Un an à peine après
L’énergie noire et les visions luminifères (2024),
OBSCURITÉ revient sur le devant de la scène
black metal hexagonale avec son cinquième album intitulé
Néant, promu par le label
Chapitre XIII dont nous avons récemment parlé suite à la sortie de
Le rêve & la vie de
SANS ROI. Si le
roster est encore un peu maigre, le choix des signatures s’avère particulièrement judicieux.
Sans surprise (depuis quelques années j’ai l’impression qu’une sortie sur deux évolue dans cette configuration) le groupe est donc un
one-man band où
A.S.H s’occupe de tout, à part peut-être de la batterie mais n’ayant trouvé aucun crédit pour cet instrument je ne saurais dire s’il est humain ou mécanique, signe qu’elle sonne dans tous les cas de façon suffisamment organique pour ne pas détériorer le
black metal épique proposé. Vous serez en revanche heureux d’apprendre que
Sakrifiss fait une intervention vocale sur le titre « Abomination », peut-être également que vous vous en cognez mais il est bel et bien présent, avec sa cagoule malodorante, sa voix qui croasse et son physique de spartiate. Décidément, je ne perds pas une occasion de dire du bien d’
ENTERRÉ VIVANT… Il faudrait néanmoins que je me reconcentre un peu sur le disque qui nous intéresse aujourd’hui dont la note promotionnelle dit que «
l’album impressionne par ses riffs entêtants, la densité de ses compositions et la force émotionnelle de son interprétation vocale ». Ce sont des mots forts dont je me suis instinctivement méfié, à tort.
Oui,
Néant est un énième LP de
black épique, mélodique mais qui, à mon sens, évite nombre d’écueils inhérents au genre tels que la mièvrerie, les ambiances de fêtes de villages arrosées de cervoise, l’usage outrancier de claviers, l’accumulation de chants clairs pour essayer de mettre un peu de grandeur au sein de compositions indigentes, etc. Rien de tout cela en ce qui concerne ces huit morceaux taillés dans le vif-argent, uniquement construits autour de guitares pures, de rugosité vocale et du saint blast. Et si je me montrerai sans doute moins enthousiaste que le kit de presse, je ne peux cependant pas faire autrement que de reconnaître la bravoure de cette œuvre, dénuée d’approximation ou de sentiments médiocres, preuve une nouvelle fois que la scène française, même avec peu de moyens, continue d’accoucher de rejetons luminescents qui font honneur au genre, respectueux des anciens mais ne craignant pas non plus de sortir des sentiers battus.
En fait, en écoutant un titre comme « Nova », je trouve même qu’
OBSCURITÉ se rapproche de la scène québécoise, dans sa froideur harmonique, dans ses tonalités, mais est-ce que ce ne serait pas une offense que de dire qu’une formation française sonne comme son cousin ? Je soumets la question à
Sakrifiss, il pourrait enregistrer une vidéo sur « ces groupes français qui sonnent comme des Canadiens », il reste que c’est ce que je ressens à l’écoute de ces chansons effectivement profondément guerrières, travaillées avec tout le sérieux que l’on peut attendre d’un musicien acharné dont le sens du détail se perçoit à chaque instant.
En sortie d’écoute, je pense que je ne pourrais pas faire meilleur compliment à
OBSCURITÉ qu’en lui disant que
Néant m’a donné envie d’explorer les quatre albums précédents car il se dégage de ses riffs une intense mélancolie, émotion que l’on arrive en général difficilement à faire passer lorsqu’on joue vite. Ici, il y a une forme de simplicité raffinée, un sens de l’écriture foncièrement naturel qui fait écho à l’illustration, le tout formant un ensemble cohérent invitant au voyage.
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