII, label confidentiel dont la seule autre signature est
LE COVEN DU CARROIR, jeune engeance
black metal qui a vu son premier jet (
Tenebrae Fabulae) sortir en 2024.
Si le quintette français joue d’emblée la carte de l’originalité avec une pochette qui attire l’attention, la présence du blanc, du bleu et du rouge ainsi que l’imagerie médiévale ne sont pas pour autant les signes extérieurs d’une idéologie royaliste ou identitaire, même si la présence du nouveau batteur d’
AORLHAC derrière les fûts ainsi que l’intervention de
Spellbound lors du précédent effort
Alchimie du scorpion ne s’expliquent sans doute pas uniquement par la proximité géographique. Il y a certainement des accointances spirituelles, une gnose en commun, le mysticisme, l’ésotérisme régional, que sais-je encore.
Le groupe définit sa musique comme du
dark metal et cite en référence
DISSECTION,
TRIBULATION,
SATYRICON,
MOONSPELL,
GLACIATION et
JOURS PALES. Sur le papier, tout cela est bel et bien bon, aussi est-ce que j’espère que les près de quarante minutes à passer en compagnie de
Le rêve & la vie seront à la hauteur de ces promesses. De prime abord, le chant renverra immédiatement au
black, cette façon de hurler étant symptomatique du genre. Cependant, effectivement, la musique intègre de nombreux éléments davantage tournés vers le
heavy, notamment en ce qui concerne les riffs et les nombreux solos, les guitares faisant en l’occurrence preuve d’une grande versatilité afin de varier les intensités, les intentions, les atmosphères même si ces dernières se montrent globalement belliqueuses. Plus qu’à
GLACIATION, c’est d’ailleurs à l’
ANOREXIA NERVOSA de
Redemption Process que je pense régulièrement (« Metanoïa » ; « Liber Novus ») : quelque chose dans le timbre du chanteur, la façon d’amener ses lignes vocales, la dimension mélodico-épique des harmonies, me renvoient à ce monument national.
Pour autant,
SANS ROI parvient aisément à mettre en lumière sa personnalité car si les influences citées sont présentes, elles sont d’une discrétion absolue, aucune ne prenant véritablement le pas sur les autres et surtout pas sur l’identité de
Le rêve & la vie. Certes, je pourrais trouver à redire sur l’alternance des textes en français et en anglais, préférant les premiers étant donné ce qu’ils apportent en termes de spécificités langagières, de richesse syntaxique, mais cette ambivalence saupoudrée de latinismes contribue aussi à l’originalité des Clermontois.
En définitive, pour une production maison, les raisons de s’enthousiasmer sont nombreuses. D’abord séduit par la fluidité des guitares et la qualité vocale, je suis resté pour la variété des compositions, l’originalité de l’approche dont je comprends mieux l’étiquette
dark metal, surtout redevable aux thématiques abordées. J’y reviens enfin régulièrement car les chansons ne suscitent aucune lassitude, qu’on les écoute de façon attentive ou plus en fond durant une activité annexe. Une très belle découverte.
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